Avec la réouverture des cinémas, salles de spectacle et musées, le mois de juin sera culturel. Cependant côté littérature, vous trouverez peu de nouveautés en librairie. Voici quelques propositions placées sous le signe de la rencontre et de l’amour.
Très engagé dans la vie culturelle et artistique, Metin Arditi puise sa source d’inspiration dans ses racines turques et ses passions pour la peinture et la direction d’orchestre. Avec ce nouveau roman au titre évocateur, L’homme qui peignait les âmes (Grasset, 2 juin 2021) est le voyage initiatique dans le Proche-Orient d’Avner, un jeune homme tombé en admiration devant une icône d’un monastère du quartier juif d’Acre. Épaulé par Mansour, un marchand ambulant musulman, Avner devient l’un des plus grands iconographes de la Palestine. Défiant les règles sacrées, il ose reproduire des visages ordinaires en faisant ressortir leur part de divin et de beauté. Au XIe siècle, c’est un défi qui ne peut rester sans conséquences sur son destin.
Amour plus charnel pour Alexandre Jardin avec La plus-que-vraie (Albin Michel, 2 juin 2021). La vie banale du romancier Frédéric Sauvage est bouleversée par sa rencontre avec Alice. Lui qui ne croyait plus à l’amour, sauf dans ses romans, va le réinventer avec cette jeune femme. Il s’impose quelques règles et improvise une folle passion qui les mènera jusqu’aux confins très oubliés du Pacifique Sud.
Pour les plus jeunes, Laetitia Colombani, très remarquée pour son premier roman, La tresse (Grasset, 2017), nous emmène en Inde avec Le cerf-volant (Grasset, 8 juin 2021). Après le drame qui a fait basculer sa vie, Léna part en Inde, au bord du Golfe du Bengale, pour tenter de se reconstruire. Sur une plage de l’océan indien, elle croise chaque matin une petite fille seule qui joue au cerf-volant. Qui est cette enfant mutique qui, un matin sauvera Léna de la noyade en alertant une jeune cheffe de brigade ? Ce roman raconte la rencontre inoubliable et réparatrice d’une femme meurtrie, d’une jeune fille indienne et d’une enfant exploitée au coeur d’une Inde tourmentée.
Amour au coeur du mariage, parfois délaissé au profit de l’ambition. Avec Anatomie d’un mariage (Stock, 2 juin 2021, traduit de l’anglais (États-Unis) par Carine Chichereau), Virginia Reeves nous offre une bouleversante exploration du mariage, du désir et de l’ambition. Edmund Malinowski, jeune psychiatre comportementaliste, est à un tournant de sa carrière en prenant la direction d’un établissement psychiatrique dans les montagnes du Montana. Pour décider Laura, sa femme, à le suivre, il lui promet de fonder enfin une famille. Mais une fois sur place, il la délaisse pour sa carrière. La jeune femme décide alors de donner des cours de dessin aux patients, s’immisçant ainsi dans sa vie professionnelle. Dans un décor sublime et chaotique, porté par des personnages qui semblent prêts à exploser à tout moment, ce roman devient vite captivant.
En littérature noire, les passions se terminent mal en général. Pour tout te dire (Les Escales Noires, 10 juin 2021, traduit par Isabelle Maillet) nous plonge dans les secrets de Lucy Harper, une riche écrivaine couronnée de succès. Dan, son mari jaloux vient de disparaître. Et ce n’est pas la première disparition de son entourage. Trente ans plus tôt, son frère s’était volatilisé. Lucy, alors enfant, n’avait jamais avoué à ses parents ce qui s’était passé ce soir-là. Mais cette fois, adulte et célèbre, le monde la regarde. Autour de ces mensonges, Gilly MacMillan compose, selon le New York Times, l’un des dix meilleurs thrillers de l’année.
R.J. Ellory nous emmène au cirque, un monde de magie et de passion. Nous sommes en 1958. Un cirque ambulant dresse son chapiteau dans la petite ville de Seneca Falls, au Kansas. L’atmosphère magique est vite troublée par la découverte d’un cadavre. L’enquêteur Michael Travis se heurte à l’omerta de la troupe du cirque dirigé par le mystérieux Edgar Doyle. Le carnaval des ombres (Sonatine, 3 juin 2021, traduit par Fabrice Pointeau) réserve un tour inattendu dans le cadre exceptionnel de l’Amérique rurale des années 50.
Si vous aimez R.J. Ellory et Gilly MacMillan, sachez que sortent respectivement en version poche, Le jour où Kennedy n’est pas mort (Livre de poche, 2 juin 2021, traduit par Fabrice Pointeau) et La nanny (Pocket, 3 juin 2021, traduit par Isabelle Maillet).
Restons dans le roman noir avec Cinq cartes brûlées (Pocket, 3 juin 2021), Prix Landerneau Polar en 2020. Sophie Loubière y campe avec une intensité troublante la trajectoire d’une femme malmenée par la vie qui reprend le contrôle de sa destinée, quel qu’en soit le prix. On se retrouve le mois prochain pour un spécial « lectures de vacances ».