Victor Hugo, le plus grand écrivain français du XIXe siècle et l’un des plus importants écrivains de langue française de tous les temps, est mort le 22 mai 1885. A Paris, des funérailles nationales ont été célébrées le 1er juin 1885 et Victor Hugo a été transporté au Panthéon en un cortège qui a rassemblé 2 millions de personnes.

Le jeudi 14 mai 1885, Victor Hugo (1802-1885) est victime d’une congestion pulmonaire en pleine nuit à son domicile, l’hôtel particulier de l’avenue d’Eylau dans le 16e arrondissement de Paris. Il s’éteint une semaine plus tard, après une longue agonie, vendredi 22 mai 1885 à l’âge de 83 ans. L’annonce de la mort de Victor Hugo est un véritable choc. Paris et la France toute entière sont en deuil.
Dès le jour de son décès, on observe un rassemblement d’une foule immense devant sa maison. C’est le début d’un véritable pèlerinage, où jusqu’à 3000, voire 5 000, personnes s’y recueillent par jour jusqu’au 31 mai.



Samedi 23 mai 1885, l’itinéraire du cortège pour les funérailles est fixé par le Comité des funérailles : il est prévu qu’il partira de l’Arc de Triomphe jusqu’au cimetière du Père Lachaise, en passant par les Champs-Elysées, les grands boulevards et la Place de la République. Mais le gouvernement du président Jules Grévy (1807-1891) et le Conseil municipal de Paris votent pour le souhait d’une inhumation de l’écrivain au Panthéon. Les étudiants parisiens votent aussi en faveur du transfert du corps de Victor Hugo au Panthéon. Quant au Sénat et à la Chambre des Députés, ils votent également à la quasi-unanimité une loi instituant des funérailles nationales pour Victor Hugo. L’itinéraire initial est donc modifié pour un parcours allant de l’Arc de Triomphe jusqu’au Panthéon ; le jeudi 28 mai, le Panthéon est fermé au public pour réaliser des travaux, pareil pour l’Arc de Triomphe où les ouvriers s’activent jour et nuit. Initialement fixées par le gouvernement dimanche 31 mai, les funérailles sont reportées au lundi 1er juin.
Le cercueil de Victor Hugo est exposé sous l’Arc de Triomphe, drapé de noir, dimanche 31 mai. Le catafalque est illuminé de bouquets, de bougies et de trépieds à flammes vertes.

La levée du corps de Victor Hugo se déroule à 6 h le lundi 1er juin 1885 et la cérémonie des funérailles commence à 10 h 30, avec le tir de 21 salves de canon depuis l’hôtel des Invalides. Dix-neuf orateurs prononcent des discours ; les représentants de l’État et des collectivités publiques prennent la parole à l’Arc de triomphe.
A 12h40, le cortège débute, avec devant le cercueil et la famille, douze jeunes poètes choisis par la famille qui marchent en tête.
Plus de 2 millions de personnes et 1 168 délégations de sociétés suivent le corbillard des pauvres (selon les dernières volontés de l’écrivain), en passant par les boulevards Saint-Germain et Saint-Michel et la rue Soufflot jusqu’au Panthéon, anciennement l’église Sainte-Geneviève, et qui devient le mausolée des gloires nationales. Sur le chemin des funérailles, des écriteaux annoncent la fermeture des magasins et le report des soldes ; la location de places de vue est proposée aux étages des immeubles du boulevard Saint-Germain.



C’est la première fois dans l’histoire de l’humanité qu’un poète reçoit de pareils hommages : Victor Hugo a cumulé tous les talents : la littérature souvent associée au romantisme, la poésie, le théâtre, le dessin, mais il a aussi témoigné sa vie durant, d’une sincère et profonde empathie pour les pauvres et les humbles, tout en affichant des convictions politiques et en épousant des combats en harmonie avec son époque : le suffrage universel, l’abolition de la peine de mort, l’école publique et laïque…
A l’entrée du Panthéon, se dresse le dais en velours noir constellé d’étoiles argentées, entouré de centaines de couronnes mortuaires. Une foule immense de deux millions de personnes se presse pour rendre hommage à l’immense poète


L’entrée de Victor Hugo dans la demeure des Grands Hommes marque un moment déterminant de l’Histoire de la France, puisque c’est à cette occasion que le Panthéon devient définitivement un temple laïc et républicain.



Ce nombre de 2 millions fait, encore aujourd’hui, des funérailles de Victor Hugo un des plus importants rassemblements populaires de l’Histoire de France.
Le Conseil municipal de Paris décide de donner à la Place d’Eylau le nom de Place Victor Hugo ; et à l’Avenue d’Eylau, de la place désormais Victor Hugo à la Place de l’Étoile, le nom d’avenue Victor Hugo

