The Snorks: A concert for creatures incarne une quête obsessionnelle, celle des abysses et des créatures qu’elles renferment. Si elles vivent dans nos océans, pouvons-nous rentrer en contact avec ces créatures abyssales ?
Loris Greaud est soit un génie soit un escroc intelligent, soit les deux, comme souvent dans l’art contemporain. Plasticien de son, à 35 ans, il est auréolé d’une certaine notoriété dans le domaine de l’art contemporain. Les plus riches collectionneurs n’hésitent pas à faire grimper les enchères jusqu’à 6 chiffres afin d’entrer en possession d’une pièce de ce jeune surdoué. Il est exposé actuellement à la galerie Lambert à Paris.
Le moyen-métrage cinématographique qu’il a réalisé consiste en 21 minutes de plongée dans une intériorité saisissante. The Snorks: A concert for creatures est un projet hybride qui a mis sous forme de documentaire et de clip une déraison scientifique : plonger dans les abysses aquatiques afin de faire écouter de la musique à une vie foisonnante et par nous ignorée. Oui, on connait plus la surface martienne où il ne se passe rien que le fond de nos océans ou il se passe tant.
Des créatures vivent dans le sous-sol de notre planète et leurs comportements sont inconnus ! Curiosité de départ qui a excité le désir de Loris Greaud d’entrer en contact avec elles. Loris Gréaud rencontre des chercheurs du MIT de Boston et apprend que la bioluminescence est le mode de communication des abysses. Dans ce noir profond, les interactions entre ces êtres s’opèrent dans un étonnant ballet de lumières. Cette découverte devient un élément fondateur du projet qui le mènera ensuite à la station internationale Antarès au large de Toulon (base scientifique de recherche sous-marine) afin de chercher le moyen d’interagir avec les créatures. Le média le plus adapté : la musique. Anti-Pop Consortium réalise une bande-son tout en beauté cachée. La musique, enchaînement de fréquences, est alors identifiée comme le médium à privilégier pour cette communication, l’idée du concert pour créatures est née.
The Snorks a ainsi lieu. David Lynch développe des faits scientifiques relatifs à ce continent inconnu des cartes. Face à lui, Charlotte Rampling interroge poétiquement la curiosité même qui pousse à le découvrir. Quant aux scientifiques du MIT de Boston, ils scrutent avec attention le moindre mouvement des habitants.
The Snorks: A concert for creatures est un documentaire à voir autant pour son aspect esthétique, artistique que scientifique. Un apport décalé à la réflexion générale sur la manière que nous avons de traiter nos richesses océaniques, loin de tout sentiment océanique… La récente Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, intitulée « Les océans, source de vie ! », donne à ce sujet matière à réflexion.