Flux, la dernière bande dessinée du Rennais JOP, est parue le 17 janvier 2025 aux éditions Ankama. Dans ce nouvel épisode de votre podcast Marque-Page, la moitié du duo – Alexis sans Jeanne – rencontre l’auteur et dessinateur à l’occasion de la sortie de sa nouvelle bd où le genre de la science fiction interpelle avec poésie notre rapport au monde.
Écologie, poésie et science-fiction, voici le cocktail que propose JOP au sein de son Flux. Cette bien belle petite (par la taille) bande dessinée nous invite à réfléchir à notre mode de vie et notre rapport à notre environnement (que ce soit le rapport aux autres, à la nature, ou même encore au temps) d’autant plus quand le changement a lieu de manière irrémédiable ! Après le duo incarné par Birdy Jones Carter, un saxophoniste totalement désabusé, et Edward Renard, un drôle de barman quelque peu amnésique, dans son Jazzman, JOP nous invite ici à découvrir un autre duo tout aussi réussi. Encore plus étonnant même, avec la confrontation entre la jeune scientifique cartésienne Tildä et le vieux poète San Williams, inspiré de Saint-John Perse. A ce duo, on peut ajouter un troisième et mystérieux personnage extraterrestre, noir et majestueux, qui semble les poursuivre et ajoute une part de mystère à l’ensemble.
Flux, comme son nom l’indique évoque l’eau, l’écoulement, le mouvement, et nos personnages le sont constamment tout au long des 170 planches toutes aussi réussies que le récit, pour évoquer l’eau et le rapport au liquide, l’auteur a d’abord travaillé ses planches en noir et blanc au lavis avant d’ajouter ses couleurs numériques. Le résultat est plus que convaincant : c’est beau et poétique !
Les amateurs et amatrices de bandes dessinées connaissent bien JOP, notamment avec le projet du collectif La Vilaine, la revue dessinée en bande, dans laquelle il est fortement impliqué depuis ses débuts. Le grand public, lui, a pu le découvrir avec Jazzman, son album précédent paru chez Albin Michel en 2022. Dans cette aventure dystopique (ou presque), il livre son amour des musiques noires américaines et plus particulièrement, comme son nom l’indique, le jazz qu’il écoute beaucoup.
2025, voit son entrée chez l’éditeur Ankama, pour un album de science fiction original, plutôt éloigné des standards remplis d’action avec moults vaisseaux se tirant des coups de lasers ou des héros affrontant aliens, robots ou autres paradoxes temporels.
Avec Flux, titre de sa nouvelle bd, nous sommes plutôt dans le conte écologique où la SF tient presque compte de simple décorum. Pour résumer simplement : dans un futur indéterminé, mais tout de même plutôt lointain, Flux nous invite à suivre les pas de Tildä, une jeune chercheuse qui travaille pour une société qui exploite les minéraux rares sur différentes planètes. Elle se retrouve ainsi sur un gros caillou jaune, nommé très poétiquement P-412, seulement peuplé de quelques activistes écologiques et d’une base de sa société. En rentrant d’un relevé dans le désert, elle embarque dans son petit bolide volant un vieil homme, poète de son état alors qu’une tempête se prépare à l’horizon. La tempête fait écraser le vaisseau et lorsqu’ils reprennent connaissance ils découvrent un paysage transformé. La végétation s’est mise à pousser partout de manière anarchique. Et ce n’est pas tout…
Mais laissons la parole à JOP, l’auteur de cette BD pour nous dire si on peut aller plus loin dans les révélations et nous raconter l’envers du décor : le point de départ du récit mais aussi son processus créatif, sa manière d’aborder son histoire, l’aspect graphique de son album ou encore son rapport à la musique sont au programme de la demie-heure à laquelle on vous convie.
Programmation musicale :
The softness of the present – The comet is coming
Eyes and mouth – The smile
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