Rennes. Le festival Rituel 111 célèbre le rock alternatif, les arts visuels et corporels

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Rituel 111, 2022. © Jean-Adrien Morandeau

Le festival Rituel 111 fête sa 7e édition du 9 au 13 octobre 2024 à Rennes. Musique, arts visuels, tatouage, c’est un concentré de culture alternative qui se propage dans différents lieux de la ville avec le souhait de privilégier l’émergence artistique et la découverte. Cette année, la programmation musicale fait la part belle à un concert solo de Don Dias, tandis que les tatoueurs et artistes visuels, notamment Holly Whitaker et Jade Karquel, exposeront au BAM, dans le quartier de Cleunay.

Programme de l’édition 2024

MERCREDI 9 OCTOBRE
Bâtiment à modeler à 18:00, vernissage de l’exposition d’Holly Whitaker et Jade Karquel, suivi d’un concert de Don Dias

DU JEUDI 10 AU DIMANCHE 13 OCTOBRE
Bâtiment à modeler : 10:00 > 20:00 : Sessions tatouage et exposition

JEUDI 10 OCTOBRE
Penny Lane à 20:00 : Margaret Tchatcheuse / TERMINATor

VENDREDI 11 OCTOBRE
Salle de la Cité à 19:00 : Lynks – Jessica Winter – Georgie & Joe – FC Déception

SAM 12 OCT
Salle de la Cité à 19:00 : Hotel Lux – Douglas Dare – Nerves – Memoranda

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En 2016, Manon Hody et Pierre-Louis Thomas se rencontrent à Rennes. Tous les deux ont bien envie de faire leur vie dans la musique et finissent vite par passer beaucoup de temps dans une fameuse salle de concert rennaise. « À un moment, on était à l’Ubu toutes les semaines. Mais on était un peu frustrés parce qu’on découvrait des groupes de notre côté qui ne passaient pas forcément dans les circuits officiels des salles et des festivals. C’est à ce moment qu’on s’est dit que ce serait intéressant d’organiser nous-mêmes des concerts », Manon Hody.

manon hody

En 2017, Rituel 111 se lance avec ses premiers concerts en bar. Le nom de l’association signifie l’envie de faire des concerts un moment de rassemblement et de ferveur, un moment ancré dans les habitudes. Quant au 111, « c’est un secret », nous dit Manon Hody, énigmatique. « Depuis le début, l’idée a toujours été de mettre en avant des artistes nouveaux, sans limites de style, aussi bien du rock, de l’électro, du rap », explique l’organisatrice. Au bout de quelques mois de concerts dans les bars vient l’envie d’inviter des groupes de plus loin, des formations plus importantes. « C’est là qu’on a pensé au format festival, pour attirer plus d’attention, avoir des jauges plus conséquentes, proposer un projet plus abouti, qui nous appartienne réellement. »

Aussi, dès 2017, Rituel 111 organise son premier festival. Celui-ci ne se limite pas à la musique, les deux fondateurs ont l’envie d’y greffer d’autres disciplines qui gravitent culturellement autour des musiques qu’ils écoutent et veulent représenter : les arts visuels et le tatouage. Pourquoi ceux-là en particulier ? « Dans ces niches musicales, très peu d’artistes vivent de leur musique. Aujourd’hui, les artistes sont souvent multifacettes pour pouvoir vivre de leur art. On s’est rendu compte que beaucoup de personnes à côté étaient artistes visuels, graphistes, tatoueurs et on a eu envie de mettre ces gens-là à l’honneur ». Et même si les artistes visuels ou de tatouage invités par Rituel 111 ne sont pas tous musiciens, et vice-versa, ce que le festival explore c’est le lien entre ces disciplines au sein des cultures alternatives.

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Rituel 111, 2022. © Jean-Adrien Morandeau

Retour sur l’édition 2023

Rituel 111 invite trois artistes de linogravure et trois artistes de tatouage. Côté linogravure, on trouve l’Écossais Andreas Christodoulidis, chanteur du groupe Humour. Imprimeur de métier, il a l’habitude d’illustrer les morceaux et paroles du groupe par des linogravures ou des animations vidéo. La Rennaise Sophie Mourgeon, elle, a travaillé avec le musicien Marius Radius, pour lequel elle réalise des affiches et des t-shirts. Elle a entrepris aussi une série dédiée aux cafés-concerts rennais. Enfin, le Lorientais Antoine Le Coze a aussi travaillé avec des musiciens, sur une pochette pour le groupe rennais Chyneski notamment. Son travail de linogravure n’hésite pas à plonger dans la précision des détails et Manon Hody annonce un grand format impressionnant pour l’exposition. 

Côté tatouage, la Rennaise Soline Quénet exposera son travail abstrait fait de coups de pinceau à l’encre de Chine reproduits au tatouage. Le Parisien Yugs le Wizard a quant à lui un travail plus figuratif, influencé par le tatouage tribal du début des années 2000, mais où « les formes sont suggérées plus que représentées », précise Manon Hody. Enfin, Miseria pratique un tatouage traditionnel, beaucoup d’écritures gothiques et de motifs caractéristiques : couteaux, dents, médusa, etc. 

Ces artistes exposeront et tatoueront au BAM (Bâtiment à modeler) de Cleunay du jeudi au dimanche de 10 à 20 h. « Jusque-là, le cœur du festival était toujours dans le centre-ville. En investissant le BAM, un lieu animé à l’année par les associations qui y résident et ses usagers, on voulait décentraliser le festival et aller à la rencontre de nouveaux publics », explique Manon Hody. Des ateliers d’arts créatifs sont aussi prévus vendredi et samedi après-midi : collage, création de stickers et deux ateliers linogravure (sur inscription). Rendez-vous dès le mercredi 15 pour le vernissage de l’exposition, de 18 h à 21 h, avec en bonus un concert acoustique de la Rennaise Vicky Veryno.

Pour la troisième et dernière soirée, rendez-vous à la salle de la Cité, « une salle chargée d’histoire, un très beau lieu et de très bonnes conditions techniques », ajoute Manon Hody. L’accent est mis sur la scène post-punk, foisonnante ces dernières années et très mise en avant depuis le succès de groupes comme Shame ou Idles. Quatre groupes s’enchaîneront pour réveiller les belles heures du rock à Rennes. Avec pour commencer deux groupes locaux : les Nantais de Trainfantome et leur pop noise influencée par le Midwest emo, Basic Partner, de Nantes également, un groupe post-punk avec un saxophone, teinté de krautrock voire d’indus. Côté invités internationaux, Opus Kink, de Brighton, qui perce actuellement en Angleterre. Groupe post-punk aussi, il intègre des cuivres dans sa formation (saxophone et trompette) et dévie vers l’improvisation jazz. Enfin, on retrouvera les Canadiens de Mock Media, un supergroupe dont les membres sont issus de formations qui ont déjà bien tourné en France, y compris à Rennes (Pottery, Crack Cloud, N0V3L). Ce sera pourtant la première date en France de ce projet qui revient aux origines reggae dub du post-punk, évoquant immanquablement The Clash ou Joy Division.

Avec sa programmation à la fois exigeante et accessible, le festival Rituel 111 devrait séduire mélomanes comme néophytes. Rendez-vous du 15 au 19 novembre 2023 à Rennes.

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Jean Gueguen
J'aime ma littérature télévisée, ma musique électronique, et ma culture festive !

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