Plus d’inspiration pour trouver un titre adéquat ? Qu’importe ! On ne peut tout avoir et J.C. Satàn porte à son comble le génie d’un rock garage sauvagement sombre, secoué de tétaniques volutes et d’arrangement ingénieux. Dix titres diablement efficaces et d’une beauté sacrément curieuse.
Publié le 21 septembre 2015 par Born Bad Records et Animal Factory Records cet album sans titre est le quatrième L.P du groupe franco-italien J.C. Satàn en cinq années d’existence.
J.C. Satàn en live ça balance grave, leur performance lors de la dernière édition du Binic Folks Blues festival en fut une belle et plus que solide démonstration. Sur disque, malgré le rythme assez effréné de leur production, on conserve une grande énergie mais les arrangements subtils et savamment décalés instillent une autre dimension aux compositions. Les ambiances sont plus feutrées, les atmosphères plus profondes. Tout en conservant leur identité propre J.C. Satàn réussit une belle progression. Ce n’est plus la pop-mélodique très sixties noyée dans les vapeurs crades du garage de Morning after love et ce n’est plus non plus la tension punk névrotique de Faraway Land mais ces éléments là, toujours présents sont impeccablement recueillis dans les cornues d’une production sans faille, cohérente, limpide, gnostique et chtonienne. La démoniaque ingénierie organique de ce disque tient en cela : rage et urgence sont subsumées dans une énergie ardente et crépusculaire. Elle libère J.C. Satàn des apories d’un style trop référentiel et permet à Arthur Satàn (principal compositeur du groupe) de laisser libre cours à ses somptueuses allégories ornementales. Les âpres sonorités éclectro-acoustiques de The Greatest man, bordé de riffs rugueux et répétitifs et noyé dans une ambiance crowleyenne à souhait, de la part d’un groupe français on en redemande !
Waiting for you, avec ses guitares acoustiques, ses cuivres et sa ligne de basse très swing tangue et chavire entre ombre et lumière jusqu’à basculer finalement dans les crépitements d’un solo de guitare autistique et d’une fausse cacophonie alors que tout au long de la chanson la voix lascive et la manière hautaine de chanter de Paula nous attirent, curieusement, vers une comparaison flatteuse avec King Dude ou certains titres de Der Blutharsch and the Infinite Church of the leading hand. Bref une réussite digne d’un Brian Wilson, période Pet Sounds, mais gothique et contemporain, qui donne un bon aperçu de la trempe de cet album (pour ne rien dire du syncopé et crépitant I will kill you tonight). Devenu grand en peu de temps J.C. Satàn pourrait bien se révéler géant !
J.C. Satàn
J.C. Satàn, S/T, Born Bad Records digipack CD 12 € vinyl LP 16 €
Satan II
I could have died
Dialog with Mars
Don’t joke with the people you don’t know
Waiting for you
I will kill you tonight
Ti amo Davvero
Don’t work hard
Ingrid
The greatest man
Source images : Born Bad Records