James Chance and the Contorsions, Incorrigible ! > De fait…

Il vient de loin James Chance, et il revient de loin. New-York-Rennes, de l’Occident à l’Occident en passant par pas mal de dérèglements, de déjanteries et d’exagérations en tout genre.

Des fondements originels, avec son saxo déjantés, de la no-wave du Lower East Side à la, finalement assez sage Rennes, capitale de l’Ouest qui connut plutôt une faste période new-wave (Philippe Maugeard avec UBIK serait finalement le seul pendant rennais d’un Chance, car peu de personnes se souviennent des excellents mais trop éphémères « i »).

Mais foin des souvenirs rétros et vieillots. La conjonction est faite : les musiciens qui accompagnent le James de la dernière chance sont rennais. Il aura fallu la détermination de Franck Darcel qui avait collaboré, entre New-York et la Bretagne, à la direction artistique du disque, et la transformation de l’asso Les amis du Tuchenn Kador en label pour que ce disque finalement visse le jour. En dehors de ces rebondissements et de la fierté, bien légitime, de savoir des Rennais accompagner le splendide énervé, que dire de cet album ?…

Un bon James Chance, un James Chance « normal »… Eh bien, oui. En cette période, ça ne devrait pas surprendre grand monde mais, hélas pour les amateurs de surprises, pas de chance : tout ça est très normal… Pour les autres, c’est tout de même plutôt réjouissant de découvrir de nouvelles compositions même si la recette est toujours la même. A noter que figure sur cet Incorrigible une reprise bien balancée de Home is where the hatred is du splendide Gil Scott-Heron (mais on peut préférer l’original).

Le grand mérite de cet album sera finalement d’avoir remis à la portée de nos oreilles ce qui fit l’intérêt et l’excitation du mouvement no-wave et de donner l’envie aux plus courageux nostalgiques de se ruer (en prenant soin de les dépoussiérer) sur leurs vinyles de Lydia Lunch (ah, Death Valley 69 avec Sonic Youth…) ou de Glenn Branca...

Un album a ne pas dédaigner donc. Surtout pour des soirées furieusement rétro-contemporaines. Promis : si vous êtes sages j’apporte 9 times sanity, mon  vinyl super-collector  de Problemist paru en 1984 chez Sordide Sentimental

Thierry Jolif

09/05/2012

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Thierry Jolif
La culture est une guerre contre le nivellement universel que représente la mort (P. Florensky) Journaliste, essayiste, musicien, a entre autres collaboré avec Alan Stivell à l'ouvrage "Sur la route des plus belles légendes celtes" (Arthaud, 2013) thierry.jolif [@] unidivers .fr

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