
Luc Besson propose ici un biopic sur la célèbre opposante birmane Aung San Suu Kyi. L’histoire ne manque pas complètement d’intérêt, mais, ô dieu du cinéma, quelle platitude ! Si le saupoudrage d’amour et d’émotion est encore supportable, voire réussi à quelques moments, une question tourmentera tout spectateur lucide : pourquoi avoir totalement rangé derrière les fagots la partie politique, autrement dit l’engagement de l’héroïne ?
Il est vrai que le spectateur n’est pas pris en traitre, puisqu’il comprend la teneur du film dès les premières minutes ? Mais il sera fondé à regretter d’avoir acheté un billet. Peut-on pardonner Besson de ce mauvais tour ?
La réponse est épineuse. Ce film risque de scinder les spectateurs en deux camps : les uns vont s’émouvoir et adhérer au parti-pris ; les autres fustiger le gommage de la dimension politique au profit du sentiment.
Un film dont le parti-pris égare loin d’un sujet essentiel.
