Félix Vallotton (1865-1925) est un artiste franco-suisse contemporain de Matisse et Toulouse-Lautrec. Hautement prolifique, il compte plus de 1 700 tableaux à son actif. Le Grand Palais expose jusqu’au 20 janvier 2014 une sélection de son travail. Et ce, dans une mise en scène assez confuse. Sans doute volontaire, elle sera du goût de certains. Du bon ou du mauvais goût. Découverte d’un peintre méconnu.
Cette exposition consacrée à Félix Vallotton privilégie le divertissement et le second degré. De fait, il faut de l’un et on éprouve naturellement l’autre à la vue d’un tableau mettant en valeur une femme des plus girondes avant une consécration d’une nature morte au… jambon. Heu oui, disons-le, ce mauvais goût affiché, voire revendiqué, se répète à l’envi.
En parallèle de cet humour de grand ado, ce peintre méconnu qu’est Félix Vallotton a produit des œuvres remarquables. Mention spéciale pour ses tableaux de guerre. Centrés sur la Première Guerre mondiale qui l’a beaucoup affecté, ils se caractérisent par l’illustration de champs de bataille, notamment Verdun, par un réalisme diffracté : projections colorées noires, bleues et rouges, terrains dévastés, nuées de gaz. La construction de ses compositions ne souffre aucune imperfection.
Malheureusement, la mise en scène non chronologique retenue par le commissaire d’exposition, Guy Cogeval, se révèle peu propice à la monstration d’une œuvre aussi multiple. L’ensemble souffre de confusion. D’autant plus que les thématiques abordées accusent un sérieux manque de lisibilité.

Au Grand Palais Félix Vallotton intéressera, amusera et dérangera le public malgré une scénographie mal conçue.
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Au Grand Palais Félix Vallotton met le feu sous la glace dans une scénographie frigide
