Une troménie sera organisée du 7 mars au 25 juillet 2025 pour célébrer les 400 ans des apparitions de Sainte-Anne dans le Morbihan en 1625. Une calèche, tirée par un cheval, emmènera la statue de Sainte Anne sur plus de 1 800 kilomètres à travers tout le département.


L’année 2025 sera une année de grâce, celle du 400e anniversaire des apparitions de Sainte Anne en terre morbihannaise, le territoire aux mille clochers. Pendant quatre mois et demi, plus de 300 bénévoles organiseront ce pèlerinage inédit avec à leur tête Rémi Seigle et Loïk Gallois. Le père Gwénaël Maurey annonce une année 2025 très riche.
Le grand départ du pélerinage Sainte Anne débutera vendredi 7 mars au Sanctuaire de Sainte-Anne-D’Auray. Les premiers essais de la calèche attelée ont commencé. Ce sera Alice Bodet de l’école d’Attelage Élevage Ar Maner qui conduira la troménie avec deux chevaux de trait, Domingo et Cowboy.

Il y a 400 ans, le Ciel est venu toucher la terre bretonne par l’intermédiaire de Sainte Anne, portant son flambeau de lumière pour éclairer et guider nos vies…


Les apparitions, il y a 400 ans
Yvon Nicolazic (1591-1645)
Yvon Nicolazic (1591-1645) vit dans le village de Keranna (village d’Anne en français), commune de Pluneret, où vivent une quarantaine d’habitants répartis dans six fermes. Yvon Nicolazic est un paysan et laboureur local de 32 ans, honnête et travailleur mais qui ne sait ni lire, ni écrire. II a épousé dix ans plus tôt Guillemette, née Le Roux ; tous deux souffrent de ne pas être encore parents !




L’une des terres de la ferme du couple, baptisé « le Bocenno » est un champ qui présente deux particularités : toutes les récoltes y sont abondantes et les bœufs refusent d’y mener la charrue, donc le travail doit se faire manuellement par le paysan. En effet, quelques pierres enfouies gênent le travail du soc.
Un soir d’été en 1623, Yvon Nicolazic prie Anne (la mère de la Sainte Vierge et grand-mère de Jésus) quand soudain une main tenant un flambeau de cire illumine sa chambre, un phénomène qui se renouvelle quelques semaines plus tard quand Nicolazic est reconduit la nuit par un flambeau qui le précède. Ces premières manifestations ne sont pas encore des apparitions ; elles les annoncent.


La première apparition a lieu à la fontaine en août 1623 et les mois suivants. Sous la demande de son recteur, Yvon Nicolazic demande son nom à la majestueuse dame qui lui répond dans la nuit du 25 au 26 juillet 1624 : « Yvon Nicolazic, n’ayez pas peur ; je suis Anne, Mère de Marie ». Elle lui indique ensuite que, dans cette pièce de terre « le Bocenno », quand le village n’existait pas, il y avait une chapelle, et qu’elle était la première à lui être dédiée dans le pays des Bretons. Elle ajoute qu’il y a 924 ans et six mois qu’elle a été ruinée. « Je désire qu’elle soit rebâtie au plus tôt et que vous en preniez soin vous-même. Dieu veut que je sois honorée ici. » (On sait aujourd’hui que la première statue a été détruite par les Normands au VIIIe siècle.)
Dans la nuit du 7 au 8 mai 1625, Yvon Nicolazic, en compagnie de son beau-frère et de quatre voisins, se rend dans le champ du Bocenno, où ont lieu les apparitions. Il déterre une vieille statue à moitié pourrie en bois d’olivier, avec cependant quelques traces de blanc et d’azur ; elle est enfouie depuis la ruine de la première chapelle.


Yvon Nicolazic devient bâtisseur. C’est lui qui dirige les travaux des entrepreneurs. Une fois la chapelle construite et adulée par les foules qui veulent le voir, le toucher, il quitte le village de Keranna pour laisser toute la place à Sainte Anne et aux pèlerins innombrables. La chapelle est bénie le 4 juillet 1628.
Le couple Yvon et Guillemette Nicolazic aura finalement quatre enfants, dont deux mourront en bas âge ; l’aîné, Sylvestre né en 1628, sera ordonné prêtre.
À la mort d’Yvon Nicolazic le 13 mai 1645 à l’âge de 54 ans, le pèlerinage organisé par des religieux des Carmes installés dans le village depuis 1633, est déjà très fréquenté…

Ces apparitions de Sainte Anne sont les seules connues au monde.
