Périodiquement, Rouen accueille l’Armada, un rassemblement de grands voiliers, géants des mers apportant avec eux souvenirs, rêves et…. marins.
L’Armada 2013 est en tout point conforme aux précédentes. Pour s’y rendre, mieux vaut suivre à la lettre les indications des panneaux routiers, c’est-à-dire se garer dans les parkings en périphérie nord ou sud puis emprunter les navettes qui amènent au métro ou au réseau de bus. En une demi heure, on se retrouve dans le centre-ville pour 1,5 € aller/personne, le parking étant gratuit. Autre solution, le parking Saint-Sever à 5€ si on arrive le matin. Ensuite, le visiteur peut profiter gratuitement des deux berges de la Seine dévolues à cette manifestation.
Il est intéressant d’observer la provenance et l’histoire de ces beaux navires, du brick au trois mats barque ou encore la goélette. Hollandais à foison, russes, mais aussi mexicains, portugais et, bien sûr, français ou anglais : un large panorama de ce que la voile a pu produire durant les deux derniers siècles. Ils sont navires-écoles de la marine de leur pays ou bien tout simplement des bateaux appartenant à des fondations privées à vocation conservative ou même pour montrer que des handicapés peuvent aussi manipuler ces machines complexes. En semaine, le matin, les files d’attente ne sont pas trop importantes pour monter sur les ponts. De jeunes officiers aussi rutilants que leur embarcation vous y attendent avec le sourire tandis que les mousses passent le temps avec de la musique, des jeux sur smartphone en attendant de pouvoir enfin débarquer et découvrir la France by night.
Sur les quais, s’enchainent boutiques diverses, stands d’associations ou de sociétés venues faire de la promotion. Des postes de secours et des toilettes mobiles sont disposés régulièrement. Pour ces dernières, l’entretien parait, comme souvent, sous-estimé car les premiers signes de faiblesse se faisaient sentir dès le premier jour. Un peu plus loin on retrouve la dynastie Pen Duick, chère à Éric Tabarly. On retrouve nos classiques français que sont « La Belle Poule », le « Belem » dont l’histoire mouvementée mérite une visite. On traverse les berges par le pont levant Gustave Flaubert, magnifique ouvrage d’art. Et c’est dans la joie et la bonne humeur que cette visite se termine. Ce petit détour par le passé dans notre vieille Europe montre aussi que nos vieux gréements ont du mal à trouver des financements pour survivre. Aussi retrouve-t-on de multiples sponsors sur les bateaux. Certains ont été rachetés par d’autres pays, ont changé de nom. Les navires-écoles russes et polonais sont récents et fabriqués dans les années 2000, montrant que les techniques du passé servent aussi à former les générations futures.