À l’heure où Rennes s’éveille à peine, la lumière froide du matin éclaire un Maurepas déjà marqué par la violence. Ce vendredi 15 août, vers 5 h, les secours sont appelés boulevard Emmanuel-Mounier, dans le quartier de Maurepas. Sous les néons blafards de la station de métro Gros-Chêne, un homme de 25 ans gît dans une mare de sang. Il a été frappé à la poitrine et aux jambes par un « objet tranchant », selon la police. Malgré l’intervention rapide des pompiers, il succombe à un arrêt cardiorespiratoire.
Sous les arcades, le drame
Les premières constatations orientent les enquêteurs vers un nouveau règlement de compte. Quelques heures plus tôt, l’agression aurait eu lieu sous les arcades du centre commercial du Gros-Chêne, à seulement 200 mètres de là. Un lieu tristement connu des riverains, au cœur d’un quartier où le trafic de stupéfiants dicte trop souvent sa loi. Plusieurs personnes ont perdu la vie dans des circonstances similaires, sur fond de rivalités criminelles, au cours des dernières semaines et mois.
« Pire que tout »
Pour Erwan, installée ici depuis 201, le constat est amer : « Depuis cinq ans, c’est complètement parti en vrille. Les violences sont devenus un fait quotidien. On a peur et on a tous le sentiment d’une mairie et d’un Etat devenus incapables… » Ce matin, c’est son épouse qui l’a prévenu du drame. Comme beaucoup, ils redoutent une spirale qui semble hors de contrôle.
Un quartier sous tension
Avec ses immeubles en enfilade, ses arcades commerçantes et ses zones d’ombre, Maurepas concentre plusieurs points de deal majeurs. Les forces de l’ordre y multiplient les opérations, mais la pression reste forte, et les affrontements entre clans rivaux viennent régulièrement rappeler la fragilité d’un quotidien rythmé par la peur et la résignation. Un enfer.