Le pont Saint-Hubert, ouvrage métallique remarquable reliant les communes de La Ville-ès-Nonais (Ille-et-Vilaine) et Plouër-sur-Rance (Côtes-d’Armor), s’apprête à connaître une opération de rénovation de grande ampleur. Les travaux débuteront le 6 octobre prochain et dureront environ 30 mois, pour un budget estimé à 17 millions d’euros, financés à parts égales par les deux Départements.
Le pont Saint-Hubert, à la frontière entre l’Ille-et-Vilaine et les Côtes d’Armor Avec sa charpente métallique, ses câbles en acier et ses larges piliers de béton plongeant dans la Rance, le pont Saint- Hubert, achevé en 1929 dans sa version initiale, fait figure d’exception à l’échelle du Département. Il s’agit de l’unique pont suspendu en Ille-et-Vilaine. Ses 286,50 mètres franchissent également une « frontière » départementale, puisque l’ouvrage raccorde l’Ille-et-Vilaine et les Côtes d’Armor.
Ouvrage exceptionnel, à la fois de par son architecture, son histoire et sa technicité, le viaduc est emprunté quotidiennement par 3000 véhicules. Implanté à une petite centaine de mètres du pont Chateaubriand (RN176), plus récent, il fait l’objet d’une surveillance étroite de la part du service génie civil du Département d’Ille-et-Vilaine, responsable de sa gestion et son entretien.
À partir du 6 octobre, un vaste chantier de rénovation débute pour sécuriser et moderniser cet ouvrage exceptionnel, unique pont suspendu d’Ille-et-Vilaine.
Un chantier hors norme
- Durée : 30 mois
- Budget : 17 millions d’euros
- Financement : Département d’Ille-et-Vilaine & Département des Côtes-d’Armor (50/50)
- Entreprises : groupement piloté par FREYSSINET
Les travaux concerneront :
- le remplacement de tous les câbles ;
- la repeinture complète de la charpente métallique ;
- le renouvellement des joints et de la chaussée.
Et pour les usagers ?
- Fermeture aux voitures pendant toute la durée du chantier.
- Maintien du passage pour piétons et cyclistes grâce à un corridor sécurisé (cyclistes à pied).
- Arrêts provisoires pour cars scolaires installés.
- Contournement facilité par l’échangeur de la RN176 voisin.
Un monument patrimonial
Construit en 1929, long de 286,50 m, le pont Saint-Hubert relie La Ville-ès-Nonais (35) et Plouër-sur-Rance (22).
Chaque jour, environ 3 000 véhicules l’empruntent. Ses câbles d’acier, sa charpente métallique et ses piliers de bétonen font un ouvrage emblématique de l’ingénierie des années 1930.
À quelques dizaines de mètres seulement, son « voisin » le pont Chateaubriand (RN176) concentre aujourd’hui l’essentiel du trafic, mais le pont Saint-Hubert conserve un rôle de liaison locale et une forte valeur symbolique.
Le saviez-vous ?
- Le pont Saint-Hubert est le seul pont suspendu d’Ille-et-Vilaine.
- Sa construction, au sortir de la Première Guerre mondiale, a marqué la modernité de l’époque.
- Tous les ouvrages d’art du département (près de 1 000 !) sont inspectés tous les 3 ans pour prévenir les faiblesses.
Une frise pour comprendre son histoire
- 1929 : Construction du pont Saint-Hubert.
- 1950-1970 : L’ouvrage devient un passage quotidien incontournable.
- 1991 : Mise en service du pont Chateaubriand, qui absorbe une partie du trafic.
- 2020 : Début des études techniques, détection de fragilités.
- 2025 : Démarrage du chantier de rénovation (30 mois).
- 2027-2028 : Fin des travaux, ouverture à tous les tonnages.
Un chantier sous haute surveillance
Le pont Saint-Hubert fait partie du millier d’ouvrages d’art surveillés par le Département d’Ille-et-Vilaine : ponts, viaducs, passerelles, digues… Chaque année, entre 30 et 40 chantiers sont programmés pour maintenir la sécurité de ce patrimoine.
Pour toute question : pontsainthubert@ille-et-vilaine.fr
Plus d’informations : Nous Vous Ille – Projet de rénovation du pont Saint-Hubert
Pour aller plus loin : le pont Saint-Hubert contre vents et marées
Surnommé parfois le « Golden Gate bretillien », le pont Saint-Hubert impressionne par son élégance aérienne. Solidement ancré dans la roche par ses pylônes en béton et ses câbles d’acier tendus, il donne l’illusion d’être posé sur l’eau.
Avant le pont : le bac
Avant 1929, les habitants traversaient la Rance à cet endroit stratégique grâce à des bateaux à fond plat reliant Port Saint-Jean à Saint-Hubert. Ces traversées périlleuses transportaient hommes, bêtes et marchandises.
Dès le XVIe siècle, la traversée est concédée par les seigneurs locaux, puis considérée comme un service public. Mais le courant, les marées et une dénivellation pouvant atteindre 14 mètres rendaient chaque passage risqué.
1910-1929 : la construction retardée
L’idée d’un pont s’impose dès le début du XXe siècle, mais rivalités départementales et guerres retardent le chantier.
Les premiers travaux démarrent en 1910, suspendus par la Première Guerre mondiale, puis repris en 1925. Le pont est inauguré en 1929, fruit d’un travail colossal où les maçons extrayaient la pierre directement dans la falaise, sans explosifs.
1944 : la destruction
Le 12 juin 1944, des bombardiers alliés détruisent le pont pour freiner les troupes allemandes. Le tablier bascule, mais sans victime humaine directe. Pendant près de 15 ans, les habitants retrouvent le bac pour franchir la Rance.
1959 : la renaissance
Reconstruit par l’entreprise Baudin Châteauneuf, le nouveau pont Saint-Hubert est inauguré en 1959 : c’est la version actuelle, à la fois plus solide et fidèle à l’élégance du modèle suspendu.
1990 : l’arrivée du pont Chateaubriand
La croissance du trafic routier conduit à la construction du pont Chateaubriand (RN176), à une centaine de mètres du Saint-Hubert. Ce nouvel ouvrage absorbe l’essentiel des flux automobiles, laissant au Saint-Hubert un rôle plus local mais toujours essentiel.
Comment fonctionne un pont suspendu ?
Un pont suspendu repose sur un système simple et ingénieux :
- des pylônes supportent des câbles principaux tendus ;
- le tablier est suspendu à ces câbles grâce à des suspentes verticales ;
- les câbles sont ancrés directement dans la roche par de massifs blocs de béton.
Souple et solide à la fois, un pont suspendu peut se balancer légèrement, qualité qui lui permet de résister aux vents, aux marées et aux variations climatiques.
