La sénatrice UMP Chantal Jouanno, ex-ministre des Sports, vient de remettre son rapport à Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale. Elle dénonce le phénomène d’hypersexualisation des petites filles. Son intitulé parle de lui-même : Contre l’hypersexualisation, un nouveau combat pour l’égalité. Konrad Lorentz n’est pas loin…
Soutiens-gorge pigeonnants, mascara, liner, string bien en vue, des lolitas de 10 ans se déhanchent en minaudant pour séduire leur public… Phantasme de pédophile ? Non, concours de minimiss… Un récent phénomène de société voit une hypersexualisation galopante des jeunes filles prépubères. Concrètement, il s’agit d’une sexualisation des codes vestimentaires et des expressions corporelles et faciales ainsi que de goûts personnels allant jusqu’à la possession de sextoys ou la vision de films pornographiques.
Comment cette tendance s’explique-t-elle ? Comme toujours, c’est une conjugaison de phénomènes au service de la promotion d’une image de soi réduite à une apparence stéréotypée. Industrie de la mode, médias, téléréalité – tous s’en donnent à coeur joie pour briser le développement psychoaffectif de jeunes pousses. Comment ? A l’aide de miroirs aux alouettes et leur cortège d’argent facile et de sexualité misérable.
Résultat : une multiplication d’enfants qui peinent et peineront à se construire une identité intérieure viable et heureuse. Mais allons, réjouissons-nous pour la poignée de jeunes starlettes qui réussiront leur vie en se mariant avec un richissime héritier ou un prince demeuré. Potiche, par temps de crise, c’est plutôt cool.
Mesures radicales préconisées par Chantal Jouanno : interdiction des concours de minimiss aux mineurs au nom de « l’intérêt supérieur de l’enfant et de la dignité de la personne humaine », rédaction d’une « charte de l’enfant » afin « d’éclairer les pouvoirs publics et le juge dans la mise en œuvre de ces principes » et rétablissement de l’uniforme en primaire.