Parfois les images ont plus de force que les mots. Weegee aurait pu faire sienne cette maxime tant ce photojournaliste a marqué la profession.

Photographe de la nuit, il aime les photos très contrastées, aux blancs parfaits, héritage de ses portraits de jeunesse quand les émigrants voulaient être le plus blanc possible sur les photos. Son travail avec un flash puissant et des appareils à la définition importante donnent une ambiance souvent proche du cinéma noir de cette époque. Le halo du flash illumine la scène et met en valeur l’expressivité des visages. Il pratique le champ/contrechamp en montrant à la fois la scène et la réaction des badauds.

Critiqué comme étant un précurseur des paparazzis ou un voyeur, Weegee a pourtant été reconnu dès les années 50 comme un grand de la photo, outre-Atlantique. Il a été l’objet de plusieurs expositions en France, dont l’une d’elles, au musée Maillol que l’on peut retrouver dans un très bel ouvrage. Au fil des pages, on se laisse captiver par cette ambiance nocturne et noctambule. De l’ombre d’un meurtre à la lumière des scènes les plus cocasses, Weegee nous embarque comme dans un film à travers ses images, nous fait nous imaginer ses personnages parlant et s’exprimant face à nous. Un voyage dans le temps et dans l’histoire de l’Amérique à travers celle de cette ville-monde qu’est New York.

Une source d’inspiration également pour tout photographe de rue, qui pousse à avoir tout le temps dans sa poche un appareil pour saisir ces instants de vie.
A découvrir dans : Weegee, dans la collection Berinson, Gallimard, 2007, 224 pages, ISBN-10: 2070785076,ISBN-13: 978-2070785070, 80€

