Série. Bref 2, un succès triomphal qui fait (beaucoup) parler 

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bref saison 2

Depuis quelques semaines, une phrase tourne en boucle sur les réseaux sociaux : « Il avait besoin de s’asseoir 30 secondes, il s’est assis 20 ans ». Devenue virale, elle est extraite de Bref 2, la suite tant attendue de la série culte de Kyan Khojandi, coécrite avec son compère Bruno Muschio, sortie le 14 février 2025 sur la plateforme Disney+.

La saison 1 de Bref est sortie entre 2011 et 2012 et désigne une série d’épisodes courts humoristiques et centrés sur une figure principale. Si elle demeure culte pour toute une génération, c’est sûrement grâce à l’originalité de son format et au côté universel de ce que décrit Kyan Khojandi, l’interprète du « Je ». Dans la saison 1, un personnage anonyme qui se désigne par « Je » (auquel le spectateur peut plus facilement s’identifier) raconte son quotidien, plutôt banal, de célibataire et chômeur à Paris pendant 82 épisodes de 1 à 3 minutes. Le narrateur parle de ses histoires d’amour, de ses coups d’un soir et de sa recherche d’emploi, le tout assaisonné d’humour et d’autodérision, avec une bonne dose de répartie. 

Bref 2, un succès général et une hymne à la psychanalyse

La saison 2 de Bref était très attendue depuis son annonce. Les scénaristes ont fait le pari de lancer la promotion au dernier moment, en misant sur l’effet surprise. Ils ont mis tout leur cœur à l’ouvrage et on peut dire que ça se ressent. Mais alors, les fans ont-ils été satisfaits ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que la série a fait un carton : elle est la mieux notée de tous les temps par les spectateurs sur Allociné, devant Game of Thrones et Breaking Bad. Devenue un véritable phénomène de société, la série sera disponible partout dans le monde à partir du 26 mars 2025. Quelle est la recette de cette réussite ? 

La voix off et le rythme restent les mêmes. Cependant, contrairement à la saison 1, les 6 épisodes durent 30 à 40 minutes. Le narrateur, en pleine crise existentielle du début de quarantaine, tente toujours de trouver son chemin, mais cette fois-ci avec plus de profondeur. Il entame une véritable psychanalyse dans laquelle il revient sur ses propres relations, son rapport à lui, mais également aux autres. La série pose aussi la question de l’évolution de l’amitié en grandissant. Ce florilège de thématiques qui touchent à la construction de soi et à l’image de soi résonne facilement en nous, quel que soit notre âge et notre situation. C’est d’ailleurs pour cela qu’autant de personnes s’identifient et se reconnaissent dans ce personnage fictif.

Plusieurs personnages, que l’on avait déjà rencontrés dans la saison 1 pour certains, gravitent autour de Kyan Khojandi. Le retour de Marla (Bérengère Krief) l’ancien plan cul régulier du narrateur, mais également de Ben (Mikaël Alhawi) son meilleur ami depuis l’enfance ou encore Keyvan (Khojandi) le frère du personnage dans la fiction comme dans la vraie vie. Parmi les nouveaux visages, on retrouve Billie, interprétée par Laura Felpin, qui saura vous toucher par sa personnalité bien marquée. Une seconde figure s’impose dans la série : celle de Jean-Jacques, porté par Jean-Paul Rouve, le voisin sexagénaire un peu voyeur sur les bords.

La série nous invite également à ne pas s’arrêter sur l’idée que l’on se fait parfois sur les gens et dont on a du mal à se défaire. Autrement dit, il ne faut pas toujours se fier aux apparences ou à l’image qu’une personne peut nous dépeindre d’une autre. Cette ode à la psychothérapie a d’ailleurs créé une vraie introspection pour un grand nombre de spectateurs qui se sont interrogés sur leurs propres relations et la toxicité de celles-ci. Le narrateur se confie avec sincérité, en se mettant à nu, quitte à être parfois trash. Il rouvre et décortique les blessures de son enfance qui sont bien souvent responsables du mal-être à l’âge adulte. Cette tentative de guérir ses névroses maintient le spectateur en alerte du début à la fin. Un tourbillon d’émotions, du rire aux larmes, l’emporte vers une toute nouvelle réflexion.

Ce qui fait le caractère unique de cette série, c’est cette faculté à lier la profondeur des sujets abordés avec le côté décontracté et humoristique qui est endossé par le personnage principal, sans tomber dans la caricature ou la lourdeur. Bref, il vaut mieux rester concis et ne pas trop en dévoiler pour que l’effet soit encore plus puissant. Maintenant, pour celles et ceux qui ont déjà dévoré la saison 2, reste à savoir si une saison 3 (à la hauteur !) viendra succéder celle-ci.