Rennes. Umikan, l’art de la cuisine japonaise avec Estelle Yee

estelle umikan

La culture japonaise, plus particulièrement sa pop culture, a le bento en poupe depuis 20 ansen Occident. Des mangas aux films des Studio Ghibli, jeunes et moins jeunes sont fascinés par cet univers unique jusqu’à l’intégrer dans leur quotidien, y compris dans leurs assiettes. C’est dans cette dynamique qu’Estelle Yee, 35 ans, a lancé en 2023 son entreprise Umikan, à Rennes. Elle propose des cours de cuisine japonaise afin de permettre à chacun de découvrir et de recréer chez soi les saveurs authentiques du Japon.

Estelle Yee est arrivée à Rennes il y a trois ans. Lilloise à l’origine, elle a vécu quelques années dans le sud pour sa carrière professionnelle avant de venir s’installer en Bretagne : « J’étais assistante de direction et je gérais des équipes, des événements et de la comptabilité ». A l’occasion de son changement de vie, elle se lance à son compte comme cheffe en cuisine japonaise. En effet, passionnée du Japon depuis son enfance, elle est diplômée d’une licence de langue japonaise et cuisinière amateur.

Photo profil Estelle Yee

Umikan, la passion du Japon

La jeune entrepreneuse était partie sur un projet de restauration, mais à la sortie du Covid, cette idée a été quelque peu compromise, elle s’est donc intéressée à l’événementiel : « J’ai interrogé des gens en ville avec un sondage pour voir quelles activités pourraient les intéresser et la cuisine est beaucoup ressortie », explique Estelle. « Ce n’est pas sorti de nulle part, j’aime beaucoup cuisiner et encore plus depuis que je suis devenue végétarienne il y a quelques années ».

Partant de zéro, Estelle Yee se rapproche des acteurs locaux comme l’association Bretagne Japon. Elle a aujourd’hui son propre site internet, Umikan, sur lequel les personnes intéressées peuvent directement s’inscrire aux cours. « En japonais, Mikan, c’est un agrume japonais, un mélange entre un citron yuzu et une mandarine. Le “U”, c’est un néologisme que j’ai créé qui renvoie à l’idée d’Odeur. »

Umikan, la transmission d’une culture

Estelle a développé son activité en ligne et son blog pour se faire connaître. Elle a par ailleurs été récemment contactée par des plateformes de référencement. Dans le milieu entrepreneurial, il faut avant toute chose savoir à qui l’on s’adresse : « Au début, j’allais beaucoup dans des lieux en lien avec le Japon, les mangas, la pop culture. Il y avait beaucoup d’hommes », commence Estelle. « J’ai participé ensuite à de nombreux salons en lien avec l’artisanat. C’est là que j’ai touché des gens qui ne s’intéressent pas forcément à la culture japonaise à l’origine ». Cette ouverture lui permet d’avoir une plus grande diversité de profils dans ses cours, notamment des personnes qui s’intéressent au voyage, à la cuisine, au bio : « Ce sont généralement des gens à partir de 30 ans jusqu’à la retraite ».

Ses cours durent environ deux heures, ce qui comprend un temps de présentation pour briser la glace entre les participants : « J’explique aussi où et comment je choisis mes produits, j’apporte toujours des informations culturelles ». Estelle Yee précise : « Certains sont plus axés sur l’ambiance que sur l’aspect culturel ». La première heure constitue toute la phase de présentation, de préparation des ingrédients tandis que la deuxième heure est consacrée à la pratique, à la réalisation des recettes. À la fin, chacun peut manger ce qui a été préparé sur place ou l’emporter en cas d’impératif. Estelle leur fait ensuite parvenir une fiche avec la recette afin qu’ils puissent la reproduire chez eux. Le tarif des cours varie entre 48 et 65 euros, ce qui englobe la location de la salle, le prix des aliments, les frais de déplacements, le renouvellement du matériel ainsi que le temps de préparation avant chaque atelier : « Je ne voulais pas m’oublier là-dedans, mais c’est parfois compliqué de fixer ses prix ».

Umikan

Des recettes traditionnelles accessibles à tout le monde

Estelle Yee propose des recettes déjà existantes en ajoutant sa touche personnelle : « Je propose des alternatives qui ne sont pas forcément traditionnelles. Je précise dans mes ateliers qu’il peut y avoir des alternatives végétariennes ou sans gluten, mais qu’il faut me prévenir avant », détaille-t-elle. « J’ai envie que les gens puissent tout reproduire à la maison donc je ne veux pas qu’ils s’embêtent avec des techniques trop pointues ».

Pour illustrer les différentes formes que peuvent prendre les recettes, Estelle Yee prend l’exemple du ramen : « Les gens arrivent souvent en me disant qu’ils veulent apprendre à faire un ramen. Mais lequel ? Il en existe des dizaines. On se sert des produits qu’on a autour de nous. Le ramen du nord est fait avec des ingrédients plus lourds et plus riches, car il fait plus froid. Dans le sud, on aura des bouillons plus clairs ».

recette umikan Estelle

Ce qui lui plaît énormément dans son travail, outre le fait de rendre palpable sa passion pour le Japon, c’est la grande liberté qui lui est donnée : « Je fais partie d’une génération où l’aboutissement c’était être en CDI dans une entreprise et faire une carrière. Travailler en tant qu’indépendant, c’est aussi s’adapter aux clients, mais je choisis les sujets et les thématiques que je veux aborder », précise Estelle. « Aujourd’hui, quand je me lève un samedi ou un dimanche matin pour un atelier, je me dis que mon travail est génial, même si bien évidemment parfois j’ai envie de rester dans mon lit ! »

« Aujourd’hui, quand je me lève un samedi ou un dimanche matin pour un atelier, je me dis que mon travail est génial »

Selon Estelle, la cuisine japonaise est un moyen de sensibiliser les participants aux enjeux de santé et d’écologie actuels en les aidant à faire évoluer leur point de vue et leur habitudes sur l’alimentation. Le Japon est un pays aux ressources et terres cultivables limités soumis à de nombreux désordres naturels (comme les typhons ou les tremblements de terre). Le pays a développé une gastronomie traditionnelle sobre, de saison et locale. Au menu des japonais, on trouve des alternatives variées pour les régimes végétariens, végan et sans gluten, des produits fermentés qui font de la nature un élément phare de l’assiette.

Estelle envisage désormais de développer une partie de son activité en ligne pour répondre aux demandes de personnes qui ne vivent pas en Bretagne. Ainsi au cours de l’année 2025, elle proposera des ateliers pré-enregistrés à l’image des cours en présentiel qu’elle donne déjà. Forte de cette expérience, elle comprend avec plus de précision les attentes des autodidactes isolés ou dont l’emploi du temps est déjà chargés. « Je suis moi-même un adepte des cours en ligne. Je pense qu’il y a plein d’avantages dans cette nouvelle façon d’apprendre, plus de libertés ».

Estelle Yee

Rennes et Ille et Vilaine
Tél. 06.37.75.10.49.
Email: ohayo@umikan.fr

Site InternetInstagram

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