Film Prosper : une comédie fantastique entre rires et mystère

Avec « Prosper », Yohann Gloaguen livre une comédie dramatique aux accents fantastiques qui s’impose comme une des propositions les plus originales du cinéma français récent. Ce long-métrage joue sur un registre hybride où se croisent humour absurde, critique sociale et surnaturel, porté par une intrigue qui rappelle les meilleures heures du cinéma burlesque.

Prosper est un chauffeur Uber sans histoire qui mène une vie tranquille jusqu’au jour où il vole, sans le savoir, une paire de bottines en crocodile appartenant à un gangster récemment assassiné, King. Rapidement, il réalise que ces chaussures ont un pouvoir étrange : elles lui permettent de voir et entendre le défunt, qui commence à lui donner des ordres. Entre quiproquos, poursuites et révélations inattendues, Prosper se retrouve plongé dans une aventure rocambolesque où il devra prouver son innocence et comprendre le mystère de King.

L’histoire du film Prosper repose sur un postulat aussi simple qu’efficace : Prosper, chauffeur Uber sans ambition particulière, se retrouve en possession d’une paire de bottines en crocodile ayant appartenu à un gangster fraîchement assassiné, King. Ce dernier, sous forme de spectre, hante les chaussures et, par extension, Prosper lui-même. Dès lors, la vie monotone du personnage principal bascule dans un tourbillon de situations rocambolesques où le comique de situation se mêle à un suspense inattendu.

Derrière son enrobage burlesque, Prosper fonctionne comme une critique en filigrane des inégalités sociales et du déterminisme qui emprisonne les classes populaires. Jean-Pascal Zadi, en incarnant un héros involontaire, donne au personnage une humanité saisissante. Son Prosper, désabusé mais attachant, résonne avec une certaine jeunesse précaire qui tente de survivre dans une société où les règles du jeu semblent biaisées.

Jean-Pascal Zadi incarne un personnage attachant et drôle, naviguant entre comédie et suspense. Le film se démarque par un scénario original et une mise en scène dynamique qui mélange humour et fantastique. Vincent Macaigne, dans un rôle surprenant, apporte une touche d’excentricité qui fonctionne à merveille.

Le tandem qu’il forme avec Vincent Macaigne, dans le rôle de King, fonctionne à merveille. Macaigne, connu pour son jeu tout en nuances, campe ici un gangster aussi intimidant que grotesque. Le duo joue habilement sur le contraste entre la nonchalance de Prosper et l’exubérance de King, générant des situations à la fois cocasses et tendues.

Le réalisateur Yohann Gloaguen parvient à instaurer un rythme soutenu grâce à une mise en scène dynamique et inventive. L’utilisation des couleurs vives et d’un montage nerveux rappellent parfois les codes du cinéma de Michel Gondry ou des frères Coen, où le réel bascule sans cesse dans l’absurde.

Le fantastique, bien que présent, est abordé avec une légèreté bienvenue : les effets spéciaux sont discrets et servent avant tout à renforcer l’atmosphère onirique du film plutôt qu’à en faire un spectacle tape-à-l’œil. Le soin apporté aux décors, souvent étrangement décalés, contribue à créer un univers où le quotidien bascule imperceptiblement dans le surnaturel.

Prosper présente un habile équilibre entre comédie et suspense malgré une fin quelque peu prévisible… ce qui ne l’empêchera pas de prospérer !

Prosper

Genre : Comédie dramatique, Fantastique
Réalisateur : Yohann Gloaguen
Casting : Jean-Pascal Zadi (Prosper), Vincent Macaigne (King), Ludivine Sagnier (Léa)