PULSE MSC. LE LABEL HOUSE RENNAIS DE CLASSE INTERNATIONALE

Pulse MSC est un collectif rennais et un label produisant des artistes internationaux dont la renommée n’est plus à faire dans le milieu de la house music, Harisson BDP, Matthieu Faubourg, Vitess, Jesse Bru… À l’occasion de la sortie du PMSC08, Anomaly EP, par le producteur belge Max Telaer, Unidivers a rencontré Jean-Baptiste, président du label.

faje Pulse MSC
Jean-Baptiste opère aux platines sous l’alias Faje.

UNIDIVERS — Pouvez-vous revenir sur le début de Pulse Msc en tant que collectif rennais quand il s’est créé en 2014 ?

JEAN-BAPTISTE — Au départ, on s’est dit qu’on voulait promouvoir des artistes de talent, mais aussi émergents. On s’est lancé dans une série de podcasts (Pulsation), d’abord hebdomadaire puis bimensuelle. Un de nos critères était d’avoir des artistes de partout dans le monde. À l’origine, on était plutôt orientés techno, même si on est en mutation depuis trois ans et qu’on s’est orientés vers la house. Mais on faisait un peu de tout, de la dub tech, de la micro, on n’était pas bloqué dans le genre.

On avait aussi lancé une série, BPM du jour, pour laquelle nous postions un morceau tous les jours sur notre page FB.

Nos toutes premières soirées se sont faites dans les bars, le Bar’Hic, le Combi Bar, avec les DJ de Pulse MSC, KLNR, Mehdi Mood, DOUGAG pour les lives, moi-même sous mon alias Fⱥje. Puis une série d’événements, d’abord techno, avec Magnitude, puis house avec les Warm.

pulse msc asso more
Pour ses événements, Pulse MSC fait appel aux talents de scénographe de l’Asso More.

UNIDIVERS — Comment s’est fait le déclic de lancer un label ?

JEAN-BAPTISTE — Au bout de trois ans d’événementiel, on sentait qu’on commençait à tourner en rond et on a décidé de ne plus se concentrer là-dessus. Comme on avait cette série de podcasts qui avait bien marché sur Soundcloud et des contacts avec les artistes, on s’est dit pourquoi pas un label.

UNIDIVERS — Le label a démarré rapidement avec trois sorties en 2017, un EP de Harrison BDP et deux VA (various artists), à partir de quoi s’est fait le choix des artistes ?

JEAN-BAPTISTE — C’était à la fois des coups de cœur musicaux et humains. Ils avaient quasiment tous sortis des podcasts sur notre chaîne. Harrison BDP, qui a produit notre première release digitale, avait fait un podcast pour nous suite à un EP de 2016 qu’on avait trouvé très bon. On a eu de bons échanges, on l’a invité jouer au Jardin moderne pour une Warm, et il a accepté de produire un EP pour que nous lancions le label.

La plupart de ceux qu’on a invités ou signés sont des artistes avec qui il y avait eu ce bon contact, le travail s’en voit simplifié.

Tout de suite après, le Luvance EP, un VA six titres, avec notamment Yann Polewka de Texture et Framboisier. C’est un jeune artiste du Mans qu’on a déniché quand il a participé à un producer day sur Chineurs de house, qu’il avait d’ailleurs gagné ensuite. C’est un producteur compulsif. Avec les dates qu’il fait à présent, il commence à se faire un nom dans le milieu house. Il devrait à nouveau proposer du contenu pour le label d’ici quelque temps. Et puis le Mind Trip EP, avec un autre local, DJ Psychiatre, ou l’Australien Subjoi.

UNIDIVERS — Pour cette troisième sortie, vous décidez de passer au support vinyle, c’était une étape à passer pour vous ?

JEAN-BAPTISTE — On a préféré éviter un trop gros risque financier pour les premières sorties, mais c’était un vieux rêve de presser du vinyle. Après s’être décidés sur les artistes et avoir sélectionné les morceaux, on les a fait masteriser par Benoît, de Perception Mastering. On a été ses premiers clients quand il a lancé sa boîte, on avait déjà travaillé avec lui sous son alias artistique, Toni Be, qu’on avait invité à une de nos soirées. Notre réseau s’est beaucoup fait comme ça. C’est quelqu’un de très bons conseils, avec qui on a beaucoup appris. Comme Monsieur Cédric, l’ancien boss du label Série Limitée qu’on affectionne beaucoup, il était sur notre première sortie et on l’avait aussi invité.

On a lancé le label grâce à des gens expérimentés qui nous ont bien conseillés, sur les plateformes vers lesquelles se tourner, sur les types de contrats…

UNIDIVERS — Avec ce disque commence à s’affirmer aussi une identité visuelle de Pulse MSC.

JEAN-BAPTISTE — La musique est notre cœur de métier, mais la partie visuelle nous importe tout autant. On essaie de promouvoir des producteurs, mais aussi notre illustratrice, Soraya, dont on accompagne l’évolution artistique et Thibault, sur la partie graphisme… Thibault agence, texturise, fait la colorimétrie à partir des illustrations de Soraya. On essaie de l’accompagner plus que de la contraindre. On a souvent une idée en tête, des indications générales à partir d’impressions que nous font les morceaux. On lui envoie les morceaux et elle essaie de représenter ses émotions dans le visuel. Elle est complètement libre du moment qu’elle reste dans l’esprit de l’EP. Par exemple, Mind Trip a parfois des sonorités mélancoliques. Sur le visuel la nana se plonge dans son esprit, commence à divaguer. Pour Night Riders, on lui a suggéré une dynamique de couleurs proche de la pochette de GTA Vice City.

UNIDIVERS — Vos moyens de diffusion sont principalement les plateformes Internet ?

JEAN-BAPTISTE — Sans Internet, c’est compliqué d’avoir de la visibilité… Houseum, Sloth Boogie, Bolting Bits, Music Is 4 Lovers font partie des chaînes qui nous diffusent. On a d’abord pris contact avec les personnes qui tiennent ces différentes chaînes. Puis, quand on sort un EP, on leur envoie les morceaux pour voir s’ils leur plaisent et s’ils ont un créneau pour les diffuser en « première ». Ce genre de chaînes permet de nous exporter et c’est principalement à l’international qu’on nous écoute. Ce ne sont pas des échanges financiers, on a toujours mis un point d’honneur à ne pas payer la diffusion de nos morceaux. On génère très peu d’argent, ça n’a jamais été l’objectif de Pulse MSC et on souhaite en donner le plus possible aux artistes. On peut faire différemment, en compensant par davantage de communication sur les réseaux sociaux par exemple.

UNIDIVERS — Vous avez fait le choix de vendre vos disques uniquement en vinyles, comment procédez-vous à la distribution ?

JEAN-BAPTISTE — Nous travaillons avec la plateforme Deejay, qui gère toute la distribution auprès de disquaires et sur leur site, qui est un des plus importants dans cet univers musical, ce qui donne de la visibilité.

UNIDIVERS — Et en tant que label indépendant, vous parvenez à rémunérer les artistes ?

JEAN-BAPTISTE — On met un point d’honneur à essayer de leur donner le plus possible de royalties. Les artistes ne le font pas pour ça généralement, ils savent qu’ils ne deviendront pas millionnaires comme ça, avec un petit label indé. Mais pour un producteur, sortir un vinyle permet d’avoir plus de dates. On essaie d’ailleurs de faire jouer les artistes de nos sorties lors de nos soirées : Matthieu Faubourg, Vitess, Mangabey

UNIDIVERS — Pulse MSC est un label étiqueté house, pourriez-vous être plus précis sur cette identité musicale ?

JEAN-BAPTISTE — On brosse large dans ce style : Harrisson BDP était très deep, presque dub, le Mind Trip EP est lo-fi, Matthieu Faubourg plus club, mais avec un morceau comme « Yaret » très électronique, avec des sonorités d’Orient. Vitess est plus groove, comme Night Riders EP, même si le morceau de Tech Support est plus pêchu. Il y a une certaine linéarité, mais de la variation.

Un très bon producteur parvient à faire d’une image en 2D une image en 3D. Quand les sonorités sont bien réparties, qu’elles créent une atmosphère.C’est aussi le travail de l’ingé-son, qui sublime cet arrangement.

UNIDIVERS — Vous avez aussi lancé un sublabel orienté techno, ALK Recordings. Vous pouvez nous en parler ?

JEAN-BAPTISTE — Il est géré par Ludwig Hervé. Il y a quelques podcasts et deux sorties. On a mis un autre local en avant puisque H.Mess de Texture est sur le VA qu’on a sorti en version digitale. Notre première sortie était un Italien, Shkedul, qu’on a fait venir jouer au 1988 Live Club. Il y aura de nouvelles sorties à venir, mais aussi des événements en bar. Avec Ludwig, on a créé un alias, Morari, sous lequel on joue techno en vinyles.

UNIDIVERS — Et qu’en est-il de votre dernière sortie, Anomaly EP, du Belge Max Telaer ?

© Thibault le Picart

JEAN-BAPTISTE — C’est encore un peu différent de ce qu’on a fait avant. Là c’est une note plus deep raw, il y a une attaque particulière. Il utilise des machines qu’il peut moduler comme il veut pour faire la ligne de basse, les snares. Il n’y a que le sample qui vient d’un logiciel, les sonorités sont donc différentes par rapport à des samples Ableton.

On l’a découvert sur Soundcloud, où il a sorti des premiers morceaux sur des chaînes qu’on connaissait. Au fur et à mesure de son évolution, on a réfléchi à travailler avec lui. Il est Belge, francophone, on peut venir le faire jouer assez simplement…

UNIDIVERS — Des événements Pulse MSC sont à attendre prochainement ?

JEAN-BAPTISTE — Pour 2020 oui, même si je ne peux pas vraiment en dire plus pour le moment. En plus de quelques bars, on se concentrera sur un événement soigné. Et puis, normalement, pas mal de vinyles, des projets qu’on n’a pas encore faits, sous un autre format que les PMSC, un autre style musical.

UNIDIVERS — Mind Trip, Scenario, Night Riders, Anomaly, ce sont des titres bien poétiques…

JEAN-BAPTISTE — Des fois ce sont les artistes qui nomment l’EP, d’autres fois c’est nous, quand il s’agit d’un VA notamment. En écoutant les morceaux, on essaie de traduire ce que l’on ressent en mots. Pour Mind Trip, on avait déjà une idée du visuel en tête avec Soraya, à partir de ce que les morceaux nous évoquaient… Pour Night Riders, on a vu le délire GTA un peu groovy… Pour Anomaly, c’est Max qui a choisi.

C’est une dimension artistique que l’événementiel nous apportait moins. On touche à de nouvelles choses…

UNIDIVERS – Merci Jean-Baptiste, on vous dit à un prochain disque !

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Jean Gueguen
J'aime ma littérature télévisée, ma musique électronique, et ma culture festive !

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