Ce lundi 22 septembre 2025 restera comme une date symbolique dans l’histoire diplomatique française et européenne. La France reconnait officiellement l’État de Palestine. Elle rejoint ainsi une dizaine d’autres pays occidentaux – parmi lesquels le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie, le Portugal ou encore la Belgique – qui se sont associés à cette décision. Dans ce cadre, la maire de Rennes Nathalie Appéré a décidé que le drapeau palestinien flotterait sur le fronton de l’Hôtel de Ville en signe de solidarité et de soutien à ce moment qualifié d’« historique ».
Une étape politique et humanitaire
Dans un communiqué, la maire socialiste de Rennes rappelle que cette reconnaissance constitue « une étape indispensable qui ouvre la voie à une solution à deux États, Israël et la Palestine », estimant qu’il s’agit de « la seule issue possible » à un conflit « dévastateur » qui « broie les populations civiles depuis trop longtemps ».
Cette décision s’inscrit dans un contexte international marqué par la poursuite des opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza. Les destructions et les victimes civiles ont récemment conduit la commission d’enquête du Conseil des droits de l’homme de l’ONU à qualifier de « génocide » les agissements inhumains du gouvernement de Benjamin Nétanyahou. « Le monde ne peut pas se taire devant ce qui se passe à Gaza », affirme la maire.

Rennes aux couleurs de la Palestine
Nathalie Appéré justifie l’initiative d’arborer le drapeau palestinien à l’Hôtel de Ville comme un geste à la fois politique et symbolique : « En plein accord avec les formations politiques de notre majorité municipale, nous faisons flotter le drapeau de la Palestine (…) en signe de solidarité envers les populations civiles, qui sont les premières victimes des crimes de guerre. »
Elle rappelle également que la municipalité avait condamné avec force l’attentat du Hamas du 7 octobre 2023, mais en soulignant que toutes les victimes – qu’elles soient israéliennes, palestiniennes, libanaises ou autres – méritent protection et respect.
Des critiques locales
Si ce geste est salué par la majorité municipale et des collectifs solidaires, il suscite également des réserves. Plusieurs riverains, y compris favorables à cette reconnaissance, estiment que la mairie prend le risque de « mettre de l’huile sur le feu » en important un conflit international dans l’espace public rennais. Charles Compagnon, chef de file de l’opposition de centre-droit « Libre d’agir » au conseil municipal, a également jugé, notamment au micro de CNews que la décision « manque de digniré », soulignant que l’Hôtel de Ville « doit rester un lieu d’unité républicaine et non un terrain de positionnement diplomatique ».

Entre solidarité locale et appel international
La maire de Rennes appelle à « refuser le silence » et à agir concrètement : exigence d’un cessez-le-feu immédiat, sanctions contre le gouvernement israélien, fin de la colonisation en Cisjordanie, libération des otages et exclusion du Hamas du processus de paix.
Rennes entend continuer à porter sa part de solidarité, comme elle le fait depuis près de vingt ans à travers le réseau de coopération décentralisée pour la Palestine. La Ville soutient notamment le centre Silwan Al Hayat, détruit par les bombardements israéliens, et entretient un partenariat avec la municipalité palestinienne de Beitunia, autour de projets liés à l’accès à l’eau potable.
Un engagement ancré dans la durée
La mobilisation citoyenne reste forte à Rennes, comme dans de nombreuses villes de France, pour soutenir les populations civiles et appeler à une action ferme de la communauté internationale. « Ici, les coopérations se poursuivent. Ici, la solidarité continue de s’exprimer », conclut Nathalie Appéré, qui réaffirme la volonté de la Ville de « porter cette parole de paix et d’agir partout où nous le pouvons ».
