Aperçus sur le Miroir à travers quelques Contes et Légendes

Quantité de Contes et de Légendes traditionnels nous parlent du miroir dans l’un ou l’autre de ses aspects. C’est un petit objet si simple et si mystérieux ! Dans nos pays d’Europe, et surtout en France, il est associé d’abord à la séduction et à la beauté. Mais attention ! Notre œil est-il sain ?

miroirConnaissez-vous la première partie de l’histoire de La Reine des Neiges d’Andersen ? Elle « traite du miroir et de ses morceaux ». Le diable réussit un jour à fabriquer un miroir dans lequel le beau et le bien étaient rapetissés alors que le mal se trouvait amplifié. Qui se regardait dans ce miroir se découvrait difforme ? Lorsque les diables voulurent l’élever vers le ciel, il éclata et ses morceaux s’éparpillèrent sur la terre entière. Ceux qui en reçurent un éclat dans l’œil virent partout le mal. Ceux qui reçurent un éclat dans le cœur furent endurcis dans le mal et ceux qui voulurent utiliser des morceaux de ce miroir pour fabriquer des lunettes connurent les pires mésaventures

Le conte, comme la légende, donne toujours les clefs de l’aventure humaine. Pourquoi l’homme a-t-il perdu son ressentir naturel ?

« Cela vient de ce qu’il a au cœur un éclat de verre, et dans l’œil un éclat de ce même verre, qui dénature les sentiments et les idées. Il faut les lui retirer ; sinon il ne deviendra jamais un être humain digne de ce nom…»

Et seul peut faire cela le miracle de l’amour.

La Reine des neiges sur une pièce commémorative biélorusse.
La Reine des neiges sur une pièce commémorative biélorusse.

Dans ce récit, ce sont les larmes de la petite Gerda qui délivrèrent son ami Kay des éclats qu’il avait reçus et qui lui avaient brutalement changé le caractère. Pour lui, elle souffrit de grandes épreuves. Lorsqu’elle le revit, elle pleura de chaudes larmes qui « tombèrent sur la poitrine de Kay, pénétrèrent jusqu’à son cœur et en fondirent la glace, de sorte que le vilain morceau de verre fut emporté et la glace dissoute. » Alors Kay, à son tour, « éclata en sanglots ; les larmes jaillirent de ses yeux et le débris de verre en sortit … »

À la fin de l’aventure, Gerda et Kay sont devenus adultes. « Ils avaient grandi, et cependant, ils étaient encore enfants, enfants par le cœur.[1] »

C’est par l’« Œil du Cœur » qu’il convient de voir, mais encore faut-il pour cela en polir le miroir comme il apparaît dans ce conte !

« En ce temps-là, la Chine cessa brusquement d’être un Etat prospère. Les fleuves rompirent leurs digues et causèrent de graves inondations, les récoltes furent très mauvaises, les famines ravagèrent de vastes provinces et les envahisseurs apparurent aux frontières…
L’Empereur et ses ministres tentèrent en vain quantité de réformes, sans aucun succès, et le découragement était grand…
Quelqu’un cependant parla alors à l’Empereur d’un Sage vivant dans une grotte reculée, sur la pente d’une montagne perdue et qu’il serait peut-être bon de consulter, vu l’état des choses…
En désespoir de cause, l’Empereur, devant l’aggravation de la situation et son impuissance manifeste à y porter remède, s’y résolut. Il partit donc avec ses principaux ministres et les hauts dignitaires de l’Empire jusqu’à cette grotte quasi inaccessible et là, il exposa au Sage l’état de l’Empire.
Celui-ci ne dit rien. Mais il se réfugia dans un endroit encore plus désolé, encore plus inaccessible et l’on n’entendit plus parler de lui.
Les jours, les mois, les années passèrent et les inondations cessèrent, les récoltes redevinrent abondantes, les famines disparurent et les envahisseurs furent repoussés aux frontières. La paix et la prospérité revinrent…
L’Empereur fut fort étonné de cette amélioration remarquable dont il ne pouvait s’attribuer le mérite et dont il ne pouvait comprendre la cause. Il décida donc de revoir le Sage qu’il avait consulté.
Il lui fallut cette fois faire un voyage encore plus périlleux et il eut quelque peine à retrouver ce Sage tant sa retraite était quasi inaccessible. Il lui exposa de nouveau l’Etat de l’Empire, puis il lui posa la question :
Mais Maître, qu’avez-vous fait pour que la paix et la prospérité reviennent ainsi ?
Et le Sage lui répondit :- J’ai remis de l’ordre en moi-même ! J’ai poli le miroir de mon cœur ! [2]»

 Mais ne faut-il pas déjà prendre conscience de la première de nos illusions lorsque nous ouvrons les yeux sur ce monde ! N’est-elle pas d’accorder une créance excessive à nos sens ?

 La vision nous interroge ici particulièrement. Qu’est-ce que voir ? Y a-t-il un mot plus galvaudé ? Son sens n’est-il pas pourtant évident puisqu’il suffit d’ouvrir les yeux ?

oeil_divinDans le Zohar, il est écrit que « deux modalités président à la création du monde : la droite et la gauche. [3] » Devant le miroir que deviennent-elles ? La perspective habituelle est faussée, la logique visuelle est mise en défaut, réalité et image se substituent l’une à l’autre, mais les points de repère disparaissent. Même un miroir de pur cristal ne renverra qu’une image inversée ! Qui a conscience de ce phénomène ?

 L’une des petites filles que Lewis Carroll avait connue et qui se prénommait Alice raconte l’anecdote suivante. Lorsqu’elle avait environ sept ans, l’auteur de Alice au Pays des Merveilles l’interrogea après lui avoir dit de prendre une orange dans une main :

« – Regarde-toi dans la glace. Qu’est-ce que tu vois ?
– Je me vois en train de tenir une orange.
– Dans quelle main tiens-tu cette orange ?
– Dans la main droite.
– Maintenant, va te placer devant le miroir et dis-moi dans quelle main la tient la petite fille que tu vois ?
– La main gauche.
– Comment expliques-tu cela ?
Et la petite Alice de répondre après un temps d’hésitation :
– Si j’étais de l’autre côté du miroir, est-ce que l’orange ne serait pas toujours dans ma main droite ? [4] »

L’anecdote est peut-être un peu trop belle et une telle observation trop subtile pour une jeune enfant. La transposition opérée par le miroir, changeant l’ordre connu et expérimenté, n’est en rien évidente à discerner.

Ne pas connaître cette loi de l’inversion de l’image dans le miroir n’est pas sans danger. En témoigne cette histoire tragique du jeune enfant qui n’arrive pas à reconnaître sa droite de sa gauche.

« On lui enseigne un procédé simple : sur une joue, il a un grain de beauté, unique trace de dissymétrie, qu’il lui suffit de repérer du bout des doigts pour reconnaître son côté gauche[5] ». Mais un jour, à vélo, il vérifie ce détail physique dans son rétroviseur, refuse une priorité à droite et se fait renverser par une voiture !

Cette histoire a été à l’évidence inventée pour les besoins de la cause. Dans la vie courante, chacun s’accommode fort bien du phénomène de l’inversion de l’image dans le miroir sans en garder habituellement la conscience.

C’est une tout autre aventure qui est survenue à Narcisse ! Avait-il conscience de cette étrange inversion lorsqu’il se contempla dans l’eau de la source ?

Pour l’essentiel, la légende est fort simple. Il était d’une grande beauté et le devin Tirésias avait prédit qu’il « vivrait vieux s’il ne se regardait pas». Narcisse, rétif à tout amour, a refusé entre autres les avances de la nymphe Echo. Je préfère, lui dit-il, « mourir que d’être possédé par toi ». Némésis voulut venger les filles dont il repoussait les avances. Un jour de grande chaleur, après la chasse, Narcisse assoiffé se pencha pour boire l’eau d’une source… Il vit alors son reflet et s’en éprit. Dès lors il fut obsédé par cette image et se noya en la contemplant. À l’endroit jaillit une fleur jusque-là inconnue que l’on appela narcisse. Mort, il cherchait encore à distinguer ses traits dans les eaux du Styx !

La contemplation de sa propre beauté conduit donc Narcisse à la mort tout aussi fatalement que, pour d’autres, la contemplation de la déchéance de leur corps.

« Séduit par l’image de sa beauté qu’il aperçoit, il s’éprend d’un reflet sans consistance, il prend pour un corps ce qui n’est qu’une ombre (…) Que voit-il donc ? Il l’ignore ; mais ce qu’il voit l’embrase, et la même erreur qui abuse ses yeux excite leur convoitise (…) Il contemple sans en rassasier ses regards la mensongère image et par ses propres yeux se fait lui-même l’artisan de sa perte. [6] »

Il aime et ne peut posséder l’objet de son amour ! Le piège mortel qu’il a tendu à d’autres se referme sur lui.

 « Narcisse se tue parce qu’il s’aime, il ne pourrait s’aimer sans se détruire. [7]  »

Quoi qu’il en soit, Narcisse n’a pu aimer parce qu’il s’est trompé de miroir :

« Mire-toi dans une âme où l’amour s’éternise :
Pour un miroir vivant, réfléchir c’est aimer ! [8]»

 Il n’a pas voulu se connaître par les yeux de l’autre, se reconnaître dans les yeux de l’autre. La nymphe aurait pu lui dire ces vers que lui prête le poète :

« Tu as fermé une porte pour toujours,
Il existe un miroir qui t’attendra en vain. [9] »

Fermer la porte de l’amour, n’est-ce pas ouvrir celle de la mort ? Et cela reste vrai lorsqu’on recherche dans l’autre la fascination de soi-même de manière tout à fait narcissique :

« Me voir par ses yeux, dans ses yeux. (…)
Dans ses pupilles dilatées, je m’agrandis.
Dans ses prunelles flamboyantes, je scintille.
Quand je m’y mire, je m’y admire.
Dans son regard, Narcisse se noie. [10] »

Narcisse a inspiré une pléiade de poètes, d’artistes, de romanciers. Parmi eux, Oscar Wilde conte que le lac d’eau douce où Narcisse se noya est devenu, après sa mort, une urne de larmes amères. Les divinités de la forêt interrogèrent alors le lac qui avoua :

« Je pleure pour Narcisse, mais je ne m’étais jamais aperçu que Narcisse était beau. Je pleure pour Narcisse parce que, chaque fois qu’il se penchait sur mes rives, je pouvais voir, au fond de ses yeux, le reflet de ma propre beauté. [11] »

Alice passant à travers le miroir. ©Dessin à l’encre de Chine de Sylvain Fusch.
Alice passant à travers le miroir.
©Dessin à l’encre de Chine de Sylvain Fusch.

Ainsi ce lac est-il lui-même narcissique !

Se prendre pour son reflet ! Mais pire encore ! Imiter le reflet de l’autre !

Un conte de Jorge Luis Borges peut nourrir notre réflexion. Il nous rapporte ce qui se serait passé il y a fort longtemps dans l’ancienne Chine, au temps mythique de l’Empereur Jaune Houang-Ti qui laissait s’exercer le libre jeu du Ciel et de la Terre :

« En ce temps-là, le monde des miroirs et le monde des hommes n’étaient pas, comme maintenant, isolés l’un de l’autre. Ils étaient, en outre, très différents ; ni les êtres ni les couleurs ni les formes ne coïncidaient. Les deux royaumes, celui des miroirs et l’humain, vivaient en paix ; on entrait et on sortait des miroirs. Une nuit, les gens du miroir envahirent la terre. Leur force était grande, mais après de sanglantes batailles, les arts magiques de l’Empereur Jaune prévalurent. Celui-ci repoussa les envahisseurs, les emprisonna dans les miroirs et leur imposa la tâche de répéter, comme en une sorte de rêve, tous les actes des hommes. Il les priva de leur force et de leur figure et les réduisit à de simples reflets serviles. [12] »

 Par un renversement extraordinaire de situation, ne sommes-nous pas devenus tout simplement les reflets serviles de nos miroirs, incapables de nous voir autres que cela, leur demandant constamment, sans même en avoir conscience, leur assentiment, acceptant la dictature de l’apparence ?

L’inconsistance de cette apparence nous renvoie pourtant à l’inconsistance et à la précarité de ce qui n’est somme toute que le véhicule de l’âme dans son incarnation sur cette terre.

La légende de Jorge Luis Borges prévoit qu’un jour nos reflets nous imiteront de moins en moins et que les formes du miroir « briseront les barrières de verre et de métal et cette fois nous serons vaincus. »

Narcisse hypnotisé par son image dans la source. ©Dessin à l’encre de Chine de Sylvain Fusch.
Narcisse hypnotisé par son image dans la source. ©Dessin à l’encre de Chine de Sylvain Fusch.

Tout conteur est un visionnaire. Ce temps n’est-il pas venu ? L’homme actuel, imitant les images que les médias reflètent, devient leur esclave. Pire même, « la télé est un média qui dissout son objet[13] », et ce faisant, il est comme dissout par elle, renonçant à toute authenticité.

Peut-être est-il grand temps de retrouver la peur des voleurs d’âme !

Du temps où les miroirs étaient rares, ils étaient beaucoup plus largement utiliser pour expliciter ce qu’est la création par rapport au divin, de manière anagogique. En témoigne ce conte que l’on trouve dans de nombreuses traditions et plus particulièrement sous la plume de Sohravardî.

 «Il était une fois, en Chine, deux villages fameux, réputés pour la valeur de leurs artistes et créateurs. Ils rivalisaient de prouesses pour la décoration des temples et des palais.
Leur réputation vint jusqu’aux oreilles de l’Empereur qui décida un jour de les départager. Il confia donc la décoration de chacun des murs de la plus grande salle de son palais à l’un et l’autre de ces villages. Les murs en vis-à-vis furent séparés par une vaste tenture et pendant six mois les artistes s’affairèrent, travaillant jour et nuit.
De temps à autre, l’Empereur venait en visite pour se rendre compte de l’état des travaux. L’un des villages commença une fresque éclatante de couleurs illustrant la Création depuis son Origine. Sa beauté était à couper le souffle, même à l’état d’ébauche…
De l’autre côté, les villageois s’affairaient également. Ils plaquaient sur le mur une sorte de roche inconnue qu’ils frottaient, frottaient, frottaient avec obstination, du matin au soir, avec du sable d’abord, puis avec de la boue, de la cendre… C’était sale et triste !
L’Empereur voyait sa conviction sur l’issue de la compétition grandir à chaque nouvelle visite. Il se demandait de plus en plus s’il avait eu raison de confier la décoration de la moitié de cette salle à ce village dont l’œuvre paraissait de plus en plus grossière et méprisable… Il s’abstint cependant de tout jugement et attendit pour rendre officiel son verdict que les six mois fussent écoulés.
Le jour de l’inauguration, il commença par admirer la fresque retraçant la Création du Monde. Sa surprise était un peu émoussée, mais il jugea l’œuvre d’une beauté inégalée à ce jour.
Il fit ouvrir alors la tenture qui séparait la salle en deux et là, il fut ébloui… Sur l’autre mur apparut une fresque en tout semblable à la première, mais encore plus lumineuse et plus limpide !
Les artistes du second village avaient durant six mois transformé le deuxième mur en un miroir qu’ils avaient poli à la perfection !
Jusque-là, le roi n’avait vu que des petits miroirs à main. Quelle ne fut pas sa surprise de voir que son image dans le miroir se déplaçait avec lui alors que, dans la fresque, elle restait immobile. Là, son portrait était vivant !
Un vieux sage du second village s’approcha de lui et lui dit :
– Majesté, comme vous voyez votre image dans ce miroir, ainsi en est-il de la création entière qui est le miroir de Dieu ; comme le miroir est vide et ne garde aucune trace de ce qu’il reflète, ainsi en est-il de la Création. Et l’homme ainsi est-il miroir de Celui qui est, et, hors de son regard, est-il vide !
Il ajouta : “- Celui qui veut recevoir l’Inspiration divine doit polir le miroir de son cœur afin qu’il soit désincrusté de tout.[14]” »

Voilà ! Ceci pour alimenter la réflexion sur la réflexion ! À chacun de tirer la conclusion qui lui convient pour chacun de ces Contes…

  Robert Régor Mougeot

[1]Contes d’Andersen, La Reine des Neiges, Paris : Flammarion, 1947.

[2] – D’après un enseignement traditionnel oriental.

[3] – BEAUDRILLARD Jean interrogé par PETIT Philippe, L’Evénement du Jeudi, 14 au 20 avril 1994, p. 16.

[4]Ibidem.

[5] – NEDDAM, Martine, Le coupable habite en face in Nuridsany, Michel, Effets de Miroir, Information Arts Plastiques Ile de France, 1989, p. 209.

[6] – OVIDE, Métamorphoses, III, 415.

[7]Histoires fantastiques de doubles et de miroirs, Paris : Librairie des Champs Elysées, 1981, Préface d’Anne Richter, p. 9.

[8] – Lamartine, Œuvres poétiques, Paris : Gallimard, 1963, Le Cadre, p. 1235.

[9] – Borges Jorge Luis, L’auteur et autres textes, Paris : Gallimard, 1965, p. 237.

[10] – DOUBROVSKY, Serge, Un amour de soi, Paris : Hachette, 1982, p. 46.

[11]In COELHO Paulo, L’Alchimiste, Editions Anne Carrière, 1994, p. 13 et 14.

[12] – BORGES Jorge Luis,  Manuel de zoologie fantastique, Editions Christian-Bourgois, Les Animaux des Miroirs.

[13] – BEAUDRILLARD Jean interrogé par PETIT Philippe, L’Evénement du Jeudi, 14 au 20 avril 1994, p. 16.

[14] – D’après un conte de Sohravardî.

 

 Ouvrages publiés par Robert Régor Mougeot

– Saint Roch. Du Cheminement Initiatique et de sa vie exemplaire d’après les Enseignements d’Emmanuel, (Editions Les Amis du Désert, 1988 ; 1990), 3ème éd. Les Editions du Cosmogone, 2013.

– La Vouivre, un Symbole universel

 en collaboration avec Kinthia Appavou

(Editions La Table d’Emeraude, 1993 ; 1995. EDIRU, 2006), 4ème éd. Les Editions du Cosmogne, 2011.

 – Le Miroir, Symbole des Symboles

(Editions Dervy, 1995), 2ème éd. Les Editions du Cosmogone, 2011.

 – La Métaphysique des Chiffres : Tous les Chiffres ne disent qu’Unité

(Auto-édition, 1998), 2ème éd. Les Editions du Cosmogone, 2011.

 – Contes qui coulent de Source. La quintessence du conte, EDIRU, 2006 (épuisé).

 – Le Signe de Jonas. Si Jonas m’était conté, Editions du Puits de Roulle, 2010.

 – Le Labyrinthe du Caméléon, roman initiatique, les Editons du Cosmogone, 2013.

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