Li-bé-rez-les-tra-vailleurs ! Quoi, il y a des prisonniers au boulot chez Decathlon ? Meu non ! On vous parle juste de la « libération de l’entreprise ». Un choix dans l’air du temps et adopté par de grandes entreprises. Objectif : être heureux et investi dans sa boîte. Décathlon Chantepie l’a fait. Rencontre avec Thomas Minot, directeur adjoint, qui nous parle ressources humaines et marché de Noël.
Notre nouveau PDG, Michel Abalea, a insufflé un vent nouveau qui induit davantage de liberté et de responsabilités pour les employés. Cette année, nous souhaitons aller encore plus loin dans cette idée de pyramide inversée.
Comprenez : au lieu que les ordres tombent d’en haut, les idées partent de la base à Decathlon. « Il faut oser, se surpasser », ajoute l’enthousiaste responsable. « Cela ne sera pas dans l’offre qui est vraiment complète et toujours innovante ». Alors, sur quoi agir ? La déco ? L’emplacement ? Les deux, estime Thomas. Il cite le cas de Decathlon Fréjus qui ouvre un magasin pop up l’été sur la plage : « ça ne dégage pas de bénéfices, mais c’est bon pour la notoriété et le personnel s’éclate ». Va pour la plage, mais à Rennes, c’est quoi l’idée de sortie ?
Le centre-ville, bien sûr ! Nos magasins sont toujours situés à la périphérie des villes. Or la clientèle qui fréquente le centre va peu ou pas à l’extérieur. Il faut modifier ce flux, nous faire connaître auprès des clients du centre. Pour cela, quoi de mieux que le marché de Noël ? Nous avons pris contact avec l’organisme qui gère celui du Colombier et… roulez jeunesse !
Avec des vélos, des trottinettes ? Même pas, car la charte du marché ne permet de vendre que deux types de produits ! « Pour nous qui avons 35 000 références, c’est un challenge. Nous avons opté pour les écharpes et bonnets et jeux de palets et draisiennes en bois ». Précisons : c’est la première fois que l’entreprise quasi quadra (40 ans en 2016) participe à un marché de Noël.
Thomas Minot insiste : « l’essentiel réside dans le fait que les collaborateurs s’amusent ». Le plaisir au boulot, une idée neuve ? « Pas chez nous, rétorque Thomas. » Il le prouve en montrant la vidéo prise lors d’une soirée festive : un food truck sur le parking et les employés déguisés chantant Y’a d’la joie ! Il y en a aussi dans la campagne de pub de l’été 2015 dont les modèles sont aussi des membres du personnel.
Autre caractéristique qui ne trompe pas : la fidélité des collaborateurs. Même si la moyenne d’âge est jeune, certains sont là depuis 20 ou 30 ans. Les clients les tutoient. « Nous voulons aller plus loin dans cette stratégie, dans l’émulation ». Pour cela, certaines boîtes se sentent obligés de recourir aux services de communicants d’enfer et autres consultants créatifs.
Chez Decathlon, (pas con), on consulte le personnel ! À l’informatique, à l’accueil ou à la vente, les projets n’ont pas manqué. Le plus visible pour la clientèle est celui de Jacques.
20 ans de maison, spécialiste de la montagne (« été et hiver » précise-t-il), il a proposé de donner un air montagnard à son rayon qui affichait la même « déco » que les autres portants en grille partout. Quelques cloisons de bois introduites et surtout un mini-chalet où Jacques travaille au réglage de fixations des skis (il retape aussi ceux acquis au Trocathlon, trop cool !). Un air de Chamonix à Chantepie.
Comment ça marche ? Il a fait les plans et a cherché un menuisier ? « Pas du tout, j’ai tout géré, j’ai listé ce dont j’avais besoin. On m’a dit : voilà le chéquier, va chez Leroy-Merlin » Voilà Jacques qui scie, qui cloue, qui monte. La petite touche finale : un drapeau savoyard. Ne manque plus que le vin chaud et la fondue. On va en parler à Thomas…