Nouveautés littéraires de novembre 2025 : entre prix et parutions remarquées

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Moins de sorties en novembre, certes… mais c’est le mois où tombent les grands prix littéraires. Entre découvertes choisies et ouvrages primés, vos prochaines lectures ne manqueront pas de relief.

Les voix françaises : hommage et passion des livres

Pour vous orienter parmi les parutions du mois, faisons confiance à la journaliste Ambre Chalumeau. Dans Liste de lecture (L’Iconoclaste, 6 novembre 2025), elle compose vingt portraits de livres culte. Tour à tour consolants ou bouleversants, ces ouvrages ont le pouvoir de déplacer une vie. Avec sa verve et sa curiosité habituelles, Ambre Chalumeau donne surtout envie de les (re)découvrir.

La voix poétique de Christian Bobin nous manque. Dans L’eau des miroirs (Gallimard, 6 novembre 2025, lire un extrait), on redécouvre un texte de jeunesse : une femme délaissée par son amant raconte, dans l’attente de la mort, l’amour qui l’a liée à un homme reclus parmi ses livres. Un bref roman, dense, traversé par la solitude, la beauté et la grâce du vivant.

Littératures étrangères : grandes fresques et éclats d’intimité

De quoi se réjouir côté traductions. D’abord une nouvelle version d’un monument de la modernité : Le Bruit et la fureur de William Faulkner (Gallimard, 6 novembre 2025, traduit par Charles Recoursé, lire un extrait). Martin Amis revient, lui, avec Réussir (Calmann-Lévy, 5 novembre 2025, traduit par Frédérik Maurin, lire un extrait) : le destin de deux frères que tout rapproche, mais qu’une blessure d’enfance oppose à jamais. L’un enchaîne les succès, l’autre accumule les revers. Une même femme scellera leur rivalité. Fresque cruelle et jubilatoire sur les mirages du mérite et du pouvoir.

Karl Ove Knausgaard, après le cycle autobiographique Mon combat, signe avec Les loups de l’éternité (Denoël, 5 novembre 2025, traduit par Loup-Maëlle Besançon) une fiction ample. Syvert, jeune Norvégien hanté par le passé de son père, gagne la Russie et découvre une demi-sœur. Mille pages d’une quête existentielle qui déploie toute la puissance introspective de l’auteur.

La fantaisie délicate du roman japonais s’incarne dans J’ai trouvé un homme dans le jardin d’Hiro Arikawa (Actes Sud, 5 novembre 2025, traduit par Sophie Rèfle). Sayaka recueille un inconnu inconscient dans les buissons devant chez elle : un geste simple qui bouleversera sa vie. Un roman tendre et lumineux, célébrant la rencontre et la bienveillance.

hiro arikawa

Romans noirs : tensions, faux-semblants et révélations

Les ténors du genre répondent présents : R. J. Ellory (Signes de vie, Sonatine), Barbara Abel (Ici s’arrête le monde, Récamier) ou Maxime Chattam (8,2 secondes, Albin Michel). La révélation du mois vient d’Australie avec Christian White et Sous l’œil des voisins (Albin Michel, 5 novembre, traduit par Isabelle Maillet). Un professeur enquête sur la disparition d’une adolescente, épaulé par le père et un voisinage trop curieux. La suspicion gagne chacun : un thriller psychologique implacable.

Dans Switch d’Elmore Leonard (Rivages/Noir, 30 novembre 2025, traduit par Élie Robert-Nicoud), deux malfrats fraîchement sortis de prison montent un nouveau coup. Rien ne se passe comme prévu. Dialogues ciselés et rebondissements en cascade : l’art du suspense ironique, intact.

Versions poche : collectors pour les fêtes

Les premières éditions collector de poche arrivent, parfaites pour les cadeaux. Folio republie une large sélection d’Annie Ernaux, occasion idéale de (re)plonger dans une œuvre majeure.

Côté étranger, John Irving signe une fresque jubilatoire avec Les fantômes de l’hôtel Jérôme (Points, 18 novembre 2025, traduit par Élisabeth Peellaert), ode à l’amour et à la mémoire.

Pour les amateurs de polars, J’ai lu propose des collectors de Freida McFadden, tandis qu’Anne Perry nous plonge dans Noël au manoir (10/18, 6 novembre 2025, traduit par Pascale Haas, feuilleter), espionnage hivernal à savourer.

noel au manoir anne perry

Prix littéraires : triomphes et révélations

La saison des prix apporte quelques certitudes de lecture. Le Grand Prix du roman de l’Académie française couronne Yannick Lahens pour Passagères de nuit (Sabine Wespieser). Le Prix Décembre 2025 distingue Laura Vazquez pour Les forces (Éditions du Sous-sol), texte vibrant d’énergie poétique.

Les Prix Femina 2025 littérature française et étrangère reviennent respectivement à Nathacha Appanah, La nuit au cœur (Gallimard, août 2025, lire un extrait) et à John Boyne pour Les éléments (JC Lattès, août 2025, traduit par Sophie Aslanides).

Le Prix Renaudot 2025 est attribué à Adélaïde Clermont-Tonnerre pour Je voulais vivre (Grasset, août 2025).

Le très attendu Prix Goncourt distingue Laurent Mauvignier pour La maison vide (Éditions de Minuit, août 2025), fresque familiale d’une intensité rare qui confirme la singularité d’un auteur majeur.

Les Prix Médicis et Interallié seront respectivement décernés les 5 et 12 novembre 2025.

En conclusion

Novembre se fait plus sélectif mais d’une densité rare : entre inédits, traductions majeures et révélations, la rentrée d’hiver s’annonce riche en émotions et en découvertes.

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Avis – Notes 4,5/5 (JSON-LD)

Marie-Anne Sburlino
Lectrice boulimique et rédactrice de blog, je ne conçois pas un jour sans lecture. Au plaisir de partager mes découvertes.