(publié le 10 mai 2012) Art contemporain ! Deux étudiants de l’Ecole d’Art de Berlin ont installé une guillotine destinée à couper la tête d’un mouton… si le public le décide. Leur site internet propose à chacun de voter : « Ja » pour la mort de la bête, « Nein », contre. De douloureux souvenirs pour certains, un douloureux présent pour d’autres, enfin certains n’y voient rien à redire : art oblige !
Iman Rezai et Rouven Materne se filment dans une vidéo en train d’installer un dispositif aux couleurs tranchées. Pour eux, « la guillotine est le reflet le plus compact de notre société ».
Mais à nos yeux le plus intéressant dans cette affaire qui n’en est pas un, ce sont les votes. Compte tenu de la sensibilité avancée de l’Allemagne en matière environnementale, de cruauté, torture et protection animale, le NON devrait l’emporter haut la main. Mais avec l’anonymat et le besoin d’expériences-limites de la souffrance (de la chair) qui ne cesse de s’aggraver dans les sociétés digitales, il pourrait en aller autrement…
À ce jour, 10 mai 2012, 1.843.347 internautes ont voté contre alors que… 1.367.843 ont tout de même voté pour ! Mais encore faudrait-il s’assurer de l’exactitude des chiffres…
Ce n’est pas la première fois que les animaux sont utilisés dans le cadre d’expositions ou performances. L’Ukrainienne Natalia Edenmont rehaussait de têtes de chats, souris, poissons, lapin ou poules ses œuvres.
Le Nicaraguayen Guillermo Vargas a volontairement laissé crevé de faim un chien lors de la Biennale d’art contemporain du Honduras de 2007.
Damien Hirst laissa mourir des mouches dans une caisse en verre après qu’elles ont festoyé d’une tête de vache, pour illustrer le cycle de la vie…
Le Belge Wim Delvoye, plasticien belge auteur de cloaca alias la « machine à caca », aime à ses heures perdues tatouer la peau de cochons encore bien ruminants. Cochon de Vuitton en quelque sorte !…
La dernière mode en Chine, des petits sacs de plastique emplis d’eau, de nourriture et d’un animal vivant – tortue, poisson rouge ou lézard – sont vendus en guise de porte-clefs. Porte-bonheurs vivants et jetables…
Il me parait donc judicieux de forger le néologisme de Tortart ou Tort’Art pour désigner ces pratiques artistiques qui font plus de mal que de peur…