Loin d’être une pratique révolue, la zoophilie est toujours d’actualité. Ainsi la prostitution des orangs-outans est une pratique courante dans certains pays d’Asie où des bordels proposent à leurs clients des femelles enchaînées, rasées, parfumées et maquillées. En Asie seulement ? Non loin de la France, il existe des vides juridiques qui, en ne condamnant pas certaines pratiques, les favorisent. C’est le cas de l’Allemagne qui n’interdit pas les abus sexuels sur animaux depuis l’abrogation d’une loi en 1969, laquelle n’a jamais été remplacée depuis.
Comme vient de le rappeler le quotidien suisse Le Matin(1), la question ressurgit avec une inscription à l’agenda du du conseil des ministres suite à une initiative de la chambre des régions. Marius Tünte de la SPA locale rappelle : « En Allemagne, on peut avoir des relations sexuelles avec un animal sans être inquiété par la justice ». News.de rapporte également que de véritables bordels pour zoophiles se sont créés sur le territoire, confirmés par les représentants des Länder. Ne cachons pas le sordide de la situation, car ce sont des animaux de toutes espèces que l’on retrouve, « du hamster jusqu’aux serpents en passant par les chevaux et les chiens ». Une représentante d’une association berlinoise rapporte avoir récupéré des animaux traumatisés, dont une Chihuahua avec les parties génitales déchirées après un viol par son propriétaire ».
Ce sujet tabou commence à apparaître au grand jour outre-Rhin avec la mobilisation de militants et l’interpellation des élus. Si beaucoup se retranchent derrière la non-souffrance supposée des animaux (?), une association de vétérinaires a pourtant dénoncé dans un communiqué cette légende (ou ce fantasme) qui voudrait que les bêtes soient consentantes. « Les animaux souffrent de séquelles psychiques et physiques graves. La plupart du temps, ils en meurent ». Les seules zoophiles condamnées l’ont été pour avoir filmé ou diffusé des images de leurs « exploits ». En effet, si la relation reste impunie, la diffusion de film est condamnable. On trouve même une « association de zoophile », la Zeta, qui prône des rapports sexuels entre humains et animaux tant qu’ils sont « sans violence ».
En France, l’article 521-1 du code pénal prévoit que « Le fait, publiquement ou non, d’exercer des sévices graves, ou de nature sexuelle, ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende. » Dans les faits, les condamnations sont rares pour les « sévices graves ».
Ilse Aigner, ministre allemande de l’Agriculture, a déclaré, à la suite des dernières affaires de zoophilie en Allemagne, que la sodomie animale constitue juste une infraction administrative et ne doit être punie que d’une légère amende. En Allemagne, la sodomie, dans son ensemble, a été décriminalisée depuis 1969. C’est ainsi que les rapports sexuels avec des animaux ne sont pas reconnus comme constituant un problème juridique ou moral. À l’heure actuelle, seuls sont punis ceux qui tuent des animaux sans raison acceptable ou les laissent souffrir de graves douleurs pendant une période longue ou répétée dans le temps. Ilse Aigner en conclut ainsi qu’il n’existe aucune nécessité de renforcer la répression de ces crimes par la loi…
L’application des réglementations européennes sur la protection animale devrait pourtant aider à faire évoluer les pratiques juridiques. Mais en matière de retranscription européenne, aucun pays ne peut se targuer d’être un exemple.
Une pétition et l’article du Matin sont en ligne.