Wildleaks, le Wikileaks de Dame Nature

Le site Wikileaks fait un peu moins parler de lui dernièrement, malgré ou à cause des problèmes de son fondateur Julian Assange avec la justice et l’exil forcé de « lanceurs d’alerte ». Pourtant, l’idée a fait son chemin. C’est sur le modèle de Wikileaks que Wildleaks a été créé. Sa cible : les scandales liés à la vie sauvage.

Le site est référencé aux iles Vierges britanniques et aux États-Unis et créé par la Elephant Action League. La plateforme propose à des lanceurs d’alerte de récolter leurs données de manière anonyme et sécurisée afin de les évaluer. Le site vise essentiellement à « faciliter l’identification, l’arrestation et la poursuite des criminels, des trafiquants, des hommes d’affaires et des responsables gouvernementaux corrompus derrière le braconnage des espèces menacées et le trafic de la faune et des produits forestiers tels que l’ivoire, la corne de rhinocéros, les grands félins, les singes, les pangolins, oiseaux et le bois illégal. » Un vaste champ d’activité qui en fait le 4e trafic mondial – 17 milliards de dollars annuellement.

L’Elephant Action League est une organisation récente regroupant de nombreuses associations. Située à Los Angeles, elle se concentre sur le trafic d’ivoire et la protection des éléphants. À la tête de cette organisation, on trouve des activistes italiens, hollandais, kenyans et américains. Une petite structure qui bénéficie pourtant de soutiens de poids dans le milieu de la protection animale, mais aussi de la part des zoologistes. Objectif : mutualiser les moyens de communication. Wikileaks met l’accent davantage sur la politique et l’économie, une variante animaliste a donc sa place.

En matière technique, Wildleaks conseille l’utilisation de TOR Browser, une variante du navigateur Firefox qui donne accès à Internet par un réseau parallèle. Une technologie sur laquelle s’appuie la plateforme pour rendre l’utilisateur anonyme. (Mais le site prévient aussi des risques et des précautions à prendre. Étant donné que quelques organisations de protection animale figurent dans les listes d’organisations terroristes, ces précisions ne sont pas anodines.) En outre, comme le trafic d’ivoire et d’animaux sauvage se retrouve souvent lié avec le trafic d’armes, le danger est considérable pour les lanceurs d’alerte. C’est pourquoi Hermes Center for Transparency and Digital Human Rights, une organisation spécialisée dans les plateformes sécurisées pour les lanceurs d’alerte (elle participe déjà à Globaleaks et Tor2web) a proposé son soutien à Wildleaks.

La protection animale fait moins souvent la une que l’espionnage ou les malversations financières. Pourtant, la donne pourrait changer avec Wildleaks.

À voir sur : https://wildleaks.org/

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Didier Acker
didier.ackermann {@] unidivers .fr

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