Le Français Morgan Malka vient de publier son 3e album au mois de juin 2014. Il s’intitule The Wreck, The Divorce & The Rose. Une musique à la fois classique, jazzy et atypique. Elle mérite une oreille attentive.
Recourant aux violon, violoncelle, xylophone et autres instruments issus du classique ou du jazz, Morgan Malka pose sa voix avec parcimonie et une sensibilité aigue. Cette sonorité atypique est une marque de fabrique avec un bon sens mélodique et un talent pour les textes. En quelques instants l’ambiance se crée comme pour le très beau « A thousand furlongs of sea ». On regrettera juste parfois quelques intonations dans son anglais qui fait « fake ». Le choix de la pochette apparaît inadapté et pourrait faire croire à un album plus… metal. Ce décalage entre musique et présentation de l’artiste par son équipe artistique peut être dommageable en l’éloignant trop de son public. Quelque chose que l’on rencontre plus en France que dans les pays anglo-saxons ou nordiques où les contacts sont plus directs entre presse et artistes.
Mais revenons à la musique pour se baigner dans « three ravens » qui n’est pas sans rappeler le « Russians » de Sting ou quelques notes du Eleanor Rigby de Mc Cartney. On a vu pire. Même si on comprend le changement dans l’album, « Leviathan » apparait comme le morceau le plus faible autant par le texte que par la mélodie chanté alors qu’instrumentalement il était plus intéressant. Dommage. D’autant plus que c’est le titre mis en lumière par le clip officiel. Mais on se penchera sur l’ambiance jazzy de Green Diving Bell qui laisse parler les instruments à vent cette fois. Morgan Malka reste tout de même à l’aise sur un registre plus pop comme « Flowers in a drained pool », gardant ses habituels arrangements à corde avec l’ajout de percussions. « Schwanengesang » a plus de subtilité et l’oreille attentive se ravira de ces petits détails. Si l’ambiance reste sombre, que dire de « Flow my tears at the funerals ». Le titre fleure bon le jazz, ces titres qu’on jouerait à un enterrement à la Nouvelle Orléans. Mais ici l’aspect pop prend le dessus, laissant penser que cet artiste peut nous surprendre à l’avenir.
Car finalement où sa singularité se situe-t-elle ? Dans les arrangements ou dans les compositions ? En effet, si sa voix n’est pas la plus identifiable, c’est le tout qui le définit le mieux. On rêve de l’entendre explorer des sonorités plus lointaines ou plus futuristes, pour les mêler à ses instruments de prédilection. À suivre…
À découvrir et commander sur le site : https://morganmalka.bandcamp.com/
*
Morgan Malka, The Wreck, The Divorce, The Rose : Nouvel album atypique