Hooked, la passion de la mode éthique selon Jeanne Grascoeur

Jeanne Grascoeur Hooked

Diplômée en stylisme et modélisme à l’ESMOD de Rennes et Paris, Jeanne Grascoeur fait partie d’une génération de stylistes spécialisés dans la mode éthique de seconde main. La jeune créatrice a créé sa marque Hooked en 2023 et va réaliser le costume de Mademoiselle Bretagne cette année.

Travailler dans la mode n’était pas une évidence pour Jeanne Grascoeur qui a fait ses études dans un lycée général à Saint-Brieuc : « C’est lors d’un salon étudiant que je me suis orientée dans ce domaine, sans y avoir pensé avant ». Jeanne a finalement trouvé une place dans la mode qui lui correspond et qui est devenue une vraie passion : « Il faut être préparé et motivé, car il y a une énorme pression derrière », confie la styliste. 

Réinventer un processus de création pour une mode plus éthique

Jeanne ne puise pas son inspiration dans les tendances, elle ne cherche pas non plus à reprendre des choses qui existent déjà. Ce qui cultive sa créativité, ce sont les visites de musées en grande partie. La créatrice travaille à contre-sens du protocole classique : « Comme tout est éco-responsable, je choisis d’abord une matière, un tissu, que je trouve chez Emmaüs par exemple et ensuite je fais le croquis ». Travailler avec des matériaux recyclés est essentiel et évident pour Jeanne : « C’est comme ça que j’ai développé mon goût de la mode, ça m’est venu tout naturellement. C’est en recyclant les vieilles affaires de mes parents que je m’habille depuis toujours ».

Pour sa première collection, Jeanne est partie à la recherche de petites pépites avant de réaliser ses croquis à l’infographie, puis de passer au modélisme : « Je fais tout de A à Z, du patronage jusqu’à la réalisation ». Ses expériences professionnelles lui ont permis de rencontrer des artistes, de côtoyer la scène et surtout de comprendre qu’elle voulait travailler dans le milieu artistique : « J’ai développé un goût pour la scène et le fait d’explorer plusieurs arts à la fois ».  Elle s’est alors spécialisée dans le costume et le haut de gamme, ce qui s’apparente au luxe. Au niveau du processus, ces pièces prennent du temps, car elles demandent une grande exigence en terme de qualité. Jeanne peut passer plusieurs jours sur les plus petites créations et plusieurs semaines sur les plus grandes. Hooked, sa marque, n’a pas de brut lucratif pour le moment. Sa volonté principale est de voir ses créations portées : « Si ça marche un jour, j’aurai une équipe mais pour l’instant je veux faire vivre ces habits pour ne pas qu’ils tombent dans l’oubli », confie Jeanne.

« J’ai développé un goût pour la scène et le fait d’explorer plusieurs arts à la fois »

Saisir et provoquer des opportunités

Depuis ses premiers pas dans l’univers de la mode, Jeanne a eu de belles opportunités : elle a remporté le prix Royal Mer de Dinan et va prochainement réaliser une collection avec la marque. La créatrice a par ailleurs été choisie pour confectionner le costume de Mademoiselle Bretagne cette année, ce qui lui donne de l’espoir pour l’avenir de sa marque. Jeanne doit composer avec les projets qui se préparent, ce qui nécessite de mettre quelques activités de côté : « Je travaille en 39h au Printemps de Haussmann et j’essaie de participer à des concours pour faire connaître mon travail », informe la styliste qui habite actuellement à Paris. « Mon activité sur les réseaux sociaux est parfois un peu lente donc je suis un peu dans l’ombre par rapport à d’autres marques. »

La reconnaissance dans le métier est un élément indispensable selon Jeanne : « Les moments où l’on me montre l’importance de mon travail et l’innovation que j’apporte à ce milieu avec lui sont vraiment impactants et satisfaisants. Je réalise que je ne suis pas une créatrice parmi tant d’autres et que j’ai vraiment une vision ». Elle poursuit : « Si les gens que j’ai croisés sur mon chemin ne m’avaient pas dit que j’avais du potentiel, j’aurais arrêté depuis longtemps ». C’est un métier dans lequel il faut avoir un certain mental, être organisé, assidu et surtout savoir communiquer.

Jeanne Grascoeur Hooked

La créatrice de Hooked aimerait développer la location, car les costumes qu’elle coud sont souvent des créations qui ne se portent qu’une fois : « Il faut trouver des personnes qui cherchent ce type de service et qui acceptent de payer donc c’est parfois plus difficile ». La reconnaissance et le respect du travail sont deux piliers que Jeanne défend particulièrement : « Il m’est arrivé de prêter des costumes à des étudiantes pour un défilé et ils m’ont été rendus abîmés. Je suis pour l’échange mutuel entre des personnes de différents univers, mais il faut que ce soit dans le respect », souligne la styliste.

Pour l’avenir, Jeanne rêve grand : « J’aimerais travailler avec des artistes qui aiment les jeunes créateurs et leur font confiance pour les accompagner sur leurs tournées. Je trouve ça intéressant d’échanger quand on n’a pas forcément le même style à la base ». C’est avec passion que la créatrice poursuit dans cette direction qui semble toute tracée pour elle.

Jeanne Grascoeur Hooked

Instagram de Jeanne Grascoeur

Instagram de la marque Hooked

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