Le Télégramme va-t-il enfin déployer la grosse cavalerie sur rennes en ouvrant une édition rennaise ? La rumeur va bon train… Dans la mesure où elle serait confirmée, elle révolutionnerait le petit monde de la presse bretonne.
Les journalistes n’ont jamais leur langue dans leur poche. Ils causent, ils bavassent, ils parlent… Depuis quelques semaines, il est un sujet qui fait l’objet de bien des discussions dans toute la Bretagne. Le Télégramme ouvrirait une édition locale, à Rennes (et non plus un simple bureau avec quelques journalistes). Dans le fief d’Ouest-France, la nouvelle fait grand bruit…mais n’étonne que très peu. Car depuis quelque temps, entre les deux grands quotidiens, ce n’est plus l’entente cordiale. On peut même parler de guerre froide.
Entre les familles Hutin (Ouest-France) et Coudurier (Le Télégramme), les exemples de luttes fratricides seraient nombreux. Pour preuve, un hebdomadaire (Côté Quimper), lancé par Publi Hebdos (groupe Ouest-France), vient de voir le jour sur les terres du Télégramme(1). En contrepartie, le groupe morlaisien a pris des parts importantes dans le Mensuel de Rennes (voir notre article). Dans ce contexte, le lancement du site Internet (entreprise.ouest-france.fr) ne serait pas non plus très innocent : contrer les Journaux des entreprises ouverts partout en France par… Le Télégramme.
Après Dinan où Le Télégramme a ouvert une locale avec trois journalistes, Rennes paraît être la suite logique. « Depuis le temps que l’on annonce leur arrivée dans la capitale rennaise, il faut bien que cela arrive un jour, » s’amuse un journaliste indépendant. Loin d’être déraisonnable, cette implantation renforcerait les sources d’informations du Télégramme et leur procurerait d’autres sources de revenus publicitaires.
Pour l’heure, on est encore dans l’expectative. Il est vrai que la décision mérite d’être longuement pesée. Mais cette arrivée qui pourrait avoir lieu dans quelques semaines ne serait pas pour nous déplaire. Car sans minimiser le bon travail des journalistes rennais d’Ouest-France (qui ont de fait et enfin mis les bouchées doubles depuis quelque temps), elle contribuerait amplement à la pluralité de l’information et à rééquilibrer les rapports entre médias et pouvoirs politiques. C’est d’autant plus vrai que le Télégramme pourrait s’appuyer sur le travail indépendant de ses journalistes déjà en place et du Mensuel de Rennes. Notre ville mérite bien deux journaux…comme Brest, Vannes, Saint-Brieuc où les reporters de quotidiens se tirent la bourre pour informer au mieux leurs lecteurs. Deux, voire plus…
(1) En Normandie, Publi Hebdos a lancé Côté Caen et Côté Rouen pour contrer les hebdomadaires gratuits Tendance Ouest Caen et Tendance Ouest Rouen (sociétés filiales du groupe La Manche Libre).