Favoris de ces dernières semaines, Catherine Ringer et Hubert-Félix Thiéfaine n’ont pas fait mentir la rumeur. Ils ont glané davantage de suffrages que Nolwen Leroy, Zaz ou Camille et son splendide album Ilo Veyou ou, encore, Thomas Dutronc et le pimpant Julien Clerc. Des 27e Victoires de la musique à la hauteur de leur choix malgré une faible audience et une cérémonie qui tirait un peu en longueur.
On se réjouit de ce choix de personnalités tout à la fois originales et inscrites depuis des décennies dans le paysage sonore français. Ring’n’roll et Suppléments de mensonge sont à la fois des albums de maturité (maturité accouchée dans la douleur) et d’une puissance évocatrice à faire pâlir les jeunes poulains. Dans Ring’n’roll, la variation sur la 5e de Malher, intitulée du nom du compositeur néo-romantique, est éblouissante, fragile comme les plus beaux moments de la vie amoureuse. Avec Suppléments de mensonge, Thiéfaine semble faire une pause après une vie solitaire entourée de mystères passée dans un train qui déraille de loin en loin en direction de l’ailleurs.