Niché au 3 place du Calvaire, en plein cœur du centre historique de Rennes, le bistrot de quartier La Gouaille a pris la relève du Royal et redonne vie à cette placette ombragée qu’adorent les Rennais.
Pendant des années, le nom du Royal a accompagné la vie rennaise. Le café a été repris par un trio bien connu des amateurs de bistrots, composé d’Antoine et Germain, déjà aux manettes du Bistrot Cocagne, rejoints par le cuisinier Maxime Sausse, passé par Ripaille, Graille et Tête d’Ail.
En juin 2025, après des mois de travaux menés dans un bâtiment ancien où chaque coup de marteau révélait une surprise, le Royal est officiellement devenu La Gouaille. Les travaux ont été lourds, la mise aux normes délicate, mais le résultat est à la hauteur : un vrai café à la française, ouvert presque en continu, pensé autant pour le café du matin que pour le digeo de fin de soirée. Le lieu a été entièrement réaménagé avec le concours du studio de design Gaëlle Pinel, connu pour ses ambiances soignées. Derrière la façade en pierre, l’intérieur mêle chaleur boisée, touches contemporaines et bar convivial, tandis que la terrasse profite pleinement des arbres et du calme relatif de la place du Calvaire.
À La Gouaille, on peut s’arrêter à toute heure. Le matin, le café ouvre pour les petits-déjeuners. Tartines croustillantes, confitures maison, beurre bien salé, café serré ou allongé… À l’anglo-saxonne, une suggestion salée vient compléter l’offre pour ceux qui aiment démarrer la journée plus solidement. Les habitués des bureaux voisins croisent les parents de retour de l’école, les flâneurs et les noctambules en phase de réaterrissage.
À midi, la maison bascule sur le snacking inspiré de la street-food : sandwichs travaillés, salades généreuses, planches de charcuterie et de fromage, petites assiettes à partager. La cuisine est encore en montée en puissance – les travaux n’ont pas permis d’ouvrir d’emblée toutes les possibilités – mais on sent déjà une vraie exigence de bistrot, avec des produits de qualité, une simplicité assumée et une générosité dans l’assiette.
Tout au long de l’après-midi, le lieu se transforme en salon de quartier : on vient y travailler avec un ordinateur, feuilleter un livre ou bavarder autour d’un café, d’un thé glacé maison ou d’une limonade. Les gaufres et cookies maison, la mousse au chocolat et quelques douceurs changent de mains à un rythme qui en dit long sur leur succès.
Le soir, place au bar et à la cuisine de comptoir. La Gouaille aligne sept becs à bière, en grande partie dédiés à des brasseries locales, une carte courte de cocktails maison, des « vins de copains » et une belle sélection de vins nature repérée par le guide Raisin. Avec l’extension progressive de la cuisine, on voit apparaître des assiettes plus construites : carpaccio de Saint-Jacques au beurre noisette, poulpe snacké et gnocchis de courge, desserts soignés autour d’un riz crémeux rehaussé de chouchous caramélisés. Plusieurs clients parlent déjà de « vraie table de cuisinier » plus que de simple bar à grignoter.
Les premiers retours sur La Gouaille confirment la qualité de l’accueil. Antoine derrière le comptoir, Lilou et les serveuses souriantes en salle, Germain qui passe d’une terrasse à l’autre, Axel qui assure un service « au top » : chacun contribue à une ambiance chaleureuse. L’équipe sait conseiller les vins comme les bières, sans jamais être pesante. Le service est rapide et détendu, même en cas de terrasse bondée.
La Gouaille bénéficie surtout d’un atout rare : la place du Calvaire, un peu à l’écart des flux mais à deux pas des Galeries Lafayette, de la rue Le Bastard et du Parlement. Cette placette retrouve avec l’arrivée de La Gouaille une animation douce de bistrot de quartier : cafés du matin au soleil, verres de vin sous les arbres, fins de service qui s’étirent dans la lumière du soir.
Les Rennais qui fréquentaient Le Royal retrouvent leurs habitudes, ceux qui connaissaient Cocagne reconnaissent la patte de l’équipe, et les curieux découvrent un lieu qui réussit à être à la fois central et un peu caché, comme une petite parenthèse à l’abri de la circulation.
Avec La Gouaille, le trio venu de Cocagne confirme qu’il sait faire vivre des adresses où l’on vient autant pour le verre que pour le lieu en lui-même. Après Ripaille, Graille et Tête d’Ail, ce nouveau bistrot s’inscrit dans cette série de noms en « -ail » qui redonnent à Rennes le goût des bistrots à taille humaine, attentifs au produit, à l’ambiance et au lien avec le quartier.