Lundi 29 septembre 2025, la périphérie rennaise a connu une soirée inhabituelle, marquée par deux incidents distincts : une fuite d’ammoniac dans une usine agroalimentaire à Montfort-sur-Meu et une privation d’eau potable dans plusieurs communes du sud de l’agglomération, dont Corps-Nuds. Deux événements qui rappellent la fragilité des infrastructures industrielles et des réseaux vitaux.
Une odeur d’ammoniac qui confine un quartier
Il est un peu plus de 21h30 quand une forte odeur suspecte alerte les habitants de Montfort-sur-Meu, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Rennes. L’origine est rapidement identifiée : l’abattoir Cooperl, l’un des plus gros employeurs de la commune, où une fuite d’ammoniac s’est produite dans les installations de réfrigération.
Par mesure de précaution, la préfecture ordonne le confinement immédiat des riverains. Cinquante foyers doivent rester calfeutrés, tandis qu’une trentaine d’élèves de l’internat du Centre de formation des apprentis voisin sont maintenus dans leurs chambres. Dans l’air, les effluves irritantes de l’ammoniac rappellent que ce gaz, couramment utilisé dans l’agroalimentaire, est toxique même à faible dose.
L’intervention mobilise une dizaine de pompiers et la Cellule mobile d’intervention chimique de Rennes. Après plusieurs heures d’investigation et de sécurisation, l’alerte est levée vers 1h du matin, permettant aux habitants de retrouver une relative quiétude. Aucun blessé n’a été signalé, mais une enquête technique doit déterminer l’origine exacte de la fuite et les mesures correctives à appliquer.
Coupure d’eau : des milliers d’habitants touchés
Au même moment, dans le sud de Rennes, d’autres habitants subissent une tout autre contrainte : le robinet à sec. Une panne technique sur le réseau entraîne une coupure d’eau dans plusieurs communes, dont Corps-Nuds, privant des milliers de foyers d’accès à l’eau potable.
Les municipalités concernées organisent en urgence une distribution de bouteilles d’eau pour pallier la situation. Quatre communes seraient touchées selon les premières informations. Les services techniques assurent travailler à la remise en service du réseau, sans qu’une durée précise de rétablissement ne soit alors connue.
Cet incident rappelle la dépendance de la métropole rennaise à un réseau d’approvisionnement complexe, alimenté par plusieurs captages et usines de traitement, notamment les sites de la Minette et de Rophémel. Toute rupture localisée peut avoir des conséquences immédiates pour les habitants.
Deux signaux d’alerte pour la métropole
S’il n’y a eu ni blessés ni pollution durable recensés à ce stade, la concomitance de ces deux événements souligne la vulnérabilité des infrastructures essentielles : d’un côté l’industrie agroalimentaire et ses risques chimiques, de l’autre le réseau d’eau potable et sa sensibilité aux aléas techniques.
Les autorités locales, la préfecture et l’Agence régionale de santé devraient dans les prochains jours apporter des précisions sur l’ampleur de ces incidents, leurs causes et les mesures mises en place pour éviter qu’ils ne se reproduisent.
