Pas facile de construire une chronique objective sur Anatole de Monzie. Fervent pétainiste durant la Seconde Guerre mondiale, il reprit à son endroit, pour justifier son vote de confiance au Maréchal, la formule de Talleyrand : « Il fallait sauver ce qui pouvait être sauvé. » Monzie (1876-1947), homme de gauche engagé, n’avait plus rien à prouver : ni son amour de la France, ni sa loyauté politique, moins encore ses talents d’écrivain. Il exprima son opinion comme il l’avait toujours fait : selon sa conscience. Si plus personne ne connait aujourd’hui son œuvre à part quelques bouquinistes, Les contes de Saint-Céré est l’un de ses plus célèbres livres.

Recueil naturaliste paru en 1929 à la NRF, Les contes de Saint-Céré s’inscrivent dans l’histoire du Haut-Quercy dont Saint-Céré était alors capitale. L’auteur explique en préface s’être réfugié dans ce qu’il lui restait de liberté pour écrire des histoires dont certaines sont empruntées à la tradition orale du département. Elles n’existent que dans ce recueil. N’ont jamais été écrites avant et ne l’ont plus été depuis. Raison supplémentaire pour découvrir l’affûtage d’une plume trop vite oubliée : celle d’Anatole de Monzie.
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Les contes de Saint-Céré d’Anatole de Monzie
Editions NRF-Gallimard, 220 pages – Livre épuisé

