Dette publique : pourquoi la suspension est la meilleure option pour la France et l’Europe

45857
suspension dette france europe interets capital

La dette publique française atteint désormais 110 % du PIB, dépassant les 3 000 milliards d’euros. La charge des intérêts annuels frôle les 60 milliards d’euros, soit autant que le budget national consacré à l’Éducation ou 10 fois le budget de la culture ou 1/4 du budget de la défense. La charge des intérêts consomme chaque année une part croissante des budgets publics.
Pour l’Union européenne, la dette s’élève à 17 000 milliards d’euros, soit 17 billions d’euros ! Or, cette charge ne finance aucun service public, uniquement le passé ! Cette situation financière critique oblige à considérer sérieusement des solutions radicales sous peine d’un effondrement socio-économique de la France corolaire à celui de l’Europe.
Autrement dit, est-il rationnel, au nom du présent et du futur, de s’émanciper du poids du passé ?

It is incumbent on every generation to pay its own debts as it goes. A principle which if acted on would save one-half the wars of the world. (Thomas Jefferson)

Il incombe à chaque génération de payer ses propres dettes au fur et à mesure de son évolution. Un principe qui, mis en pratique, permettrait d’épargner la moitié des guerres du monde.

Then I say the earth belongs to each of these generations, during it’s course, fully, and in their own right. The 2d. generation receives it clear of the debts and incumberances of the 1st. the 3d of the 2d. and so on. For if the 1st. could charge it with a debt, then the earth would belong to the dead and not the living generation. Then no generation can contract debts greater than may be paid during the course of it’s own existence. (Thomas Jefferson)

Je dis donc que la terre appartient à chacune de ces générations, durant son existence, pleinement et de plein droit. La deuxième génération la reçoit libérée des dettes et charges de la première, la troisième de la deuxième, et ainsi de suite. Car si la première pouvait la charger d’une dette, alors la terre appartiendrait à la génération morte et non à la génération vivante. Aucune génération ne peut donc contracter de dettes supérieures à celles qu’elle peut payer au cours de sa propre existence.

A national debt, if it is not excessive, will be to us a national blessing ; it will be a powerful cement of our union. » (Alexander Hamilton)

Une dette nationale, si elle n’est pas excessive, sera pour nous une bénédiction nationale ; elle constituera un puissant ciment de notre union.

Le problème est donc simple et aurait pu être formulé ainsi par Thomas Jefferson : « Si la dette publique dépasse la capacité de la nation à la rembourser, elle est une tyrannie.” Quand la France et l’Europe se retrouvent soumises à la tyrannie des marchés, n’est-il pas rationnel, au nom du présent et du futur, de s’émanciper du poids du passé ?

Dette publique de la France (2025)

IndicateurValeurSource
Dette brute totale3 200 milliards d’eurosINSEE, Banque de France
Dette en % du PIB110 % du PIBINSEE, Eurostat
Charge annuelle des intérêts (2025)60 à 65 milliards d’eurosCour des comptes, Ministère des Finances
Évolution sur un an+100 à 120 milliards d’euros (≈ +4 %)INSEE
Principaux créanciersInvestisseurs institutionnels, BCE, banquesAFT (Agence France Trésor)
Taux moyen d’intérêt des nouvelles émissions3,2 à 3,6 % (avril 2025)AFT, BDF
Durée moyenne de la dette8 ansAFT
Part détenue par la BCE (via PSPP/PEPP)25 % de la detteBanque de France, BCE

Option 1 pour la France : Continuer à payer la dette sans changement

Avantages :

  • Maintien immédiat de la confiance des marchés financiers : Exemple de l’Allemagne dont la rigueur budgétaire lui permet d’emprunter à des taux très bas.
  • Évite une crise diplomatique avec les créanciers internationaux : Éviter une situation semblable à celle vécue par l’Argentine après le défaut de 2001.

Inconvénients :

  • Austérité permanente : Réduction continue des dépenses publiques à l’image de la Grèce post-2008, ce qui entraîne de graves conséquences économiques et sociales.
  • Paupérisation accrue : Risque (fort) d’un scénario semblable à celui du Royaume-Uni durant les politiques d’austérité de 2010, lequel a entraîné une explosion des inégalités.
  • Maintien artificiel d’une situation intenable : Risque d’effondrement économique brutal à moyen terme, comme cela s’est produit en Italie avec une stagnation économique prolongée.

–> Une alternative consisterait à maintenir le paiement de la dette utile (investissements d’avenir) mais non de la dette toxique (refinancement des intérêts).

Option 2 pour la France : Annulation unilatérale de la dette

Avantages :

  • Libération immédiate de ressources financières : Similaire à l’Islande post-2008 où la reprise économique fut rapide après avoir refusé certaines dettes bancaires privées (la dette islandaise était davantage bancaire que souveraine).
  • Rétablissement rapide de marges budgétaires : L’exemple de l’Équateur en 2008-2009 où l’annulation partielle a permis un retour rapide à la croissance.

Inconvénients :

  • Crise financière majeure immédiate : Risque (faible à modéré) d’un scénario de chaos économique à court terme, comme l’Argentine en 2001 ; ka part détenue par la BCE (25 %) atténue le risque.
  • Isolement diplomatique et économique : Exemple de la Grèce en 2015 lors du référendum sur la dette où l’isolement menaçait l’économie nationale.
  • Effondrement de la confiance des investisseurs : Difficulté à retrouver une crédibilité sur les marchés à l’instar de l’Argentine durant près de dix ans après son défaut.

Option 3 pour la France : Restructuration négociée et temporaire

Avantages :

  • Allégement immédiat du poids financier : Comme la Grèce en 2012 qui a pu ainsi respirer temporairement après un accord négocié avec ses créanciers.
  • Restauration graduelle de la solvabilité : Exemple du Portugal post-2011 avec un retour progressif à la croissance économique ou Club de Paris ou les initiatives du G20 envers les pays africains post-Covid.
  • Relation constructive avec les créanciers : Semblable à l’approche adoptée par le FMI et les pays émergents dans les années 90.

Inconvénients :

  • Difficultés de négociation : Comme l’a vécu la Grèce en 2015 avec des créanciers très fragmentés et inflexibles, mais la France a des arguments que la Grèce n’avait pas.
  • Effets limités si peu ambitieux : Risque de prolonger l’incertitude économique comme dans le cas des restructurations multiples et insuffisantes en Argentine.
  • Incertitude économique prolongée : À l’image du Venezuela où les négociations interminables et peu efficaces ont aggravé la crise économique.
  • Cette option suppose une confiance encore existante entre la France et ses créanciers – ce n’est plus durable à terme.

Option 4 pour la France : Suspension durant un lustre des remboursements de la dette et des intérêts

Avantages :

  • Libération massive et immédiate de ressources : Permettant d’investir massivement dans la transition écologique et les secteurs productifs comme l’ont fait certains pays après une suspension temporaire maîtrisée tels que l’Équateur.
  • Restauration durable de la croissance : La possibilité réelle d’un remboursement à terme, comme ce fut le cas pour l’Islande après sa restructuration de dettes privées.
  • Amélioration rapide de la situation économique : Une économie redynamisée qui attire les investissements à moyen et long terme, à l’image des résultats positifs obtenus par l’Islande après sa crise bancaire.

Inconvénients initiaux potentiels :

  • Réaction initiale négative des marchés : Risque d’une crisepassagère, semblable à la réaction immédiate face au défaut partiel de l’Équateur.
  • Crise diplomatique initiale : Nécessité de gérer des négociations (plus ou moins) tendues, comme celles vécues par l’Argentine initialement après son défaut de 2001.

La rationalité d’un défaut partiel – quand la morale capitaliste recommande elle-même la suspension

Dans la logique même du capitalisme financier, l’objectif fondamental du créancier n’est pas de punir le débiteur, mais de maximiser ses chances d’être remboursé. Or, quand le poids des intérêts devient tel qu’il étrangle le potentiel de croissance du débiteur, la seule décision économiquement rationnelle est d’accepter une suspension temporaire ou partielle. Ce n’est pas un caprice politique, mais une opération de conservation d’actifs.

Contrairement à une entreprise privée, un État ne fait jamais faillite au sens strict : il ne disparaît pas, ne se dissout pas, ne liquide pas ses actifs. Il peut traverser des périodes de défaut, puis renouer avec la croissance, restaurer ses marges fiscales et… reprendre ses paiements dans de meilleures conditions.

Historiquement, cette logique a été admise tacitement à de nombreuses reprises : l’Allemagne dans les années 1950, l’Argentine malgré ses défauts successifs, ou encore la Grèce, dont la dette a été restructurée sans jamais être effacée. Un défaut partiel ou une suspension d’une lustre, voire sine die jusqu’à consolidation et redémarrage, peuvent donc être perçus, non comme un renoncement, mais comme une mise en sommeil stratégique, dans l’intérêt mutuel du débiteur et de ses créanciers.

La morale capitaliste la plus froide – celle du calcul d’espérance de rendement – peut donc parfaitement justifier une telle option. Le capital veut de la stabilité et du rendement à terme. Et parfois, cela implique de savoir patienter.

Pourquoi la suspension durant a minima 5 ans est-elle la meilleure solution ?

Cette option, certes audacieuse, est économiquement rationnelle et psychologiquement réaliste pour les créanciers :

  • Elle permet à la France de restaurer une économie prospère, seule condition réaliste à un remboursement futur des intérêts et du capital.
  • Les créanciers financiers ont objectivement intérêt à la réussite économique de leur débiteur, car c’est la seule garantie crédible d’une reprise ultérieure des remboursements.
  • Une France économiquement saine et libérée de la pression immédiate de la dette deviendrait rapidement un partenaire plus fiable et attractif pour de nouveaux investissements.

L’histoire économique récente (Argentine, Grèce, Islande) a démontré que les créanciers finissent par accepter des suspensions lorsqu’elles sont clairement présentées comme une étape transitoire vers une reprise durable des remboursements.

Réaction de la BCE et des partenaires européens à une suspension française des remboursements

Une décision unilatérale de la France de suspendre durant un lustre ou, pire, sine die le remboursement des intérêts et de sa dette souveraine aurait inévitablement des conséquences majeures sur le plan européen. Ces conséquences dépendraient fortement du caractère concerté ou non de cette démarche.

suspension dette france europe interets capitalisme

Dette publique européenne (2025)

ZoneDette totale% du PIBCharge annuelle des intérêts
Union européenne (27)≈ 16 à 17 000 milliards € (€16-17 T) ≈ 81-83 % du PIB≈ 3 à 3,3 % du PIB environ (estimation ECB et FMI)
Zone euro (20 pays)≈ 13 à 14 000 milliards € (€13-14 T)≈ 88-90 % du PIBDépenses d’intérêts estimées entre 2,5 % et 4,5 % du PIB

Scénario 1 : Décision strictement unilatérale (non-concertée)

Réaction probable des autres pays européens et de la BCE :

  • Hostilité immédiate : Les pays d’Europe du Nord (Allemagne, Pays-Bas, Finlande, etc.) verraient cette décision comme une violation grave des traités et un précédent dangereux pour la discipline budgétaire européenne.
  • Instabilité politique européenne : Forte montée des tensions politiques et risque de fragmentation accrue au sein de l’UE. Certains pays pourraient envisager des mesures de rétorsion économique ou diplomatique.
  • Intervention d’urgence de la BCE : La Banque Centrale Européenne serait forcée d’intervenir massivement afin de stabiliser les marchés financiers européens, avec des risques accrus sur l’euro et la stabilité financière européenne globale.
  • Pressions financières sur la France : Risque élevé d’une hausse des taux d’intérêt sur les marchés financiers à court terme pour tous les pays de la zone euro, une contagion probable à d’autres États fragiles (Italie, Espagne, Grèce, Portugal).

Une décision strictement unilatérale, sans préparation ni coordination, entraînerait une crise politique, financière et économique majeure à l’échelle européenne.

Scénario 2 : Une décision concertée avec les institutions européennes

Si la France préparait soigneusement cette décision en concertation étroite avec les partenaires européens et les institutions (Commission européenne, Conseil européen, BCE), la situation serait différente.

Réaction probable des autres pays européens et de la BCE :

  • Dialogue constructif préalable : Possibilité d’obtenir un soutien, même modéré, de pays en difficulté (Italie, Espagne, Portugal, Grèce, Belgique), créant une coalition pour réformer les règles européennes.
  • Prudence de l’Europe du Nord : L’Allemagne et ses alliés accepteraient difficilement cette décision (on pense tout de même au précédent des eurobonds proposés puis refusés par l’Allemagne en 2011, mais de plus en plus débattus depuis) mais devraient s’y résoudre si elle est présentée comme temporaire, exceptionnelle, et accompagnée de garanties strictes sur le retour ultérieur à la discipline budgétaire.
  • Accompagnement de la BCE : La BCE pourrait accepter de gérer activement les tensions financières en rassurant les marchés, notamment par une communication claire, des interventions ciblées, ou une restructuration coordonnée et contrôlée des dettes concernées.
  • Négociations complexes mais possibles : Ce scénario serait politiquement complexe, mais pourrait aboutir à un compromis visant à préserver la stabilité de la zone euro tout en soulageant temporairement les économies européennes.

Une approche concertée et maîtrisée permettrait de transformer une crise potentielle en opportunité politique et économique.

Scénario 3 : Une suspension européenne collective des intérêts des dettes

Encore plus audacieuse et ambitieuse, cette idée consisterait en une suspension collective à l’échelle de la zone euro — durant a minima 5 ans, voire 10 – des remboursements d’intérêts des dettes souveraines.

Réaction probable des pays européens et de la BCE :

  • Solidarité renforcée entre pays européens : Présentée comme une mesure exceptionnelle de solidarité économique et financière, cette décision collective aurait une forte dimension symbolique et politique qui cimenterait l’unité européenne.
  • Accord difficile mais possible : Obtenir un tel consensus serait fort complexe. Toutefois, l’urgence d’éviter une crise systémique faciliterait la mise en place d’un compromis acceptable pour tous, notamment s’il s’agit d’une décision temporaire et encadrée, et riche d’une réelle promesse de prospérité retrouvée.
  • Rôle crucial de la BCE : La Banque Centrale Européenne deviendrait l’acteur central en assurant la stabilité du système bancaire européen et en soutenant activement cette suspension temporaire par un programme massif d’achats de dettes souveraines.
  • Stabilisation immédiate des économies européennes : Une telle mesure aurait un effet immédiat en libérant des centaines de milliards d’euros de ressources financières, lesquelles générerait une relance massive des investissements productifs, sociaux et écologiques. Ce qui est la clé pour stimuler la croissance économique à moyen terme.

Précédent historique : Hamilton et la mutualisation des dettes américaines (1790)

En 1790, le jeune secrétaire au Trésor américain Alexander Hamilton propose un geste politique et économique fondateur : la mutualisation des dettes contractées par les treize États pendant la guerre d’indépendance. Cette décision — farouchement contestée à l’époque par des États comme la Virginie, qui avaient déjà remboursé une grande partie de leurs dettes — fut pourtant décisive. Elle permit à la jeune nation américaine de stabiliser son crédit, de créer une monnaie commune et d’asseoir l’autorité fiscale de l’État fédéral.

Hamilton ne considérait pas cette centralisation comme une prime à l’irresponsabilité, mais comme un investissement dans la confiance collective, seule capable de faire émerger une souveraineté économique viable. De ce point de vue, l’Europe, confrontée à des dettes publiques écrasantes et divergentes, gagnerait à méditer l’exemple hamiltonien. Une suspension coordonnée ou une mutualisation partielle des intérêts, aujourd’hui, pourrait jouer un rôle comparable dans la consolidation d’une souveraineté européenne solidaire et résiliente.

Une Loi européenne de résilience budgétaire ou une Moratoire collectif de stabilité 2026-2031 ?

Une suspension européenne collective, de 5, 7 ou 10 ans, constituerait probablement le scénario le plus favorable économiquement, socialement et politiquement à moyen terme. Ce serait une solution équilibrée, crédible et porteuse d’un véritable projet européen de solidarité économique, fondée sur une responsabilité partagée. Elle représente une véritable opportunité historique afin de repenser l’architecture économique européenne dans son ensemble et en faire le marché le plus sûr, le plus vertueux et le plus dynamique du monde entier.

Au demeurant, il est de plus en plus préjudiciable à la France et à l’Europe de maintenir un modèle économique épuisé, le temps est venu de prendre le risque calculé d’une réforme audacieuse, collective et ambitieuse.

Dette publique comparée (France, Allemagne, Italie, Grèce)

IndicateurFranceAllemagneItalieGrèce
Dette brute totale≈ 3 200 Md€≈ 2 600 Md€≈ 2 950 Md€≈ 360 Md€
Dette en % du PIB≈ 110 %≈ 64 %≈ 138 %≈ 161 %
Charge annuelle des intérêts (2025)≈ 60–65 Md€≈ 30–35 Md€≈ 85–90 Md€≈ 6–7 Md€
Taux moyen des nouvelles émissions≈ 3,5 %≈ 2,3 %≈ 4,1 %≈ 3,6 %
Durée moyenne de la dette≈ 8 ans≈ 7 ans≈ 7,1 ans≈ 17 ans (post-PEPP)
Part détenue par la BCE≈ 25 %≈ 22 %≈ 26 %≈ 35–40 %
Solde budgétaire (2024)≈ -5,1 % du PIB≈ -2,3 % du PIB≈ -4,5 % du PIB≈ -2,1 % du PIB

Exemples de suspensions de dettes :

Argentine (2001-2002)

  • Contexte : Effondrement économique après des années de politique monétaire restrictive liée au peso argentin indexé sur le dollar.
  • Conséquences : Défaut massif sur plus de 100 milliards de dollars de dette publique. Période de grande instabilité économique, puis reprise progressive après restructuration négociée.

Grèce (2010-2015)

  • Contexte : Crise de la dette européenne liée à un endettement public excessif et une économie affaiblie.
  • Conséquences : Plusieurs restructurations et une suspension temporaire indirecte à travers des renégociations avec l’UE et le FMI, accompagnées d’une austérité très sévère.

Russie (1998)

  • Contexte : Effondrement économique et financier suite à la chute du prix des matières premières et une gestion désastreuse des finances publiques.
  • Conséquences : Défaut unilatéral sur 40 milliards de dollars de dettes publiques. Crise profonde suivie d’une reprise rapide liée à la dévaluation du rouble.

Mexique (1982)

  • Contexte : Crise de la dette latino-américaine due à des taux d’intérêt internationaux en forte hausse, incapacité à rembourser les dettes contractées dans les années 70.
  • Conséquences : Suspension temporaire du remboursement suivie par une décennie perdue, puis une restructuration sous l’égide du FMI (plan Brady).

Équateur (2008)

  • Contexte : Dette qualifiée d’illégitime par le gouvernement équatorien, qui suspend une partie de ses remboursements.
  • Conséquences : Réussite à moyen terme : réduction substantielle de la dette après négociation, retour rapide à une croissance économique dynamique.

Islande (2008-2009)

  • Contexte : Crise financière après l’effondrement de ses principales banques privées surendettées.
  • Conséquences : Refus initial de rembourser certaines dettes bancaires étrangères, suivie d’une reprise économique rapide grâce à une restructuration maîtrisée.

USA (1933)

Abandon de la clause-or dans les emprunts d’État = défaut partiel légal.

Royaume-Uni (1932)

Abandon du remboursement des war bonds à long terme.

Allemagne (1931)

Suspension des réparations de guerre imposées par le Traité de Versailles, qui contribua à restaurer provisoirement la situation économique allemande avant la crise mondiale.

Empire Ottoman (1875-1881)

Suspension du remboursement des dettes, conduisant à une restructuration sous administration internationale, ce qui stabilisa temporairement l’économie ottomane.

France (1797)

Suspension de la dette révolutionnaire sous le Directoire, appelée « banqueroute des deux tiers », permettant de stabiliser les finances publiques après une période chaotique.

Espagne (1557, 1575, 1596…)

Les fameux “defaults de la couronne d’Espagne”

Nicolas Roberti
Nicolas Roberti est passionné par toutes les formes d'expression culturelle. Docteur de l'Ecole pratique des Hautes Etudes, il étudie les interactions entre conceptions spirituelles univoques du monde et pratiques idéologiques totalitaires. Conscient d’une crise dangereuse de la démocratie, il a créé en 2011 le magazine Unidivers, dont il dirige la rédaction, au profit de la nécessaire refondation d’un en-commun démocratique inclusif, solidaire et heureux.