LesRennais Gwénaëlle Michels et Victor Gérard ont publié Voyager en train en Europe en décembre 2024. Après un premier ouvrage dédié à la France paru en décembre 2023, le couple partage de nouveau sa passion et prolonge ses convictions en invitant à repenser le voyage et découvrir les possibilités qu’offre le train.
L’aventure ferroviaire de Gwénaëlle Michels et Victor Gérard a commencé en 2019, avec une prise de conscience écologique. Créateur de sites web, passionné de voyages, le couple raconte déjà depuis longtemps ses aventures sur un blog. « Avec le train, on a découvert le voyage au long cours. C’est une autre aventure », déclare Victor. Gwénaëlle ajoute : « On court beaucoup après le temps, le train permet de prendre ce temps qu’on ne se donne pas au quotidien ». S’il découvre les potentialités du train, il se rend aussi compte du manque d’informations et de récits à ce sujet. À force de fouiller et d’expérimenter, les deux vadrouilleurs décident de créer une plateforme dédiée, le média Voyagerentrain.fr, afin de partager leurs trouvailles et leurs astuces. Parents de deux petites filles âgées de 7 et 9 ans, ils souhaitent être le plus inclusif possible et montrent dans leurs articles qu’il est possible de voyager enceinte, avec un enfant en bas âge, deux enfants, etc. « C’est le seul moyen de transport où les enfants ne sont pas attachés, ce qui change tout! »
Gwénaëlle Michels et Victor Gérard
Après plusieurs années à écrire uniquement sur leur média, le duo sort un premier ouvrage en 2023 pour proposer un format papier qui recense plus d’une dizaine d’années de voyage. « S’asseoir dans son canapé avec un guide papier est toujours plus plaisant que de le faire avec l’ordinateur », pense Victor. En décembre, Voyager en train en Franceest publié, l’illustratrice rennaise Claire La Paillette à la couverture et Média Graphic à l’impression pour un livre 100% rennais. À l’intérieur, tous les bons plans français, région par région, qu’ils ont eux-mêmes expérimenter pour l’expertise soit au plus proche de la réalité. « La SNCF gère le trafic ferroviaire, mais il existe des offres spécifiques selon les régions qu’on ne trouve pas facilement sur le site », informe Victor. « La France est le pays le plus visité du monde, mais on ne pense pas à visiter nos propres régions. »
En décembre 2024 vient le tour de Voyager en train en Europe de sortir. Le premier livre étant épuisé, ils en profitent pour publier une réédition mise à jour publiée en 2025.
Les deux livres sont structurés de la même manière : la première partie propose un panorama complet de l’offre en France ou en Europe ; la deuxième partie invite par région par région. Chaque ouvrage possède 20 idées d’itinéraires, soit respectivement plus de 90 destinations, mais lecteurs et lectrices trouvent aussi des conseils pour construire son propre itinéraire. « Les itinéraires sont là pour donner des idées, mais les personnes peuvent en combiner plusieurs ou créer leur propre parcours aussi », renseigne Gwénaëlle.
Plusieurs focus sont également traités : embarquer avec son vélo, son animal de compagnie, des enfants et en situation de handicap. Saviez-vous qu’en Hongrie, les seniors paient seulement un euro à partir du 1er mai ? Et qu’en Europe, beaucoup de trains sont gratuits pour les enfants ? Si en France, c’est gratuit jusqu’à 4 ans et demi-tarif jusqu’à 11 ans, la Bretagne offre la gratuité jusqu’à 11 ans.
Dans les différentes parties, on part aussi à la rencontre de personnes aux profils différents qui ont choisi ce type de voyage grâce à de courts portraits.
Voyager en train en Europe recense les 27 pays de l’Union Européenne, sans Chypre et Malte, pays qui ne possèdent pas de réseau de transport et la France. « Le terrain de jeu en France et en Europe est déjà énorme. On veut montrer qu’il y a des choses à faire à proximité et qu’il n’y a pas forcément besoin de partir loin pour être dépaysé. » En Bretagne, un pass illimité à 110€ la semaine permet de faire le tour de la Bretagne.
Des aventures étonnantes et merveilleuses
Gwénaëlle et Victor invitent à partager un bout de leurs souvenirs, et racontent leurs péripéties et découvertes merveilleuses, parfois insolites : en février 2025, un train de nuit (pas n’importe lequel “le train du Père Noël”) a conduit la famille en Laponie, en partant du sud de la Finlande. « On a un faible pour les trains de nuit, il y a un petit côté camping, c’est comme être dans une maison qui roule et les filles adorent autant que nous. » En Italie, le train monte sur un bateau pour rejoindre la Sicile, une expérience unique en Europe. Toujours en Sicile, de vieux autorails des années 80 font le tour de l’Etna : « On traverse des coulées de vent, manger des glaces à la Pistache dans la capitale de la pistache ».
« Le TGV est la première étape pour découvrir pleins d’autres choses. »
La Suisse, le pays du train, est équipée de trains anciens et récents dans lesquels des fenêtres offrent une vue panoramique sur des paysages spectaculaires. En Bulgarie, les trains ne sont pas rapides, entre 30/50 km/h, et se font doubler par les voitures. « Les portes à rampe restent parfois ouvertes aussi, quand il fait trop chaud, c’est étonnant », raconte Gwénaëlle. Victor continue : « C’est en cours d’amélioration avec la construction de nouvelles voies avec l’aide de l’Union Européenne notamment. »
Voyager en train pour penser le voyage autrement
Le couple souhaite aussi diffuser de nouvelles images afin d‘inciter d’autres à faire de même. « C’est pour ça que la partie réseaux sociaux est importante pour nous, pour réinventer les imaginaires relatifs du voyage. »
Experts dans leur domaine, Gwénaëlle et Victor ont réussi à créer tout un écosystème autour de Voyage en train qui occupe 90% de leur temps. « Ce n’était pas notre objectif à la base, mais cette passion du voyage s’est transformé en métier. » Le duo écrit désormais aussi pour d’autres revues comme le magazine à l’Ouest de Ouest-France et des guides de voyages. Ils sont coauteurs d’un livre avec une association dont ils font partie sur la promotion du train.
Une petite astuce pour la route ?
La famille prend volontairement des correspondances assez longues pour se faire surprendre par de potentiels retards. « On transforme ce qui pourrait être une galère en un moment agréable », précise Gwénaëlle. « C’est comme ça qu’on a découvert la ville d’Hambourg qui a été un véritable coup de cœur. On y est retourné trois jours pour la visiter davantage. »