La chanteuse Tallou conclut sa trilogie des monstres avec l’EP Exil

Après « Rose Nuit » en 2021 et « Sous le lit du monstre » en 2023, la rennaise Tallou dévoile « Exil », un EP conçu comme la conclusion de sa trilogie des monstres de l’enfance. Dans cet opus, les monstres ont évolué vers leurs manifestations adultes. La chanteuse invite ses auditeurs dans un exil métallique au cœur de ses névroses.

C’est à la Ferme de Quincé, après avoir fini ses balances, que la chanteuse Tallou et son producteur musical, Tom Clément, nous reçoivent. Ce soir, il se produisent sur scène dans le cadre du Festival Musicienne.s pour leur dernier concert avant la sortie de l’EP Exil.

Exil conclut la trilogie amorcée par Roses Nuit et poursuivie par Sous le lit du monstre, deux EPs qui exploraient les chagrins d’amour, les relations toxiques et le passage du temps. Si Tallou assure que l’amour est toujours le fil conducteur de son troisième EP, elle précise que celui-ci dénote et devrait surprendre ses auditeurs. « Exil c’est à la fois un truc de solitude introspective et paradoxalement une quête de sa place parmi les autres ». Les textes sont plus sombres : « on parle de santé mentale, de solitude, d’introspection »

L’EP se présente comme une expérience artistique complète, qui emprunte des codes de la littérature en filant un récit conté par la voix de Sage Pee. Ce récit, c’est celui d’une petite fille qui confie ses tourments à la lune : « Tout le monde pourrait être la petite fille qui s’adresse à la lune, on a tous été enfants, on a tous eu des névroses intérieures ». Pour Tallou, la lune symbolise quelque chose de protecteur, de rassurant, aussi bien qu’une dualité : « Ca peut être un parent, la foi, la religion ou juste soi-même. C’est un peu le coeur qui s’adresse à la raison, nos pensées qui s’affrontent. »

Crédit : @sebastienmarchand

Cet EP reflète la collaboration étroite entre Tallou et Tom Clément, qu’elle qualifie davantage de « réalisateur artistique » que de producteur : « Tom et moi on s’est rencontres au lycée et on a commencé à faire de la musique ensemble. C’est la première personne à qui j’ai montré mes écrits. » Leur force réside dans leur vision commune de la musique : « Notre relation est un peu symbolique parce qu’on voit la musique comme quelque chose de plus grand que juste un art parmi tant d’autres ». La chanteuse s’est entourée d’une équipe live « composée uniquement d’amis » : Youn Lebreton au saxophone et Théo Besnard au clavier, Harold Huntersee au son et Basile Le Bayle à la lumière. 

« Tallou arrive avec un texte avec un message, et moi je compose autour »

Tom Clément

L’écriture de Tallou s’inspire de son vécu. Son dernier single, Santé mentale, fait écho à trois mois éprouvants de vie à Paris lors de son stage de fin d’étude : « Il y avait un trop plein lié à la ville, à la foule, à l’administratif, aux gens sur leurs portables dans le métro… C’est vraiment un ras-le-bol. »

Coté instrumental, Tom s’inspire de ses expériences dans d’autres groupes de musique plutôt que de ce qu’il écoute «  Ce qui m’inspire c’est tout ce que j’ai appris, tout le bagage que j’ai acquis en jouant avec des gens ». Même constat pour Tallou : «  ce que j’écoute, ce n’est pas ce que je fais ». D’abord bercée par les gouts de ses parents qui écoutaient beaucoup de musique puis par son frère musicien, la chanteuse écoute aujourd’hui surtout beaucoup de rap français. Elle cite Ichon, Swing, «  A chaque fois je me dis que j’adore ce que ces gens font, peut-être que ça passe par une sorte de passoire et que ça rentre dans mon âme sans que je ne m’en rende compte ». Elle évoque aussi Elyon, artiste qui s’affranchit des codes, tout comme l’EP porté par le duo de musiciens, « je pense que c’est une musique expérimentale, mais pas dans le sens d’un accident, de quelque chose de pas voulu, au contraire c’est une expérience dans le sens où on fait vraiment ce qu’on veut ».

Des rêves encore plein la tête 

Bien que cette trilogie s’achève, le projet musical de Tallou ne fait que commencer., mais seulement le début du projet. Kinésithérapeute à côté de sa carrière artistique, elle envisage de se consacrer entièrement à sa passion : « J’adore mon métier, je peux choisir quand je travaille ou pas. Mais l’objectif, c’est de vivre de la musique ». Toutefois, son bonheur est sa priorité.

L’EP Exil est disponible sur toutes les plateformes à partir du vendredi 14 juin.

Crédit photo de couverture : Robin Peter

Articles connexes :

Article précédentBretagne. L’éther-nité, le dernier roman de Jim James Rowlands, Morbihannais d’adoption
Article suivantAprès une première arrestation à La Baule, un trafic de Fentanyl démantelé en Bretagne

--> Rennais, pour recevoir chaque semaine par courriel nos derniers articles, cliquez ici

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici