Une exposition au Grand Palais sur le peintre viennois mondialement connu Gustav Klimt. Événement que ne peut rater Lucie, qui y entraîne son père, dans une joie presque indicible puisqu’ils sont de grands admirateurs de l’artiste. Oui mais ce serait sans compter avec l’ingéniosité dévastatrice de quelques fous…
Le père et la fille, comme bon nombre d’innocents, se retrouvent au mauvais lieu au mauvais moment : le métro ce jour-là. On comptera des dizaines de victimes d’un terroriste après l’explosion d’une bombe. Le père meurt et Lucie, elle, se retrouve dans un profond coma sur un lit d’hôpital.
La famille est réunie autour la jeune femme, maman de deux petites jumelles, en espérant qu’elle recouvre rapidement la santé. Mais les médecins, scientifiques et cartésiens dans l’âme sont plus réservés. Il faudra du temps, beaucoup de temps et ce, sans assurance qu’elle sorte un jour de cet état.
Mais pendant ce temps, dans la tête de Lucie, il se passe bien des choses, un véritable voyage intérieur entre les différentes périodes de la vie artistique de Klimt et ce néant, ce sentiment d’emprisonnement qu’elle ne comprend pas. Même au cœur du coma, Lucie échange avec son père, avec ceux qu’elle aime, quand elle parvient à les identifier. Les jours passent, les semaines s’égrènent, parviendra-t-elle à la fin de ce voyage ou s’enfoncera-t-elle définitivement dans l’oubli ? Il faudra se plonger dans Le baiser de Gustav pour le savoir…
D’un fait finalement cruellement divers, Martine Magnin nous propose par un jeu de mise en abîme de cohabiter entre le quotidien presque surréaliste de Lucie et de l’artiste Gustav Klimt qui a développé, via son art, la thématique de la femme, dans sa relation aux autres, aux hommes, à la maternité, à elles-mêmes, qui a sublimé les corps, les érotisant par sa peinture, ses ambiances, ses propres résonances, ses propres fantasmes picturaux.
Enfin ce roman est aussi un prétexte louable pour convoquer les personnages comme le lecteur sur la propension à la résilience, la filiation et la renaissance. Comme quoi quand on pense que tout s’arrête, on peut être surpris parce que tout commence. Différemment. On peut donc croire parfois, souvent, à la lumière…
Le Baiser de Gustav – Martine Magnin – Éditions Pierre Philippe – 190 pages
Parution : avril 2019. Prix : 19,00 €.
Couverture : Le Baiser © Klimt – Photo auteure Martine MAGNIN © DR
Martine Magnin est passionnée de sémantique, de philosophie, de psychologie, et d’antiquités. Fille de l’historienne et écrivaine Maguelonne Toussaint Samat, elle a vécu toute son adolescence à L’Isle-Adam. Elle se consacre aujourd’hui à l’écriture, après avoir consacré sa carrière à la communication sous toutes ses formes au service des entreprises et des institutions. Le Petit Livre Rouge des Meilleurs Vœux (2014) est son premier essai publié.