Après Dominique A qui a donné un ton particulier à la soirée d’ouverture des concerts du cabaret botanique et avant le très attendu Jacques Higelin qui se produira ce soir sur scène, Lou Doillon se retrouvait à l’honneur ce jeudi pour nous dévoiler son univers. Exercice difficile que le passage transitoire des studios à la scène…
Lou Doillon est très attendue, car son premier album a fait parler d’elle autant que par sa qualité que par le poids de la famille, laquelle, bien qu’il faut en faire abstraction, plane et rôde toujours autour de ces productions. C’est donc sous un Magic Mirror attentiste, venu pour la découverte et ignorant ce qu’il allait réellement voir qu’une ambiance assez particulière… se pose.
Sous des lumières bleutées et orangées, le groupe se dévoile ; Lou Doillon entre sur scène avec simplicité et élégance en posant les bases de balade blues servies par sa voix rocailleuse. On se prend à voyager, à y voir une artiste touchante qui livre ici une part d’intimité. Les réorchestrations s’opèrent par touche et le public, un brin statique, assiste à une première partie de set envoûtante.
Entre chien et loup, on espère que la prestation devienne un peu plus rock bien que Places a le droit à une version énergique. On alterne donc entre les styles sans excès. Une version presque acoustique de Should I Stay or Should I Go donne l’impression d’être entré dans l’intimité de cette cuisine où Lou Doillon s’amusait à écrire et composer. Le public et l’artiste interagissent sans fioritures.
Pour autant, le spectacle, bien que court du fait de l’unique album, présente quelque chose d’étrange. On ressent l’envie et les capacités techniques de chacun sans pour autant que les talents s’expriment réellement. Peut-être est-ce le fait d’une première tournée et d’une exécution mécanique mais non sans charme. Car, au détour de ses ballades, on éprouve le plaisir de Lou Doillon d’être sur scène. C’est patent avec la dernière chanson Addiction que la chanteuse interprète seule avec sa guitare et les fredonnements du public. Elle livre un agréable bout d’elle-même.
Expérience étrange, cette soirée livre un univers funambule qui oscille entre plusieurs styles avec style. Un premier spectacle talentueux qui invite – malgré quelques imperfections – à suivre les évolutions de Lou Doillon.