Emblème de la seconde moitié du XIXe siècle et de la Belle Époque, les manèges parisiens demeurent une attraction prisée, autant par les touristes que les habitants. Aujourd’hui, la ville compte une vingtaine de carrousels, principalement à proximité des sites touristiques. Le plus ancien d’entre eux se trouve dans le Jardin du Luxembourg : le manège Garnier qui date de 1879.
L’origine du carrousel remonte à l’Empire byzantin, où de véritables chevaux, ou à défaut des ânes, tournaient autour d’un piquet. Le manège arrive en Italie au XVe siècle puis en France en 1605 ; le premier carrousel est installé sous le règne du roi Henri IV, qui le popularise. Il s’agissait de représentations équestres interprétées par des nobles ; elles se déroulaient sur des grandes places, aux Tuileries à Paris, puis plus tard, dans les châteaux à Fontainebleau (77) et à Versailles (78).
Après la Révolution française, les chevaux sont remplacés par des reproductions en bois. La décoration des carrousels est riche et variée avec ; des panneaux et des frises de paysages bucoliques ; des personnages inspirés de tableaux célèbres ; des chérubins ; des sculptures, des miroirs et des dorures ; des couleurs et des lumières vives, qui cachent les mécanismes et donnent un aspect étincelant et attirant. Le carrousel est traditionnellement installé au centre du manège, et animé musicalement par un orgue, qui diffuse sans discontinuer : des valses du compositeur Johann Strauss (1825-1899), des fanfares, et toutes sortes de compositions populaires, avec des marches, des polkas, et des chansons enfantines…
Depuis les chevaux de bois de la Belle-Epoque, les manèges n’ont pas cessé d’évoluer au fil des décennies, de se perfectionner avec des chevaux de bois montant et descendant, toutes sortes d’animaux, des automobiles, des motos, des avions et véhicules de l’espace, etc. Ils ont cependant gardé tout leur charme avec leurs lentes ritournelles et leurs lumières chatoyantes
L’architecte de l’Opéra de Paris Charles Garnier a donné son nom au plus vieux carrousel de Paris, car c’est lui qui en a fait les croquis : Le carrousel Garnier se trouve au jardin du Luxembourg dans le 6e arrondissement. Depuis 1879, il comporte des chevaux de bois, des cerfs, des girafes et quelques nacelles, dessinés par l’architecte lui-même. Loin d’être le plus esthétique ni le plus attractif avec son chapiteau vert, il est pourtant sans hésiter le plus ludique pour les enfants ! Installés sur leurs montures et munis d’un bâton, ces derniers peuvent attraper des anneaux suspendus, qui leur donnent droit à un nouveau tour de manège ! Ces anneaux ont été remplacés par des pompons dans la plupart des manèges…
Le carrousel du Champ de Mars, à proximité de la Tour Eiffel dans le 7e arrondissement, date de 1913. Avec ses très beaux chevaux sculptés et en bois d’origine, le manège tourne au gré d’une manivelle activée à l’énergie humaine, ce qui le rend 100 % écologique ; cette attraction est un vestige d’une époque révolue. Le Manège du début du XXe siècle a su parcourir les années et les générations de bambins, en conservant son mécanisme manuel d’origine, malgré les avancées électriques. Son fonctionnement est semblable au puisement de l’eau par un système de simple manivelle et de rouages.
Le carrousel de Montmartre, dans le 18e arrondissement, date de 1920 ; il est de style vénitien et a le charme de l’ancien avec ses carrosses et ses chevaux de bois ; il est idéalement situé sur la place Saint-Pierre, au pied du Sacré-Coeur. Les nacelles du manège panoramique tournent sur elles-mêmes. Le manège ravit les touristes en mal de clichés parisiens ! Tout le monde se souvient aussi que ce carrousel a servi de décor aux aventures d’Audrey Tautou, l’héroïne du film de Jean-Pierre Jeunet en 2001 : Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain
Le carrousel des Tuileries, dans le 1er arrondissement, est l’un des plus jolis carrousels de Paris. Il a la particularité de tourner un peu plus rapidement que les autres manèges parisiens, d’être très éclairé le soir. Le cachet de l’ancien se marie ici avec la modernité, car le cheval, l’autruche et le carrosse, côtoient une jeep beige
A deux pas du carrousel, la fête foraine des Tuileries cache de nombreux et très beaux manèges.
Le carrousel du Jardin des Plantes dans le 5e arrondissement est discret et plus petit. Sa thématique est cependant différente et originale. Le manège n’a ni chevaux de bois, ni carrosses, ni voitures ; les enfants montent sur le dos d’animaux en voie de disparition ou déjà disparus, comme le panda, le loup de Tasmanie, la tortue à corne ou le dodo. Depuis son installation en 1992 à proximité du Musée d’Histoire Naturelle, il sensibilise les enfants au phénomène d’extinction des espèces, à la fois ludique et pédagogique…
Le manège du parc Monceau, dans le 8e arrondissement, est une attraction emblématique au cœur du magnifique parc historique, entouré par les arbres majestueux et les paysages pittoresques. Avec ses chevaux de bois colorés et ses décorations élégantes, le manège offre une expérience enchantée qui rappelle le charme intemporel des parcs d’attractions traditionnels. Le Manège du Parc Monceau incarne le charme et la magie d’une époque révolue, qui offre aux visiteurs une expérience réconfortante et nostalgique dans un cadre enchanteur.
