Le mercredi, c’est spaghetti ? Non. Pas plus que potimarron, ce sont les carnets du Petit Piéton. Ils vont feront sourire, pleurer de rire, peut-être de joie, voire, qui sait, de honte. Les déambulations mirifiques d’un acteur du pavé rennais.
Stilnox, culbutos et défilés de(s) mode(s)
(Comment jeunesse se passe…)
Les petites joies et les petits bonheurs du monde citadin : le plaisir de pouvoir trouver au pas de sa porte les denrées nécessaires à la survie en milieu hostile (du pain, du vin et du pâté Hénaff®). Vivre en centre-ville présente de très bons côtés. Toutefois, des scènes mêlant rêve et cauchemar peuvent parfois plomber le doux rythme de l’urbain. Allez, mettons en place l’ambiance : un vendredi 17h, un petit rayon de soleil… ou simplement un éclairage électrique, des esprits fatigués de fin de semaine se croisent sans se voir, mais se donnent rendez-vous en masse, tels les Huns (méchants barbares) dans les supermarchés.
Supermarchés où Britney Spears a encore 16 ans et nous chante aux oreilles « baby one more time… » Oops, she did it again (connaître les chansons, c’est bien, connaître les chorés, c’est mieux…). Des € coulent à flots dans les caisses du chtyo magasin. Des bouteilles arrivent en masse dans les cabas désargentés des jeunes gens ruinés après un si douloureux passage au SupergévincarrefourUmarketstore. Et là ! Le miracle du monde nocturne fait son œuvre.
Les Dieux grecs titubent du péristyle avant de se ramasser la face à même le trottoir. Nyx papouille les fesses de ce bon vieux Bacchus, et les citadins prennent un Stilnox® priant pour trouver le sommeil. (Ya marché aux Lices samedi, il faudra bien se montrer frais et souriant pour la parade de 11h15). Et les petits jeunots décapsulent toute la nuit. Ils mélangent le coca au jus de patate (Emir Snoff, vieil arabo-slave fabricant de spiritueux de patate) avec les restes de 40° stagnant pour encore peu de temps au fond des bouteilles – faudrait pas gâcher.
Zut bibine ya plus ! Et c’est là que commence le défilé des petits bonshommes Culbutos. Je ne parle plus, je crie !!! Je ponctue alors mes phrases de sons rappelant le coït des dindes ou la mise à mort du porcelet. Je ne suis plus moi, mais un naze bourré à souhait, roi du monde et de mon vomi. Je suis, je suis, la jeunesse enchantée.
Ne jamais ouvrir sa fenêtre en étant sous stilnox® ou alors avec des boules Quies®, pour demander moins de bruit, sinon, vous pouvez aller vous faire… enfin vous me comprenez (c’est une phrase à trous, et faut les boucher, les trous). Enfin, le matin arrive.
Le citadin, la mèche ébouriffée se lève, se gratte une fesse (Nyx est repartie, et c’est plus le souvenir de Morphée qui fait le gratte gratte). Notre Rennais se presse. Un peu. C’est le week-end… pour aller au défilé. Maman est prête, pomponnée, lunettes de soleil sur le nez ; fiston prépare ses Bakugans®, on ne sait jamais, si un combat s’annonçait mieux vaut sortir avec son armée (je préfère les Pokémons®, c’est plus mignon).
Notre famille se dirige maintenant vers « the place to be ». Bienvenue à la place délice. Hélas, la nuit et son flot de fêtards a laissé de-ci de-là des corps inertes de la fabrique « 33 », « 1664 », « Eineken von Beer », des bris de verre, parfois des vêtements (jamais de grands couturiers…). Ce Verdun est aussi un joli patchwork de vomitos, des gerbes de pâtes et non de fleurs, nettement moins majestueux comme marque de deuil joyeux à la nuit passée. La caravane continue son chemin, dignement malgré les obstacles, jusqu’au caravansérail. Sans galette saucisse (réservée aux touristes et faux bretons locaux qui ignorent qu’on a toujours mâché de la galette-ribot à Rennes), papa restera prendre un verre de blanc en souvenir de ses vendredis, tout en se disant que ce soir il sera à son tour le roi de la night. C’est rude de vieillir…