Bruno Peinado, artiste plasticien de renommée internationale, convie des artistes à exprimer leurs singularités et leurs affinités électives dans le cadre de deux expositions – L’écho à la HAB Galerie et Ce qui sépare au Frac Pays de la Loire.
À la fois chef d’orchestre et premier violon, Bruno Peinado impose une pulsation commune aux artistes en réglant, à partir de ses propres compositions, l’équilibre des masses visuelles d’un orchestre inédit. Il compose un répertoire d’œuvres contemporaines composites et en oriente l’interprétation dans un mouvement de respect des singularités et des techniques dont il règle l’harmonie en élevant des rencontres fortuites au rang de poème symphonique.
Grâce à une très bonne connaissance des œuvres et des artistes, il structure sa pièce musicale en deux partitions jouées à l’unisson tant par des interprètes chevronnés que par de jeunes talents. Descendu de son praticable, Bruno Peinado propose à chacun un rôle déterminant dans l’élaboration du résultat final dont il présente deux versions possibles.
L’écho, à la HAB Galerie, est un poème symphonique en noir et blanc inspiré par le lieu et son histoire. Les silences, les nuances et les signes dynamiques rappellent un passé lourd de la douleur du commerce des esclaves dont la mémoire est dissimulée par le camouflage et l’outrage.
Ce qui sépare, au Frac Pays de la Loire, relève de la symphonie pop, réglée au millimètre près, comme un jardin de sculptures à l’anglaise, mais dont les aigus représentés par des couleurs criardes, révèlent les dissonances fatales de la confrontation des points de vue.
Rappelons pour finir que les titres de ces expositions sont empruntés à l’album La Fossette (1993) de Dominique A pour qui :
C’est encore l’écho
Qui œuvre l’écho
Qui chaque fois trouve une place
Dans l’air pour le moindre bruit
Avant qu’il ne meure
Avant qu’on oublie.