ELEMENTO RECORDS À L’HOTEL DIEU DE RENNES. LE PREMIER OPEN AIR DU LABEL FÉMININ

Elemento Records faisait ses premiers pas en tant que label le 9 février dernier avec la sortie d’une première compilation, When The Lights Go Down. Ce jeune collectif rennais et féministe lançait officiellement ses activités artistiques, dont les lignes directrices sont l’inclusion et la valorisation des femmes dans les musiques électroniques. Samedi 28 août, à partir de 15 h, The Roof, à l’Hôtel Dieu, accueille le premier open air du label, dans un esprit chill et festif.

Après un lancement officiel sur les réseaux sociaux il y a quelques mois, le collectif féministe rennais Elemento Records sortait le 9 février sa première compilation en tant que label, When The Lights Go Down. On y retrouve quatre productrices bretonnes et parisiennes rassemblées autour de l’esthétique rave défendue par le collectif : hard techno, acid et trance.

« La musique demeure l’un des domaines les moins mixtes parmi les métiers de la création et de l’interprétation artistiques. »

ELEMENTO RECORDS

Porté par la dynamique générale de libération de la parole des femmes dans notre société, Elemento Records s’est lancé fin 2020, à peu près au même moment que Black Lilith, label rennais féministe et queer. Se définissant comme à 99,9 % féminin, ce nouveau collectif artistique prône l’inclusion des femmes et personnes non binaires, sans pour autant bouder la mixité, et souhaite mettre en avant des jeunes artistes encore trop souvent sous-représentées dans les programmations d’événements. « Si les femmes bénéficiaient d’autant de visibilité que les artistes hommes, ou du moins s’en rapprochaient, celles-ci ne seraient plus bookées pour leur genre, mais bien pour leurs performances artistiques », peut-on lire dans leur dossier de presse.

Militante et culturelle, l’association compte mener cette action à travers trois activités principales : la gestion d’une agence de booking d’artistes femmes, un label musical dédié à la culture rave, et l’organisation d’événements festifs et de projets artistiques pluridisciplinaires. Ces ambitions s’appuient sur une équipe solide aux profils variés et aux compétences complémentaires. Des filles qui se serrent les coudes et apprennent les unes des autres.

ELEMENTO RECORDS
L’équipe au complet.

Autour des quatre fondatrices d’Elemento Records, Charline Patault, Léna Morvan, Emilia Sagués et Marie Bergot, elles sont déjà une dizaine à avoir rejoint ce collectif artistique. Si celui-ci est centré sur la musique, il se veut aussi une maison d’artistes plus large, incluant déjà une photographe, scénographe, VJ, vidéaste, graphiste, des artisanes indispensables de la diffusion de la musique. 

À terme, ses fondatrices souhaitent aussi intégrer au collectif une dimension street art et arts de la scène, pour imaginer des croisements entre les arts lors d’événements ou de performances. En fait, à travers cette structure officielle et légale, Elemento Records cherche à retrouver le foisonnement artistique souvent observable dans les rassemblements free party, où la séparation entre organisateur.rice.s, artistes et public se brouille dans une volonté commune de faire le show.

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En attendant de pouvoir retrouver cette liberté festive, Elemento Records se concentre sur la composition d’un catalogue d’artistes qui compte déjà huit DJ et productrices françaises : Salomé DV, MZA, Eklose, Unsure., ARPL, Dr Elfa, Namscha et Swooh. Quatre d’entre elles ont d’ailleurs pu jouer au récent festival en ligne Microsillon.

Le label a aussi célébré sa première sortie le 9 février dernier, When The Lights Go Down, une compilation de quatre morceaux, résumée en trois mots, acid, trance et rave. On y retrouve les Parisiennes MZA et EKLPX, la Brestoise Swooh, ainsi que l’une des fondatrices d’Elemento, Léna Morvan, sous son alias Eklose, qui signe, pour son second morceau seulement, une excellente production. L’opus s’ouvre symboliquement sur “Malala”, de MZA. L’artiste y sample la voix de Malala Yousafzai, prix Nobel de la paix en 2014. Les exhortations à l’ONU de la jeune militante pakistanaise des droits des femmes donnent aux montées d’acid du morceau une ferveur révolutionnaire. D’ailleurs, la musicienne La Fraîcheur, elle aussi grande activiste, ne proposait-elle pas de brûler le patriarcat à l’acid (techno) ?

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Artwork : Clodia All1 & Unsure.

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Jean Gueguen
J'aime ma littérature télévisée, ma musique électronique, et ma culture festive !

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