Morbihan. Gourin, la petite commune de 3900 âmes a une statue de la Liberté

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Gourin

La petite commune morbihannaise Gourin, la plus haute du département, est charmante à visiter à la période estivale. Outre sa statue de la liberté qui trône place de la Victoire, touristes, gens de passage et même Bretons sont invités à découvrir de belles balades nature et d’autres curiosités.

Nul besoin de traverser l’Atlantique pour admirer la statue de La Liberté. Et oui, il existe une Statue de la Liberté à Gourin, dans cette petite commune morbihannaise mondialement connue, car ici : chaque famille a son oncle d’Amérique. 

Gourin
Les Bretons de New-York

Entre les Bretons et l’Amérique du Nord, c’est une longue histoire. Près de 100 000 Bretons y sont partis, entre 1880 et 1980, à la recherche de travail et de succès. Une véritable filière d’émigration s’était mise en place depuis les communes du Morbihan : Gourin et Roudouallec, qui en gardent encore aujourd’hui le souvenir.

À la fin du XIXe siècle, Gourin a connu une grande vague d’émigration vers les Amériques et aussi vers le Canada. Après la Première Guerre mondiale, une seconde vague d’émigration s’est opérée et beaucoup de Bretons originaires de Gourin vivent actuellement aux États-Unis. En 1928, on compte 3000 habitants originaires de Gourin à New-York, dont 400 d’entre eux sont employés par la société Michelin. Il y a une troisième vague d’émigration au départ du Centre-Bretagne à destination des États-Unis dans les années 1950 ; elle est surtout issue de Gourin avec ses 747 migrants, également de Roudouallec (56). À cette période, c’est La Compagnie Générale TransAtlantique, dont le siège est à Gourin, qui gère les flux à destination des États-Unis.

Parfaite réplique de l’originale, ce monument fut offert en 1986 par un bureau de la Compagnie Air France à Roudouallec (56), avant sa fermeture. La statue avait pour objectif de remercier les habitants des nombreux billets d’avion vendus vers le continent américain.

Gourin

Faite en résine, l’usure du temps a eu raison de la statue de la liberté de Gourin : depuis deux ans, le 6 août 2023, une nouvelle statue de la Liberté trône dans le bourg. Moulée par les Musées nationaux de Paris, elle fait la grande fierté de ses habitants, car elle est la réplique à l’identique de la statue conçue à Paris par le sculpteur français Frédéric-Auguste Bartholdi (1834-1904) et dont l’ossature a été créée par l’ingénieur français Gustave Eiffel (1832-1923)

La nouvelle statue de la liberté de Gourin, épicentre de cette vague de départs massifs, est en bronze ciselé et patiné, et haute de 2,9 mètres ; elle a pour symbole l’important exode de ses habitants vers le continent américain à la fin du XIXe et au début du XXe siècle.

Gourin
La statue de bronze (2023)

La statue de la liberté symbolise le passage des migrants qui arrivent d’Europe par bateau en Amérique. Le diadème de la statue, avec ses sept rayons de lumière, représente les continents ; il est orné de 25 fenêtres, qui offrent une vue exceptionnelle sur New York. C’est le 28 octobre 1886 que New York inaugure sa statue de la Liberté offerte par la France pour le centenaire de l’indépendance américaine en 1876. La statue est faite de béton, de granit, de cuivre et d’acier ; sa hauteur est de 46 mètres…

Gourin
New-York

Il existe de nombreuses reproductions de la statue de la liberté à travers le monde.

À Paris, il en existe six répliques. La plus connue se trouve au centre du Pont de Grenelle à deux pas de la Maison de la Radio. Érigée en 1889, elle mesure neuf mètres de haut dans l’alignement de la Tour Eiffel ; elle a été offerte par le Comité des Américains de Paris à l’occasion du centenaire de la Révolution française.

Gourin
la statue du Pont de Grenelle à Paris

Les autres répliques se trouvent dans le jardin du Luxembourg (2,85 m) ;  au musée d’Orsay (2,80 m) ; au milieu des sculptures de Rodin dans l’allée centrale de son musée ; square du général Morin dans le 3e arrondissement ; Le musée des Arts et Métiers détient deux copies de la statue.

Les autres lieux à découvrir à Gourin 

Gourin est un point de départ idéal pour les randonnées pédestres et cyclistes.  Les anciennes carrières de schiste ardoisier ; fermées depuis 1962, elles ont laissé place à des paysages de landes, de pics rocheux et de petites forêts, dans les Montagnes Noires. Le point culminant se trouve à 303 mètres d’altitude, au lieu-dit Beg Minez Guernanic. L’ancienne voie ferrée a été aménagée en voie verte ; elle offre des balades pour toute la famille.  La voie verte n°7, Roscoff-Rosporden, traverse le Pays du roi Morvan sur 19 km entre Gourin et Guiscriff.

Gourin

L’été, le bourg s’anime de grands rassemblements festifs comme la Fête de la Crêpe fin juillet ou le Championnat des Sonneurs, le premier week-end de septembre qui se déroulent sur le site du château de Tronjoly.

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Le château de Tronjoly date du XVIII e siècle. Il se reflète dans les eaux du bief d’un ancien moulin. Son élégance tient à l’espace qui l’entoure autant qu’aux proportions du bâtiment. À l’extérieur, les allées aménagées, les ponts qui enjambent de pittoresques ruisseaux et les multiples sentiers permettent de belles balades. Le parc présente des arbres majestueux, plusieurs fois centenaires.

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Pour les personnes qui seraient dans le coin en septembre, le Championnat des Sonneurs de Gourin (56) aura lieu vendredi 5, samedi 6 et dimanche 7 septembre 2025. Au programme : concert de Dan Ar Braz à L’église, le vendredi à 20h30 ; Fest noz l’après-midi et le soir, stages de danses, et concert bagad jeunes sonneurs le samedi ; spectacle Kat & Fred à 16h et  fest noz le dimanche.

Martine Gatti
Martine Gatti est une jeune retraitée correspondante de presse locale à Paris et dans le pays de Ploërmel depuis bien des années.