Michel Macé, une vie de militantisme syndical et citoyen

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Michel Macé
Michel Macé

Michel Macé s’est éteint le 4 septembre à l’âge de 89 ans. Figure du syndicalisme rennais et départemental, il laisse l’image d’un homme qui, tout au long de sa vie, aura placé l’engagement au service du collectif, la solidarité et le dialogue au cœur de son parcours.

Né en 1936, formé comme technicien aux Ponts et Chaussées à Rennes, Michel Macé s’engage très tôt. En 1956, il fonde une section de la CFTC, avec la volonté de diversifier les voix syndicales dans un milieu dominé par la CGT et FO. Cette première étape marque le début d’un engagement de toute une vie.

En mai 1968, son entrée dans l’interprofessionnel ouvre une nouvelle étape : il découvre la force des rencontres et de l’action collective. En 1972, il prend la présidence de l’Union locale CFDT de Rennes, puis celle de l’Union départementale d’Ille-et-Vilaine, responsabilités qu’il assumera jusqu’en 1993. Ces deux décennies structurent profondément la place de la CFDT dans le paysage syndical et social du département.

Son militantisme ne se limite pas aux instances syndicales. Membre du Conseil de développement économique et social du pays de Rennes (CODESPAR) dès sa création en 1984, il y joue un rôle central, notamment lors de ses deux présidences, de 1988 à 1991 puis de 1995 à 1998.
Ses actions portent en particulier sur l’emploi et l’insertion. Pilote du dispositif Emploi Jeunes, il contribue à la création de près de 200 postes. Au ministère du Travail, il participe au Comité de liaison des bassins d’emploi et prend part à des missions européennes sur les bonnes pratiques en matière d’insertion professionnelle.

À la retraite en 1996, Michel Macé poursuit son engagement au sein de la CFDT Retraités. Président du Comité départemental des retraités et personnes âgées (Coderpa), il œuvre à la mise en place et au fonctionnement du Conseil départemental de la citoyenneté et de l’autonomie (CDCA). Pendant six années, il s’attache à en faire un lieu de concertation et de propositions pour répondre aux besoins d’une société vieillissante.

Jusqu’à ces dernières années, il restera un membre actif de la commission « Santé Autonomie » de l’Union territoriale des retraités CFDT d’Ille-et-Vilaine.

Homme de dialogue, Michel Macé privilégiait toujours l’esprit de synthèse et la confrontation d’idées. Refusant toute carrière de permanent syndical, il avait tenu à conserver son métier de technicien aux Ponts et Chaussées, convaincu que l’ancrage dans la vie professionnelle renforçait la légitimité militante.

Il a également su préserver un équilibre entre ses responsabilités syndicales et sa vie familiale, qu’il plaçait au premier plan. Ses proches et ses camarades retiennent un homme mesuré, refusant les compromissions, fidèle à ses convictions : « Ce que nous défendons aujourd’hui, ce sont les déclinaisons actuelles de ce que nous avons toujours défendu à la CFDT », aimait-il rappeler.

Avec la disparition de Michel Macé, Rennes et l’Ille-et-Vilaine perdent une figure discrète mais essentielle de leur histoire syndicale et sociale. Au-delà de ses fonctions, il a incarné une manière d’agir : construire des ponts entre générations, entre syndicats, entre institutions et citoyens.

Ses camarades, ses amis, ainsi que le Conseil municipal de Rennes ont salué la mémoire d’un homme de conviction, d’un pédagogue et d’un militant dont l’action aura marqué plus d’un demi-siècle de vie sociale locale et régionale.