Cinéma > Damsels in Distress > La détresse raffinée de quatre jeunes new-yorkaises

Portrait d’un groupe d’étudiantes sophistiquées, Heather, Violet et Rose, sont obsédées par la mode, l’hygiène et la danse. Elles sont bien décidées à prodiguer leurs conseils à Lily, fraîchement arrivée à l’université…

 Whit Stillman revient avec une nouvelle comédie spirituelle, 15 ans après son dernier long-métrage Metropolitan qui décrivait les tribulations de la haute société urbaine américaine. Damsels in Distress est une comédie au charme ravageur porté par des acteurs tous plus étincelants les uns que les autres.

La mécanique construite par le réalisateur est d’autant plus percutante qu’elle repose sur des ressorts des plus simples. Pas d’effets spéciaux inutiles, pas d’écriture compliquée, pas de vedettes, une musique assez désuète et des personnages, certes intrigants et travaillés, mais assez simples d’accès. L’utilisation des lumières, des couleurs comme des expressions corporelles est au service de la suggestion de sensations. Les dialogues inventifs et l’humour distillé avec parcimonie ajoutent une couche délicieuse à un gâteau déjà savoureux. Le rapport à la parole est un élément fort à souligner. Chaque mot est distribué avec une grâce absolue. Gracieux, c’est le meilleur terme pour caractériser ce voyage new-yorkais.

Un voyage qui pourra se révéler au début peu attractif tant les repères sont éclatés, mais qui, une fois ceux-ci retrouvés, révèle tout son raffinement. Toutefois, il est certain qu’une partie des spectateurs ne vont pas accepter d’arpenter les avenues de ce voyage et s’ennuyer durant 1h30. Pour notre part, Damsels in Distress est un film raffiné, mélancolique, rare et radieux qui combine parfaitement le charme et l’intelligence. Eric Rohmer peut se réjouir, où qu’il se trouve.

3 octobre 2012 (1h 39min)
Réalisé par Whit Stillman
Avec Greta Gerwig, Carrie MacLemore, Megalyn Echikunwoke

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