Cafés d’hier et d’aujourd’hui, cafés d’ici comme d’ailleurs, ces lieux privilégiés sont une source inépuisable pour qui se passionne pour les scènes de la vie quotidienne.
De tout temps, les cafés ont tenu une place importante dans la vie du citoyen. D’aucuns ne les fréquentent pas parce que lieux soi-disant de toutes les perditions ; d’autres au contraire ne sauraient s’en passer parce qu’ils permettent les rencontres, le lien social et puis pour nombre de personnes c’est aussi l’antidote à la solitude. Et force est de constater qu’un village sans café, sans école, sans église, ce n’est plus un lieu de vie mais un mouroir. On dénonce cet état depuis maintenant des décennies, depuis que la France est entrée dans cette spirale mortifère de la désertification.
Et les cafés en ville… Et notamment dans les grandes villes… Et plus encore dans la capitale… Les cafés sont devenus au fil des saisons comme des époques, de véritables institutions. Institutions qu’il ne faudrait pas oublier de visiter quand on sillonne Paris. Parce que les cafés ont souvent participé de notre histoire collective… Les cafés sont les théâtres où l’on peut voir qu’à chaque instant est donnée une scène de la vie quotidienne. Et cela n’est pas sans intérêt…
C’est ce que nous propose Didier Blonde, sous forme littéraire, en sociologue et psychologue d’un moment dans Cafés, etc. Il se pose, écoute, observe les lieux, les ambiances, respire les odeurs du temps, des murs, des terrasses et nous offre son ressenti avec réalisme et souvent une poésie que l’on ne mesure pas toujours parce que dans l’action, dans l’échange avec l’autre, les autres, dans le dialogue, quand nous sommes nous mêmes les comédiens de ces scènes de vie quotidienne.
À force d’anecdotes, de chroniques, de petits billets, l’auteur, dans une empathie et une délicatesse de chaque page, nous gratifie du regard qu’il porte sur ses moments-là. Et c’est heureux. On dévore ces tranches de vie comme on l’entend, comme une pause, comme un dessert, comme une gourmandise.
Cafés, etc. – Éditions Mercure de France – 128 pages. Parution : 29 août 2019. Didier Blonde. Prix : 13,00 €.
Couverture : © Gueorgui Pinkhassov/Magnum Photos
Didier Blonde est l’auteur de nombreux essais et romans, notamment, L’inconnue de la Seine (2012), Leïla Mahi 1932 (prix Renaudot essai 2015), et Le figurant (2018)