La résistible ascension d’un valet de banque dans le monde féroce du Capital
Le capital de Costa-Gavras est une adaptation d’un roman de Stéphane Osmont qui donne dans le vu et revu. De fait, la crise économique de ces trois dernières années aura suscitée de nombreuses mises à jour du personnage de la figure de Rastignac. Mais où est la possibilité de la rédemption ? Bienvenue chez les abrutis de tous bords.
Costa-Gavras livre une analyse de la finance dénuée de nuances, caricaturale, voire tout simplement dénuée d’intelligence critique (par contre, de bonnes pensées façon pensée unique, il y en a, mais quelle clientèle cherche-t-il donc à rallier ?). A minima, une faiblarde tension est insufflée avec parcimonie (!).
Certes, Le capital permet d’observer Gad Elmaleh dans son premier rôle non comique. Malheureusement, on est bien loin de la performance de Coluche dans Tchao Pantin. D’ailleurs, Gad Elmaleh est-il vraiment le comédien le plus adapté pour interpréter un tel rôle critique et engagé ? On frise la contradiction.
On ne va pas y passer des heures : Le capital est ennuyeux à s’en décrocher la mâchoire. Pas la moindre fulgurance ne vient apparaitre pour sauver ce métrage d’une linéarité sage et scolaire pour gentils abrutis.
Que certaines situations soit un peu abracadabrantes passons, que les dialogues manquent de profondeur, c’est le cas de la plupart des films français malgré la teinture intellectuelle censée faire croire le contraire, mais le foisonnement quasi ob-scène des situations est superfétatoire. L’intervention d’une prostituée de luxe laissera le spectateur plus que songeur. Le propos est fade. Aucune éloquence, aucune profondeur, juste une présentation d’un mal constat mal contextualisé. Naïf, scolaire et rétrograde.
Comme disait notre cher Desproges, « Le Capital de Karl Marx, c’est comme l’annuaire. On tourne quelques pages et on décroche ».
14 novembre 2012 (1h 53min)
Réalisé par Costa-Gavras
Avec Gad Elmaleh, Gabriel Byrne, Natacha Régnier plus