Rennes. Dans l’atelier de Lartisanais ou l’impression textile avec Thomas Meyer

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Thomas Meyer, alias Reyem sur les réseaux sociaux, est imprimeur textile. Le jeune créateur nous a ouvert les portes de son atelier Lartisanais, rue du Lieutenant Colonel Dubois à Rennes, dans lequel il confectionne et personnalise les vêtements.

Lartisanais 
Reyem
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@antoine.perche

Parmi les imprimeurs textiles de Rennes on trouve Lartisanais, fusion d’ « artisan » et « rennais ». A la tête de cet atelier, Thomas Meyer (alias Reyem), pour qui l’aventure a commencé au lycée : « J’ai suivi le parcours standard en filière SES et, en parallèle, j’imprimais des t-shirts dans ma cave avec une petite presse de sérigraphie. C’est comme ça que j’ai lancé ma marque de vêtements Banur ». Après sa marque, c’est son atelier Lartisanais qui voit le jour, aujourd’hui situé route de Lorient. C’est dans ce local spacieux de 165m2 que l’imprimeur a élargi son champ d’action : après la sérigraphie, les techniques de flocage, de broderie et depuis peu de DTF (Direct To Film). Pour l’instant, Thomas met Banur sur pause : « Je vis Lartisanais à fond parce qu’il y a toujours plein de projet en cours, même si Banur reste dans le coin de ma tête ».

Le local est partagé avec deux couturiers, Khov et Isaac. Ensemble, ils s’affairent au milieu de plusieurs machines, dont l’imprimante DTF fraîchement arrivée il y a deux mois : « Cette imprimante numérique marque l’impression sur un film adhésif qui s’applique sur le textile. Une fois pressé à chaud, le film est retiré et le vêtement est enfin imprimé », explique fièrement Reyem. Par rapport à d’autres techniques, le DTF peut s’utiliser sur des textiles fragiles et permet de créer un graphisme complexe qui demande plusieurs couleurs. 

Dans un autre coin du local se trouve la machine à flocage. Même principe que le DTF, le flocage presse à chaud sur le textile un adhésif thermocollant. « C’est un peu comme un gros fer à repasser ! », indique Reyem qui propose cette technique pour personnaliser des vêtements en petite série et pour des logos monochromes. « Nous avons différentes demandes de nos clients, et suivant les textiles, impressions et quantités souhaités nous conseillons les meilleurs procédés. » Pour des uniformes de personnels de restauration, de marque de sport, des festivals, des associations, des logos d’entreprise, des écoles, des clients particuliers… Lartisanais stylise tout type de vêtements « sauf les chaussettes ! », précise-t-il tout de même. Comme un salon de tatouage, l’atelier guide les clients en fonction de leur besoin. « La plupart du temps, le client nous donne le logo qu’il veut imprimer, mais nous proposons aussi nos services de graphisme pour réfléchir avec lui sur une esthétique, une couleur ou une typographie idéale. »

Chaque client peut ainsi faire confiance à Lartisanais pour personnaliser son t-shirt, sa casquette, son manteau, son sweat-shirt, son maillot, son jean, ou plus original, son caleçon. « Nous avons aussi eu l’occasion d’imprimer un drap en sérigraphie, sûrement notre plus grande pièce. » Et surtout très technique, car la sérigraphie demande une grande précision. L’atelier propose quatre couleurs superposables et chaque impression demande de se caler parfaitement les unes aux autres pour que le logo prenne vie. Technique traditionnelle la plus connue, la sérigraphie sur textile est aussi celle qui demande un grand savoir-faire, mais qui n’a plus de secret pour Reyem qui la pratique depuis sept ans. 

Pour les tissus, l’atelier préfère utiliser ses propres produits pour diriger le client en fonction du graphisme souhaité, du volume et de la quantité de vêtements. « Nous avons beaucoup de personnes qui viennent avec leurs vêtements, parfois de mauvaise qualité, et l’impression risque alors de s’effacer en machine ou carrément de ne pas adhérer, explique Reyem, nous avons donc nos propres stocks de t-shirts en coton dont certains bios ». Pour ce qui est du prix d’un t-shirt, Lartisanais fait au cas par cas. Il y a bien sûr le choix du tissu mais aussi sa provenance. « Nous nous fournissons à plusieurs endroits pour répondre à différents budgets, car tous nos clients n’ont pas les mêmes moyens pour acheter du made in France ou Portugal par exemple, et surtout s’ils souhaitent imprimer plusieurs exemplaires. » Le flocage et le DTF suffisent pour deux ou trois pièces en comparaison avec la sérigraphie qui s’utilise à partir d’une trentaine. Le prix s’ajuste par la suite en fonction du nombre de couleurs et de la taille du logo.

Lartisanais personnalise aussi les vêtements dans la coupe d’un pantalon ou le col ou la longueur des manches d’un t-shirt. « Nous souhaitons confectionner des sapes qui nous plaisent avant tout, confortables et unisexes ». Ce sont Khov et Isaac qui s’occupent de cette partie, tous les deux couturiers. Il y a huit mois, la petite équipe a commencé le design de leur futur modèle de t-shirt, signé Lartisanais : « Nous sommes arrivés à un prototype de la coupe, mais il y a encore du travail à fournir pour trouver le style de t-shirt parfait ».

L’atelier, qui a déjà produit par centaine des t-shirts ou goodies pour le bar Délirium à Rennes, l’événement Rave Park ou dernièrement les Transmusicales, est aussi appelé à réaliser des impressions plus loin comme deux-cent t-shirts adressés à une école de pharmacie à Paris. C’est dans la diversité des commandes que Lartisanais puise son énergie pour relever chaque défi. A côté de son travail, Reyem tient aussi une chaîne YouTube où il partage son quotidien d’imprimeur textile. « Mes vidéos transmettent ma passion aux jeunes et leur apprend ce métier incroyable. C’est aussi un moyen pour moi de casser la routine au local », confie t-il.

INFOS PRATIQUES

4D rue du Lieutenant Colonel Dubois, 35000 Rennes

contact@lartisanais.fr
07 62 98 89 52

Instagram

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1 COMMENTAIRE

  1. Super article sur le parcours inspirant de Thomas Meyer ! J’apprécie vraiment son approche créative et l’accent mis sur le personnage de Reyem. Pourrait-il partager des conseils sur la façon de débuter dans l’impression textile avec toutes ces nouvelles techniques comme le DTF ? Merci !

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