À l’approche de la rentrée scolaire 2025-2026, l’Ille-et-Vilaine est confrontée à d’importants ajustements de sa carte scolaire. Entre fermetures de classes dans les secteurs en déclin démographique et ouvertures pour répondre aux besoins croissants d’autres zones, le département se prépare à un rééquilibrage qui ne manque pas de faire réagir enseignants, parents d’élèves et syndicats.
Un contexte marqué par une baisse démographique
Les décisions d’ouvertures et de fermetures de classes en Ille-et-Vilaine s’inscrirait, selon les autoriités, dans un cadre plus large : la baisse du nombre d’élèves scolarisés en Bretagne. Selon les chiffres communiqués par l’académie de Rennes, le département perdrait plusieurs centaines d’élèves à la rentrée 2025. Cette diminution démographique impacte directement les effectifs et justifie, selon les autorités académiques, les ajustements opérés sur la carte scolaire.
Toutefois, certains syndicats dénoncent une approche comptable qui ne prend pas suffisamment en compte les spécificités locales, notamment en zone rurale où la fermeture d’une classe peut fragiliser tout un établissement et contraindre les familles à inscrire leurs enfants dans des écoles plus éloignées.
Les chiffres clés des ouvertures et fermetures de classes
Les données actuelles font état de :
- Entre 70 et 90 fermetures de classes prévues, réparties sur l’ensemble du département. (Une nouvelle instance de l’Académie convoquée jeudi 6 mars effectuera un arrêt final du nombre).
- 28 ouvertures dans des secteurs où les effectifs sont en hausse, notamment en périphérie de Rennes et dans certaines villes en expansion.
- Des ajustements à venir, les décisions finales devant être entérinées après les consultations locales et en fonction des inscriptions définitives.
Un rapport du Comité Social d’Administration (CSA) académique mentionne que les écoles concernées par des fermetures sont principalement situées en zone rurale, tandis que les ouvertures se concentrent sur des pôles urbains en forte croissance, comme l’agglomération rennaise, Saint-Malo ou Redon.
Les secteurs les plus touchés
Les fermetures de classes en milieu rural
Dans les communes rurales d’Ille-et-Vilaine, la tendance est à la concentration des effectifs. Plusieurs écoles à classe unique ou avec de petits effectifs sont menacées. Parmi les zones concernées :
- Le secteur de Fougères, où plusieurs écoles voient leurs effectifs baisser.
- Les communes autour de Vitré, qui perdent quelques postes en raison de la diminution du nombre d’élèves en maternelle.
- Des villages près de Combourg et Saint-Méen-le-Grand, où la question de la fermeture de certaines classes multi-niveaux se pose.
Des ouvertures en périphérie urbaine
À l’inverse, certaines zones connaissent une hausse continue de la population scolaire. Parmi les secteurs où des ouvertures sont prévues :
- La périphérie rennaise, notamment à Cesson-Sévigné, Saint-Jacques-de-la-Lande et Chantepie, où de nouveaux logements attirent de jeunes familles.
- Saint-Malo, où plusieurs écoles doivent être agrandies pour accueillir de nouveaux élèves.
- Redon et ses alentours, qui connaissent une légère augmentation des effectifs, nécessitant l’ouverture de classes supplémentaires dans certaines écoles élémentaires.
Les réactions des syndicats et des parents d’élèves
En réponse à ces annonces, les syndicats enseignants et les associations de parents d’élèves expriment leur inquiétude.
Du côté des syndicats, le SNUipp-FSU 35, principal syndicat des enseignants du primaire, critique une logique de fermeture basée sur des seuils arbitraires, sans prendre en compte la réalité pédagogique. Ils dénoncent également une pression accrue sur les enseignants qui doivent gérer des classes plus chargées. Le SE-UNSA pointe du doigt les effets négatifs des fermetures en milieu rural, notamment la suppression de postes d’enseignants spécialisés et une diminution de l’offre éducative de proximité.
Les parents d’élèves réagissent aussi. Dans plusieurs communes, des mobilisations ont déjà eu lieu pour empêcher des fermetures jugées injustifiées. À Fougères, des parents se sont rassemblés devant une école concernée pour interpeller les élus locaux.
- À Rennes, certains demandent plus de moyens pour l’ouverture de classes en maternelle, en raison d’un afflux d’élèves dans certains quartiers.
Quels impacts pour les écoles et les élèves ?
Ces ajustements de la carte scolaire auront des conséquences importantes :
- Des classes plus chargées dans certaines écoles où les fermetures sont actées, pouvant impacter la qualité de l’enseignement.
- Des regroupements d’écoles en milieu rural, obligeant certains élèves à parcourir plus de kilomètres pour se rendre en classe.
- Un impact sur les enseignants, avec des mutations ou des suppressions de postes à prévoir dans certains établissements.
Du côté du rectorat, on assure que ces décisions sont prises en concertation avec les élus locaux et les directions d’école, en veillant à assurer un maillage scolaire cohérent sur le territoire.
Les décisions définitives seront prises lors des derniers Conseils départementaux de l’Éducation nationale (CDEN)avant la fin de l’année scolaire 2025. Toutefois, des ajustements sont possibles en fonction des inscriptions de dernière minute et des évolutions démographiques. Les parents d’élèves et les enseignants restent donc attentifs aux évolutions du dossier, tandis que certaines mobilisations locales pourraient encore influer sur les choix définitifs des autorités académiques. Avec ces évolutions, la rentrée 2025-2026 en Ille-et-Vilaine s’annonce marquée par de profonds changements dans l’organisation scolaire du département, entre fermetures controversées et ouvertures nécessaires pour répondre aux nouvelles dynamiques territoriales.
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