Au Royaume-Uni, 8 naufragé·e·s de l’aide sociale en attente de relogement doivent cohabiter.

Quel est leur quotidien ? Comment parvenir à survivre quand la misère est plus corrosive qu’un poison vénéneux ? Le pari que fait Alexander Zeldin, metteur en scène anglais salué par un fracas de louanges, est celui de l’amour. Dit ainsi, cela paraît banal. Et pourtant, il faut beaucoup d’amour aux protagonistes pour échapper au sentiment d’humiliation et d’exclusion qu’engendre la précarité. Beaucoup d’humanité à cet homme et sa mère très âgée, à cette famille qui attend un enfant, à ces 2 émigrés en transit, pour ne pas sombrer dans le défaitisme. Dans un espace résolument réaliste, sans jamais verser dans le misérabilisme, ce spectacle coup de poing musclé par des dialogues inspirés du réel et que délivrent efficacement les acteur·rice·s, met à plat un système qui broie les individus et projette ces êtres déclassé·e·s dans une spirale infernale où la vie ne tient qu’à un fil. Le fil de l’amour.